Chapitre 11

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Freya

Ce beau brun ténébreux se gare devant le club. Sans me lâcher des yeux, il sourit en attrapant son pochon d'extasy. Il m'en glisse deux dans la bouche et imite ce même geste pour lui. En les avalant, nous quittons la voiture et un grognement de frustration s'échappe de mes lèvres en voyant qui m'attend devant la boîte de nuit.

- Mademoiselle Walker, vous devez rentrer immédiatement. Dit Arthur. Votre père souhaite vous parler. Il prétend qu'un informateur anonyme lui aurait fait part de vos activités nocturnes. Et je crains que Monsieur Walker ne soit contrarié.

- Qu'il aille au diable. Je suis encore libre de faire ce que je veux. M'énervais-je.

- Vous ne pouvez pas vous permettre certains plaisirs, vous en êtes consciente. Depuis l'annonce officielle de votre existence, vous êtes une cible ambulante.

Mon amant s'approche de moi. Il pose sa main au creux de mes reins et dépose un chaste baiser sur mon front.

- Vas-y, beauté. Commence Logan en s'allumant une cigarette. On se retrouve ce soir. Et ne porte plus cette immondice. Tu es beaucoup trop couverte. Termine-t-il.

- Je doute fortement qu'elle puisse ressortir d'aussitôt.

- Ferme-la Arthur.

Mon chauffeur ouvre la portière. Je m'installe et regarde une dernière fois Logan en souriant. Arthur ne met vraiment pas longtemps à contourner le véhicule et démarrer pour regagner la propriété familiale au plus vite.

***

En arrivant, mon père, accompagné de l'un de ses gorilles, attend sur le perron. Arthur m'ouvre et je descends en m'allumant une cigarette que je consomme pour me détendre un maximum. Un homme que je ne connais pas se tient tout près de mon paternel. Et je l'ignore ouvertement.

- J'ai failli attendre. Grogne mon père.

Il m'énerve ce vieux con.

Je lève les yeux au ciel pour lui faire part de mon agacement. En souriant brièvement à Arthur, je rejoins le chef de ces lieux.

- Dans mon bureau. Tout de suite.

- Mais bonjour à toi aussi, père. Je suis ravie de te revoir.

- La prochaine fois évite de rentrer pleine de sang. Nous sommes des professionnels.

- Nous ne pouvons pas tout obtenir dans la vie.

Il se retourne et me lance un regard menaçant. Je ricane pour le provoquer sans penser aux conséquences.

- Vas te laver et te changer, Freya.

Je tire ma révérence avec un sourire narquois. Sans le lâcher des yeux, je lui recrache la fumée blanchâtre au visage et disparais à l'étage pour prendre une douche. Juste histoire de l'emmerder un peu plus, je prends tout mon temps. J'applique toutes sortes de soins capillaires.

Une heure après, j'entre dans le bureau en faisant claquer mes talons pour lui indiquer ma présence. Mon géniteur daigne à peine lever les yeux dans ma direction. Mais je constate que cette robe un peu osée l'énerve.

- Assieds-toi, Freya. M'ordonne-t-il froidement.

- Sans façon. Répondis-je sur le même ton que lui.

En restant adossée contre la porte, je sens son regard haineux me scruter des pieds à la tête. Il soupire et se résigne à me donner un nouvel ordre.

- Tu détruis la réputation de la famille Walker avec tes activités et ton comportement de fille facile. Aboie le vieux. J'en ai donc discuté avec Monsieur Stewart. Nous avons décidé de te marier à son fils.

- Les Walker sont des tueurs. C'est tout ce qui importe, parce que personnellement j'en ai rien à foutre de ce que les gens peuvent bien dire ou penser de moi. Répondis-je froidement. Sous prétexte que je suis une femme et que je couche avec un homme ça fait de moi une pute ? Non mais je rêve là. Et pour ton putain de mariage met-le toi bien profond là où je pense.

- Tu me parles sur un autre ton ! Je suis ton père et tu me dois respect et obéissance !

- Mais quel culot ! Tu oses me parler de respect ? Ça va dans les deux sens ! Je ne suis pas ta chose ou une putain d'esclave à qui tu peux parler comme une moins que rien !

Je pose ma main sur la crosse de mon arme, suspendue dans mon holster. L'homme que j'ignore depuis tout à l'heure m'observe en souriant. Quant à mon père, lui me dévisage.

- Petit con ne me regarde pas. Tu me dégoûtes ! En ce qui concerne le mariage, le sujet est clos ! Je n'épouserais pas ce putain de déchet.

- C'est vrai que ton drogué des Bloody Reapers est mieux. Rigole mon père de façon dédaigneuse. Je t'interdis de le revoir !

La colère monte d'un coup, atteignant son paroxysme en moins de deux. Je ne réfléchis plus et sors mon arme en retirant le cran de sûreté et tire volontairement dans le vase se trouvant à proximité de mon père.

- La prochaine viendra se loger entre tes yeux ! Je t'interdis de parler de lui ! Crachais-je.

- Comment oses-tu menacer ton père ?

- Avant que je ne quitte ce bureau, je vais te donner un petit conseil. Fais attention à toi, les accidents sont très vite arrivés !

Je sors de la pièce. Rageusement, je range mon arme et descends au garage. Il faut que je m'éloigne de cette propriété et vite.

- Sors la voiture, nous allons au club.

- Votre père est contre cette idée, Mademoiselle Walker.

- C'est un ordre, Arthur ! Je doute que tu ne veuilles te faire licencier pour avoir refusé de m'obéir.

- Excusez-moi.

Il disparaît pour récupérer le véhicule. En se garant devant l'entrée, je m'installe en vitesse sur le siège et lui fais signe de partir maintenant. Le trajet ne dure pas longtemps et c'est tant mieux pour moi.

Arthur se gare devant " L'Héroïne " et mon regard se pose automatiquement sur le second des Bloody Reapers. En m'apercevant le brun vient à ma rencontre en souriant.

- Je ne pensais pas te revoir aussi vite. M'annonce-t-il en tendant sa main pour m'aider à sortir du véhicule.

- Tu me manquais beaucoup trop.

Logan se baisse à la hauteur de mon oreille et me susurre d'une voix suave :

- Ta robe me plaît beaucoup. J'ai envie de passer mes mains en-dessous.

- Fais-toi plaisir. Je ne porte pas de sous-vêtements.

- Bordel beauté, tu me rends dingue.

Il se redresse et examine minutieusement mon corps en se léchant les lèvres avec un petit sourire aguicheur.

Dépendance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant