Chapitre 14 : Un héritage sans couronne

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Dans une salle, bien isolée des autres salles de la citadelle, surgissaient d'entre les rides de la porte des bourdonnements d'écaille métallique. Entre quelques une de ces salves émaillées on distinguait des voix conversaient entre elles d'un ton cordiale presque enfantin.

- Pas si fort, voyons ! Scanda une première voix grave et solide comme un rondin de bois.

- Pardonnez messire mais il semblerait bien que celle-ci demande un peu plus d'effort pour être enfilé ! Se fit entendre une second voix, encore plus grave que la précédente et présentant un très rude accent des terres neuves d'Escalon (un accent plutôt rural dont les consonances en "r" étaient férocement enroulées).

- Sous entendez-vous par là que j'ai pris du poids ?!

- Messire, sans vouloir allez jusqu'à cette extrémité-là, je me permettrai simplement de vous dire que vous devriez reprendre les joutes afin d'affiné votre corpulence. Ou bien la chasse en plein air ferait tout à fait l'affaire !

- Je reprendrai la chasse après le conseil, c'est la résolution que je m'étais faite à mon départ ! Aïe ! Ne tirez pas plus, nous en essayeront une autre ! Prenez donc celle-ci ! J'aime cette miroitante lueur qui scintille entre ses mailles ! Elle m'irait à merveille.

- Messire, êtes-vous sûr ? Elle semble encore plus étroite que la précédente.

- Allons, allons, ne discutez pas, je veux être le plus présentable possible pour le conseil. Quitte à ce que je me faufile un plus à l'intérieur de mes apparats.

- Bien messire, inspirez fort !

Le vieux bonhomme grisonnant s'exécuta, il retint promptement sa respiration après avoir encaissé un souffle tout entier à l'intérieur de son coffre. Ses joues velues se gonflèrent et il se retenu ainsi le temps que son fidèle ne lui passe par-dessus la tête une épaisse cotte de maille en anneaux fort bien alliées.

- Cela fait bon nombre de temps que vous n'avez pas pratiqué la chasse messire, pouvez-vous seulement encore tenir sur un cheval ? Nargua la voix à la sonate de "r" enroulé.

Un rire sincère et enjoué se fit entendre de la part d'une troisième personne qui observait la scène d'un air amusé.

- Grand de non ! Fulmenyx que dites-vous ?! Bien sûre que je le peux ! Je suis aussi rapide et agile qu'un renard !

- Je n'en doute pas ! Essayons les épaulières voulez-vous !

Fulmenyx souleva une épaulière de plate forgé d'un métal miroitant aussi brillant que de l'argent et ornais de rubans bleus et violets. Il plaça la pièce d'armure sur la large épaule de son seigneur et l'ajusta au mieux avant de resserrer les sangles sous les aisselles.

- Dans ma prime jeunesse je me faisais surnommer Arlhan le fauve. J'étais à ce point furtif qu'on ne pouvait m'entendre que lorsque je surgissais des ombres dans lesquelles je restais tapi !

- Le fauve ?! A présent on devrait plutôt vous surnommer Arlhan le sanglier ! Ajouta la troisième personne dont la voix était bien plus juvénile que les deux autres.

- Ahah ! Rit le dénommé Arlhan. S'il le faut alors nommons-moi ainsi. Arlhan le sanglier de Cryte ! J'aime déjà ce surnom ! La puissance du sanglier, sa ferveur au combat, son endurance, son courage à affronter ses assaillant bien plus armé que lui ! Et sa détermination à toujours foncé en avant qu'importe le danger !

- N'oubliez pas l'odeur aussi ! Nargua à nouveau le jeune homme.

Fulmenyx s'esclaffa de rire au point de presque s'étouffer dans son souffle. Son rire était d'ailleurs tout aussi rural qu'on pouvait se l'attendre, un rire dénué de toute forme de malveillance et doté d'une authenticité véritable et réconfortante.

Les Fables Du Mana : Le cœur de la magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant