Paradis de Mensonges

Chapitre 31

Chapitre 31

Il y a 9 ans

Printemps 2010
Brixton, Londres.

Fêter son anniversaire pour la première fois sans un proche, c'était particulier.

Tu attendais cette personne comme si d'une minute à l'autre, elle allait apparaître. Comme si tout n'était qu'une mauvaise blague.

Les minutes passaient, et toi, tu affichais toujours plus, ce sourire faux.

Faux, car il manquait cette personne.

Malgré toutes celles présentes autour de toi, tu te sentais seule.

Même entourée, tu te sentais seule.

La soirée créée pour toi.

La musique, choisis pour toi.

Les personnes venues pour toi

Mais rien n'y faisait. Il manquait quelque chose. Quelqu'un.

C'était lorsqu'on perdait cette personne qu'on se rendait compte de sa valeur à nos yeux.

De notre besoin à la savoir proche de nous.

Maman...

Rien que de penser à elle, fit revenir la boule dans ma gorge.

J'avais dix-neuf ans et elle n'était plus présente à mes côtés.

L'année dernière, je voulais à tout prix m'éloigner d'elle afin de ne pas souffrir.

Qu'elle idée stupide.

Aujourd'hui, je me rendais compte que je lui avais à la fois fait du mal, mais également à moi-même. Savoir cela me faisait culpabiliser, à la fois pour mon raisonnement égoïste, qui avait fait souffrir ma mère.

Mais également, car j'aurais dû profiter de chaque instant en sachant parfaitement que c'était les derniers.

Je pensais me protéger, mais à la place, j'ai créé de la honte.

Honte de mon comportement.

Honte de moi-même.

Alors qu'elle faisait tout, absolument tout pour me voir sourire. Moi, je l'évitais.

Je pris une petite gorgée dans mon verre. Le liquide chauffa instantanément mon œsophage.

Mes yeux se laissèrent guider par la musique et se baladèrent sur la foule mouvante face à moi.

Tout le monde était réuni.

Sulli, Alex, Eden, Casey, et même Jasper.

Cette soirée aurait pu être vraiment inoubliable, si je n'avais pas fait ma gamine, pensai-je en avalant une nouvelle gorgée.

Une larme coula silencieusement sur ma joue.

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J'observais Casey soupirer pour la cinquantième fois au moins, de la matinée. Assit sur l'îlot de la cuisine, il observait les papiers éparpillés face à lui depuis ce matin.

Il était tellement tendu que je n'avais pas osé le déranger à manger mon petit-déjeuner. J'avais préféré attendre qu'il finisse son truc. June était alors avec moi et nous regardions un film.

Bon, il était déjà midi dix et mon ventre criait famine. Alors qu'il soupira à nouveau, la jeune fille se tourna vers moi et me regarda d'un air « Il à quoi ». Je haussais les épaules, mais décidais de me lever doucement, la douleur sur mon abdomen toujours présente.