Chapitre 19

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Elie

Nous sommes dans la grosse voiture de Raphaël. Il tape du doigt sur le volant, nous sommes tous les deux à cran. Ben nous suit dans sa Jeep, si jamais je dois fuir. Nous attendons devant un feu rouge.

-Récapitulons, tu vas voir le Docteur en premier et ensuite Steeve. Si jamais il t'approche ou te touche, tu appuies sur le bouton de ton jeans et Ben viendra te chercher. Si les plans que tu m'as donnés n'ont pas changé alors je devrais accéder à la salle des archives rapidement. On se rejoint tous dans la voiture de Ben.

Je hoche la tête et vérifie que le micro est toujours bien caché. Je sens la nervosité monter petit à petit en moi. Je vais revoir Steeve après un an. Ce salopard qui n'a même pas essayé d'arrêter le Docteur. Ce petit con qui a essayé de me violer. Ce père indigne qui a décidé d'avoir un enfant uniquement dans le but d'une putain d'expérience. Mais avant lui, il faut que j'affronte un autre enfoiré, pas mal dans son genre aussi. Je suis sûre que si, il y a cinq mois, on m'avait dit que je devrais affronter mes pires cauchemars, je serais partie en courant le plus loin possible. Mais cette fois, c'est différent, je n'ai plus peur. Non. Seule la colère m'anime en ce moment. Et je vais démolir ceux qui m'ont démolie.


Raphaël

Elinor sort de la voiture. J'attends que sa petite silhouette disparaisse dans le campus. Je suis vraiment heureux de la retrouver. J'avoue que quand ma famille et moi avions emménagé à Los Angeles, j'étais nostalgique des moments passés avec Elinor. Je sors de la voiture à mon tour, je me dirige vers le Centre de Recherches. Je garde un calme olympien. Nous avons décidé que je serais un inspecteur qui doit consulter les registres et les archives. Le hall est grand, un peu vieillot, une moquette brune (quelle horreur), et des portiques en bois. Pas très moderne pour un centre de recherches. Un garde se dirige vers moi, la vue de son arme et sa matraque me donne l'envie de fuir. Mais je continue mon chemin et me rapproche de lui.

-Je peux vous aider ?

Sa voix est monotone et donne une fâcheuse envie de le respecter. Je ne baisse pas la tête et le regarde fier comme le ferait un inspecteur.

-Bonjour, je suis l'Inspecteur Baret. Je suis là parce que j'ai besoin d'avoir accès aux archives.

Il me regarde impassible.

-Les archives sont disponibles de l'autre côté du campus et sont accessibles au public.

Elinor avait mentionné que certaines archives étaient stockées dans un autre bâtiment mais son dossier à elle se trouve dans le Centre de Recherches lui-même. Je me rapproche du garde et lui souris narquois. Je dois montrer que je maîtrise la situation.

-Je parle des archives "secrètes". Pas de celles que ces pauvres étudiants ont entre leurs mains.

Le garde sert la mâchoire et croise les bras.

-Je suis désolé mais ces documents sont confidentiels. Très peu de personnes y ont accès.

Je pose ma main sur son épaule.

-Entre vous et moi, (je cherche des yeux son badge), Bruno, je ne pense pas que les conseillers scientifiques apprécieraient que vous n'acceptiez pas une demande venant du Président.

Je vois ses yeux s'écarquiller puis il reprend son masque d'impassibilité.

-Je vais voir ce que je peux faire.

Je souris satisfait.

-Bien.

Je n'ai que vingt ans et il m'a pris pour un inspecteur du gouvernement. C'est pathétique. Normalement, je ne devrais pas avoir de problème avec le Directeur ou le Docteur comme Elinor l'appelle parce qu'une petite visite surprise lui a été réservée. Je suis vraiment horrifié qu'ils aient osé lui faire ça. Ils se sont attaqués à la mauvaise personne. Je ne compte pas déclarer une petite querelle avec mes poings mais plutôt une guerre médiatique. Voilà comment on s'en sort dans le monde de la presse. Je compte bien faire mes preuves et me démarquer avec cette affaire.

I NEED YOU.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant