Chapitre 12 : Le vieux loup argenté

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Ce fut une rixe tonitruante qui avait poussé les trois mages à déguerpir de la chopine assoiffée avant la fin de la nuit. En effet, lors d'un pari un peu trop risqué d'Orax, lors d'une bataille fourchue (un jeu de cartes des régions de L'Est), le vieil homme perdit sa mise entière, bien étourdi sur sa pioche, au profit de son adversaire. Frustré et bougon, le cupide vieil homme tenta plus tard dans la soirée de subtilisé sa bourse fraîchement perdue à ce grand et immense et gras et costaud gaillard qui en fut le nouveau détenteur. Seulement, voilà, ce dernier, le remarqua, lorsque ses pièces d'ors filèrent les unes à la suite des autres hors de sa besace pour se faufiler dans l'air muet. Cela le mit en rage ! Et encore plus lorsqu'il découvrit que c'était le vieux mage, dissimulé sous une table avec ses deux acolytes, qui tirait les ficelles magiques ! Les esprits s'envenimèrent alors ce qui poussa l'immense gaillard à se jeter sur les mages ! Une bagarre mémorable retentit alors, mettant sens dessus dessous toute l'auberge ! Avant de se faire attraper et d'avoir une mauvaise étiquette collée sur leur visage, les mages se dispersèrent hors des lieux et se retrouvèrent dans la rue, démunis et assoiffés.

Ils donc passèrent donc l'entièreté de la tiède nuit allongé sur leur gros sac boursoufflé de pièce d'or, telles de faux mendiants évadés. Ils s'étaient nichés dans le creux d'une ruelle perdu, suffisamment perdu pour que leur poursuivant ne les retrouve pas ! Ils furent réveillés par les chatoiements scintillant de la brise matinale qui soufflait dans le creux des veines de la citée.

—  Ouf, on est encore entier ! S'étonna Orax. On avait dit qu'on faisait des tours de garde ! Comment se fait-il que l'on se soit tous endormie !

— Thomast était le dernier à devoir faire le guet ! S'insurgea Perceban extirpé de son sommeil peu avant.

— C'est faux ! C'était ton tour Percy ! Rétorqua aussitôt Thomast.

— Je passais après Orax ! On avait dit Orax, moi, toi !

— Et je me suis bien réveillé et fait ma part du travail ! Et par la suite j'ai réveillé Orax !

— Et moi j'ai bien ensuite réveillé Perceban ! Ajouta le vieil homme.

— Et j'ai moi j'ai réveillé Thomast ! Relança Perceban.

— D'accord, d'accord, on a compris ! On ne trouvera pas le responsable de cette manière, on a qu'à compter notre nombre de tour de guet pour savoir qui a flanché ! Suggéra Thomast.

— J'en ai fait au moins quatre ! S'exclama Perceban sûr de lui !

— Quatre ! Reprit Orax. Tu plaisante j'espère ? On a dit de faire une heure de guet par tour. On a dormi à peine quelques heures, il est impossible que l'on ait fait plus de deux tours chacun !

— Je compte également les mini tours de guet ! Expliqua Perceban.

— Les mini tours de guet ? S'étonnèrent ensemble les deux autres mages.

— Oui, si je fais une pause lors d'un tour de guet, je considère que cela divise mon tour de guet en deux parties et par conséquent il s'agit de deux mini tours de guet !

— Qu'entends-tu par "prendre une pause" ? Reprit Orax.

— Eh bien, il arrivait peut-être que je fermais légèrement les yeux par instant pour récupérer un peu, mais ce n'était pas plus de quelques malheureuse minutes.

— C'est lui ! Gronda Thomast victorieux. C'est lui qui s'est endormie c'est certain !

— Non ! C'est absolument faux ! Je me réveillais toujours ! Je suis sûre de t'avoir donné mon tour de garde et ensuite de ne m'être plus réveillé ! Ce qui signifie bien que c'est soit l'un de vous deux qui s'est endormie sans que le tour ne revienne sur moi !

Les Fables Du Mana : Le cœur de la magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant