Chapitre 15
Il y a 11 ans.
25 décembre 2008
Quartier de Brixton, Londres.Debout dans la cuisine, je préparais une farce. Nous étions le vingt-cinq décembre, c'est-à-dire Noël. C'était pourquoi je m'étais lancée dans la confection d'une dinde rôtie aux marrons pour le repas.
Ma mère n'était pas au courant que j'avais mis quelques économies de côté pour aujourd'hui. Les années précédentes, le repas de Noël était pratiquement un jour comme un autre. Alors je voulais lui faire une surprise. Elle avait un rendez-vous à l'hôpital, elle n'était donc pas là avant deux bonnes heures.
Je voulais également me rattraper de ne pas être ici souvent. J'étais rarement à la maison, mais généralement à la supérette ou au Lust.
Ouais, il m'y avait ramené quelques autres fois. Certains soirs, tout se passait bien, nous étions ensemble et nous profitions simplement, mais quand nous venions pour les affaires, ce n'était pas la même ambiance. Je n'aimais pas cet endroit.
Je cassais dans le grand saladier, un œuf et finis par mettre les épices. J'assaisonnai le tout et mélangeai.
Je pris la volaille posée sur le plan de travail et la fourrai avec la farce. Après l'avoir enduite de beurre et également assaisonnée, elle partit au four.
Un soupir de contentement franchit mes lèvres.
Ça, c'était fait.
Je décidai de mettre la table pendant que le plat cuisait et vérifiai de temps en temps si la cuisson se passait bien. Juste avant la fin, il faudra rajouter les marrons.
Tout était dans les temps, alors je partis me changer dans la chambre. Une fois prête, je sortis la boîte cachée du placard et la posai sous le petit sapin décoré il y a quelques jours.
J'installai une dernière guirlande quand le minuteur sonna. Un sourire aux lèvres, je sortis le plat du four et le posai sur la table à manger. La dinde était bien dorée, son odeur, mélangée à celle des marrons, était exquise. J'aspirais un grand bol d'air lorsque la porte d'entrée s'ouvrit sur ma mère.
Elle écarquilla les yeux en observant le salon, avant qu'un sourire rayonnant vienne s'installer sur son visage. Quand elle me vit, son regard me détailla avant de s'exclamer.
- Mais tu es magnifique ma chérie !
Sa prise de parole lui laissa une toux rapide. Je lui souriais, reconnaissante. J'avais mis une robe rouge manche longue. Elle se resserrait à la taille par une ceinture en tissu de la même couleur. Je l'avais trouvé dans mon placard et ne l'avais jamais mise. Elle était légèrement petite, mais ça allait.
Ma mère était subjuguée et regardait de partout. Elle m'avertit qu'elle partait se changer rapidement avant de manger.
Le morceau de marron me fondit dans la bouche. Loin de me jeter des fleurs, mais c'était vraiment bon. Ma mère aussi se régalait alors j'étais heureuse.
Je l'observais quelques instants me parler du voisin d'en face. Il lui souriait à chaque fois qu'elle sortait de l'immeuble. Ça me fit rire. Elle était heureuse aujourd'hui et je me rendis compte que moi aussi ça me rendait heureuse de la voir comme ça.
C'était Casey le mois dernier qui m'avait pratiquement obligée à rentrer chez moi. Je ne voulais plus par peur de la réaction de ma mère. Il m'avait alors dit que la famille était importante et qu'elle ne serait pas toujours présente, il fallait donc en profiter du mieux qu'on pouvait.
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Paradis de Mensonges
Roman d'amourUne réputation sans précédent : Elle est brillante. L'Angleterre se la dispute. Rose Turner. Avocate connue pour n'avoir jamais perdu un seul procès. Toutefois, lorsque l'un des fantômes de son passé se retrouve accusé pour meurtre, son monde utopiq...