Chapitre 9
Il y a 11 ans
21 juillet 2008
Quartier de Peckham, LondresLa musique - cette fois-ci assourdissante - me martelait le crâne. Je sortis de ma transe lorsqu'un homme, une main devant la bouche, me bouscula. Alors, je pris le temps d'observer les lieux.
Mon regard était subjugué par le bleu et le rose que renvoyait l'immense salle. Le club restait tout de même très sombre. Un escalier en colimaçon au centre donnait sur un second étage qui - j'en déduisis - cette fois-ci donnait sur le niveau de l'extérieur.
Des tables, des canapés et fauteuils en cuir recouvraient le sol. Nous étions loin du club habituel et légal, c'était tout le contraire. La fumée produite par les nombreuses chichas toujours des deux mêmes couleurs posées sur les tables, me fit tousser. Je vis également de nombreuses personnes sniffer des lignes directement sur les tables en verre.
Mes yeux plissés avaient du mal avec ce brusque changement d'ambiance. Des lumières et néons recouvraient les murs et le plafond. Toutefois, ce qui m'avait vraiment stupéfié était l'estrade.
Mesurant pas moins d'une vingtaine de mètres, ce n'était pas tant sa longueur, mais bien ce qu'il se passait dessus. Des dizaines de barres verticales étaient fixées sur lesquelles des femmes vêtues du minimum possible dansaient. Leurs mouvements étaient souples et élégants. Chacun de leurs gestes était réfléchi afin d'être la plus attirante possible. J'étais médusée par la grâce dont elles faisaient preuve.
Je sursautais lorsqu'on m'attrapa le bras. Casey m'observa de haut en bas quand je fus face à lui. Son regard détourna sur quelque chose dans mon dos avant de se rapprocher et de me demander près de mon oreille si je souhaitais boire un truc. Ce que je répondis par l'affirmative en lui précisant ce que je voulais. Il s'en alla lentement.
Je le suivis du regard et aperçus le bar. Je ne l'avais pas encore vu, il était pourtant plutôt imposant. Le comptoir où étaient posées les bouteilles d'alcool était lui aussi illuminé par des néons bleus, tandis que pour les tabourets, c'était rose. Ces deux couleurs étaient juste assez bien dosées afin de créer une ambiance violette, à la fois sensuelle et virile.
Tous les canapés étaient noirs. En fait, tout ce qui ne possédait pas ces deux nuances était noir. Alors que mes yeux s'habituaient peu à peu à l'étrange luminosité de la pièce Casey revint, deux verres à la main. Il me tendit mon Cosmopolitan.
Je sirotais tranquillement mon verre assis dans un des fauteuils entouré du groupe, les yeux maintenant habitués à la lumière. La musique m'assassinait le crâne, pourtant, je ne fis aucune remarque et souffrais en silence.
Mais lorsqu'une femme sortie de nulle part, sauta dans les bras de Casey, mon regard se releva immédiatement.Elle était belle, trop belle. Sa chevelure de feu lui retombait en cascade jusqu'aux reins. Les traits de son visage étaient doux et fins, des lèvres rouges et pulpeuses à souhait. Un petit nez fin et des iris verts. Ce dernier lui souriait chaleureusement et resserrait leur étreinte. Quand l'inconnue s'écarta de lui, au bout de plusieurs longues minutes, elle salua aussi les autres un à un puis ses yeux tombèrent sur moi.
Je vis son regard m'évaluer de haut en bas, elle me dévisagea. Avant de se retourner vers Sullivan qui était à ma droite et d'afficher un regard interrogateur. Il comprit rapidement.
— Rubis, je te présente Heaven ! Heaven, voici Rubis !
Elle m'envoya un regard suffisant avant de retourner s'asseoir sur une des cuisses de Casey. Sympa la meuf. Je ne laissais pas mon regard traîner sur le duo et observais la foule. Peu de personnes dansaient, ce qui était étonnant pour une boite. La plupart étaient comme nous, assis à discuter en petit groupe des verres à la main.
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Paradis de Mensonges
RomanceUne réputation sans précédent : Elle est brillante. L'Angleterre se la dispute. Rose Turner. Avocate connue pour n'avoir jamais perdu un seul procès. Toutefois, lorsque l'un des fantômes de son passé se retrouve accusé pour meurtre, son monde utopiq...