Mark Renton x Sick boy

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Simon Williamson, anciennement appelé Sick boy, même si ses vieux amis le surnommaient encore comme ça, avait tout pour lui. Sauf une femme, des enfants, un vrai travail, et une vie normale sans addiction. En fait, il n'avait rien. La seule chose qui le faisait tenir, c'était Alycia et la cocaïne. Et oui, après tout, on ne change pas une équipe qui gagne. Quand ce n'est pas dans le sang qu'elle se diffuse, la drogue aime passer par d'autres endroits. Et Alycia ? Seulement une ancienne fille de joie sur qui il a flashé et qu'il a voulu sortir de là. Ce n'était pas l'amour de sa vie, mais c'était mieux que rien, et au moins il avait l'impression d'avoir fait une bonne action dans sa vie.

Des bonnes actions, il aurait pu en faire des centaines. Mais l'héroïne l'en empêchait. Il avait un bébé, il est mort. Il avait des amis, aucun n'était assez fiable, et l'un est mort. Il avait un meilleur ami qui le rendait dingue... Et ce même meilleur ami est parti en le volant lui et ses autres amis. Après ça, plus rien ne pouvait faire changer les choses. Simon était destiné à vivre ainsi.

Mark de son côté, avait vraiment tout pour lui. Une femme magnifique, un bon travail, l'envie d'avoir un enfant, de nouveaux amis, tout était parfait ! Enfin ça, c'était avant la quasi perte de son travail, son isolement et la perte de ses amis, la nostalgie du passé, et pour couronner le tout, le divorce qui pointait son nez à cause d'un enfant qui ne voulait pas naître. Sa vie de rêve s'était transformée en cauchemar ambulant. Et c'est là qu'il a décidé de retourner à Édimbourg, dans les traces du passé.

Tout d'abord, ce fut Daniel Murphy, alias Spud, qu'il tenta de retrouver. Et même cela, cette aide qu'il avait tenté de lui donner 20 ans plus tôt, cela n'avait pas marché. Spud était sur le point de se suicider lorsque Mark le découvrit. Mais merde à la fin qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?! C'était ce que se demandait Mark à chaque instant de sa vie. Tout ne semblait être qu'une vaste blague, une caméra cachée, un gag en continu et sans fin. C'est bon, vous pouvez sortir de votre cachette les gars ! Mais personne ne sortait jamais. Cette simple blague n'était ni une blague, ni simple. Elle était d'ailleurs tout sauf simple. Un nombre de paramètres incalculable devait être pris en compte pour comprendre cette mécanique de la vie. Mais est-ce qu'un jour quelqu'un a vraiment réussi à trouver tous les éléments nécessaires à cette équation ? Peu probable. Ou alors ces personnes étaient égoïstes et préféraient voir les autres souffrir plutôt que de dévoiler la recette magique du bonheur éternel. En tout cas, Spud n'était pas l'un d'entre eux.

D : Vieux tu m'as fait peur !

M : Ça va pas d'essayer de te tuer ?! Et ta femme alors ?!

D : Ma femme, je lui ai détruit sa vie. Comme celle de mon fils. Vaut mieux que j'arrête d'exister mec.

M : Et tu penses qu'en faisant ça, ça va régler tous tes problèmes ?

D : Probablement. C'est toujours mieux que de continuer à claquer mon fric dans la drogue.

M : Spud, et si tu essayais tout simplement d'évacuer ta frustration de l'échec autrement ? En faisant du sport, en dessinant, en écrivant, que sais-je...

D : En écrivant ?

M : Oui enfin c'est un exemple, ça peut être autre chose aussi, tant que ça te vide la tête.

D : En écrivant, j'aime bien l'idée, merci mon pote !

Spud le prit dans ses bras avant de se ruer vers sa table, attrapant au passage une feuille et un stylo avant de commencer à écrire frénétiquement dessus. C'était une victoire pour Mark qui se disait que finalement, aider Spud aura été la seule bonne action de sa vie. Il décida donc de le laisser tranquille, puisqu'il avait l'air assez inspiré. À peine sortie de l'appartement, il soupira un grand coup pour se remettre de ce qu'il venait de vivre. Et maintenant, après tout ce mouvement, il était temps de partir à la recherche de Simon, car ce n'était pas le moment de tomber sur Begby, sauf si il était suicidaire lui aussi. Sick boy était assez dur à trouver, là où il passait il ne laissait pas de trace, et ce fut finalement une petite annonce qui le fit tiquer. "Port Sunshine, dans le quartier de Leith, ouvert tous les jours de 9h à 14h et de 18h à 22h". Port Sunshine... N'était-ce pas le vieux pub miteux que tenait la tante de Simon ? En tout cas, c'est là-bas qu'il allait voir en premier. Et qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'il aperçut un grand blond jouant seul au billard quand il entra à l'intérieur ! C'était bien lui. Et il savait qu'il l'avait reconnu.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant