Dépendance

Chapitre 16

Logan

Minuit

Le club est plein. Pourtant l'homme que nous recherchons est absent. L'attente est longue et insupportable. Je me retourne vers mon leader pour en savoir un peu plus.

- Il vient d'arriver. Annonce-t-il à Freya.

Elle se lève, baisse sa robe et s'assure que ses tatouages et ses armes soient dissimulés grâce à son manteau. Freya s'approche de moi et dépose un chaste baiser sur mes lèvres. Je l'incite à ouvrir la bouche et lui mets deux gélules sur la langue. La brune les avale et disparaît parmi la foule.

Discrètement, nous la suivons avec Matthew. Il s'assure qu'elle allume son oreillette pour ne rien manquer de la conversation entre Freya et notre victime.

Mon âme sœur s'assoit à côté de lui. Il la regarde comme un prédateur prêt à bondir sur sa proie. L'homme esquisse un sourire salace et lui propose à boire en désignant la bouteille dans le seau devant eux.

- Alors ma jolie, que fais-tu ici toute seule ?

- Je souhaitais m'amuser et rentrer avec un bel homme. Sourit-elle.

- Très intéressant, ma jolie. Tu es chanceuse, je serais ton homme pour la nuit.

La main de notre cible se pose sur la hanche de Freya. Elle est dégoûtée par ce contact entre eux et je suis conscient que la brune prend sur elle pour ne pas faire foirer le plan. Cependant, assistant moi-même à la scène, je me fais violence pour ne pas intervenir...

- Attend encore un peu. Dit Matthew. Il ne lui fait pas confiance. Ses caresses et ses sourires ne sont que mensonges, Logan.

- Je meurs d'envie de lui foutre une balle dans le crâne pour avoir osé poser ses sales pattes sur elle ! Grogné-je.

Dans l'attente d'une réponse favorable, je me ressaisis. Cet homme est ennuyeux. Comment peut-il séduire avec sa tête de con et sa voix lassante ?

- Je suis à la tête d'une famille d'assassins. En quittant mon lieu de travail, j'ai été informé d'une très bonne nouvelle. S'excite-t-il. Mon concurrent a été tué. Je tenais à faire la fête.

Il a des puces au cul pour bouger ainsi ?

- Qui était votre concurrent ?

- Le meilleur tueur de tous les temps, Monsieur Walker. On raconte que sa fille a mystérieusement disparu après le décès de son père...

- Pauvre petite... Elle doit forcément souffrir de cette perte tragique...

- Sans doute. Parlons d'autre chose, une aussi belle femme mérite beaucoup plus d'attention que ça.

Ce salaud la prend sur ses jambes. La brune en profite pour glisser ses doigts dans la poche intérieure de sa veste de costume afin d'en sortir des documents. Discrètement, en continuant de distraire ce gros porc, elle glisse les papiers dans la poche de son manteau.

- Il fait horriblement chaud. S'écrit Freya en faisant de l'air avec ses mains.

- Attendez, laissez-moi vous aider.

Il bave comme un gros chien en quête de son os en voyant le corps de ma Freya. L'homme l'examine lentement, ne manquant aucun détail de sa délicieuse silhouette. Cependant, son expression devient neutre en apercevant le tatouage des Bloody Reapers, puis assassin en voyant celui des Walker.

- Laisse-moi te raconter une petite chose, chéri. Dit-elle, tout sourire. Je suis Freya Walker, cheffe de famille et alliée des Bloody Reapers.

- Salope !

La brune le plaque au sol et enfonce profondément son talon dans la main de l'homme, lui arrachant un cri de douleur. Elle esquisse un sourire satisfait en empoignant ses cheveux, l'obligeant à la regarder dans les yeux.

- On ne t'a jamais appris à respecter les femmes ? Sans déconner, pourquoi vous êtes toujours obligés de nous traiter de pute ou de salope dès que ça ne va pas dans votre sens ? Demande-t-elle en le giflant pour son insolence. Sois gentil et va saluer mon père pour moi. Oups, qu'elle idiote je fais. Je voulais dire bon sang ce que mon père me manque. Sa perte est tellement tragique. Finit-elle, hilare.

- Tu es celle qui a tué Monsieur Walker. Comment ? Pourquoi ?

- Putain, tu m'ennuies. Je lui ai mis une balle dans le crâne. C'était drôle à voir. Ajoute-t-elle toujours en rigolant. Logan, mon amour, tu peux venir ?

Freya le relâche et se redresse. Tout sourire, je pose une main sur la hanche de la brune et embrasse sa tempe. Malgré ma joie d'être à ses côtés, je n'oublie pas la rage qui m'a consumé un instant plus tôt en voyant ses sales pattes sur elle.

- Merde, Logan Smith... Je ne savais pas que c'était ta meuf...

N'étant pas d'humeur à réfléchir aux conséquences de mes actes, je retire brusquement l'arme de mon holster. Un sourire mauvais étire mes lèvres et je n'hésite pas à presser la gâchette. La balle part se loger dans sa boîte crânienne. Le bruit attire l'attention de la foule présente dans le club.

Lorsqu'ils réalisent enfin ce qui vient de se passer, ils se mettent à courir dans tous les sens en hurlant comme des dindons.

- Personne ne touche ce qui est à moi ! Grogné-je. Bordel, il m'a foutu en rogne ce salaud !

J'avale deux gélules d'extasy pour essayer de me calmer. Nous marchons ensuite en direction de Matthew pour lui remettre en main propre les documents que la brune a volés un peu plus tôt.

Freya s'assoit et se sers un verre de vodka, tandis que j'étudie mon leader qui examine les documents maintenant en sa possession.

- Avec les documents que je possède, nous pouvons préparer un plan d'infiltration. Ces bâtards ont voulu jouer avec Kol et Klaus. Grogne Matthew. Ils vont très vite comprendre qu'il ne faut pas s'en prendre aux Bloody Reapers.

Il termine le contenu de son verre cul-sec et quitte la pièce pour s'enfermer dans son bureau.

- Logique qu'ils se fassent avoir tous les deux ! S'écrit Ezra.

- Ils sont cons ! Ajoute Asher en haussant les épaules.

La brune rigole, surprenant tout le monde.

- Lorsque nous sommes dans le crime organisé, un pas de travers peut être fatal pour toute l'organisation. Annonce-t-elle.

- Elle a raison. Répond mon leader en revenant.

- Je suis d'accord avec vous. Mais putain, Matthew ! Ils se sont encore fait avoir. M'écrié-je.

- Ferme ta gueule, Logan ! Crie Kol. Retourne baiser ou te droguer, ça nous fera des vacances !

Je ricane avant de boire quelques gorgées de whisky.

- Qui a-t-il ? Tu es jaloux parce que je peux m'envoyer en l'air quand je veux ? Rigolé-je.