Chapitre 29

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Chapitre 29

Il y a 9 ans

Printemps 2010
Brixton, Londres

Lorsque mes paupières s'ouvrirent, j'eus l'impression de sortir d'un très, très long sommeil. Je clignais les paupières plusieurs fois en tentant de me remémorer les événements passés. Un profond mal de crâne me fit plisser les yeux et pousser un geignement.

L'esprit embrumé, j'essayais de me redresser du lit dans lequel j'étais allongée, mais une forte douleur dans mon abdomen me surprit, me poussant à abandonner. Ma main souleva alors lentement la couverture noire afin de mieux comprendre.

J'étais seulement vêtue d'une tenue de sport et mon ventre était entouré d'un bandage blanc. Je parvenais à me rappeler de Luciano et de son coup de couteau, une légère amertume prit alors place dans ma bouche.

J'étais chez Casey, il n'y avait pas de doute, connaissant déjà les lieux. Toutefois, on ne m'avait pas déposé dans ma chambre, mais dans la sienne ce que je ne compris pas.

Soudain, la porte s'ouvrit d'un seul coup, dévoilant une jeune femme.

Si je ne disais pas de bêtise, elle s'appelait par le nom d'une pierre. Émeraude ? Saphir peut-être ?

En tout cas, sa chevelure flamboyante ne passait pas inaperçue.

Quand elle m'aperçut réveillée, ses longues jambes s'arrêtèrent vivement. Elle me détailla un instant en silence, puis fit demi-tour.

Quelques minutes plus tard, ce fut Casey qui entra dans la pièce. Son regard rencontra immédiatement le mien.

Plusieurs longues secondes passèrent sans que l'un de nous ne parle, juste lui et son regard sérieux.

N'en pouvant plus, je décidais de briser le silence.

— Pas très bavarde ta collègue.

Il soupira, puis fit quelques pas dans ma direction, je me tassais légèrement contre le matelas.

— Je ne lui ai pas demandé de venir pour te taper la causette, mais bien pour te soigner, trancha-t-il.

— Quoi c'est une sorte de médecin ? Elle ? Demandai-je avec dégoût.

Bon d'accord, j'étais peut-être de mauvaise foi, mais du peu de fois où j'avais aperçu cette femme, nous ne nous aimions pas.

Il s'arrêta juste face à moi, m'ignorant royalement, puis tendit ses mains dans ma direction. Il attrapa mon bras.

— Hé ho, tu fais quoi là ?!

— Je t'aide à te relever, tu ne vas tout de même pas rester coucher pour me parler, si ?

Il mêla le geste à la parole en glissant une main dans mon dos. Son contact me provoqua un léger frisson. Il me releva calmement en veillant bien à ne pas aller trop vite. Le mouvement m'arracha tout de même une légère grimace de douleur. Mon dos fut appuyé contre le mur.

Il s'assit sur le rebord du lit puis reprit la parole.

— Raconte-moi ce qu'il s'est passé.

Je baissais le regard sur mes mains entrelacées.

— Heu... J'étais partie courir comme tous les jours, puis quand je suis arrivée sous le chemin de fer sur Loughborough, plusieurs motards m'ont encerclés. Une bonne dizaine, je dirais. Il y en a un qui s'est avancé et, quand il a enlevé son casque, j'ai pu reconnaître Luciano Morrow.

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