Chapitre 26

11 1 0
                                    

Ben

Tiana est déjà assise dans ma voiture quand je sors de l'immeuble d'Elie. Je m'installe au volant et la regarde. Nous échangeons un sourire triste, puis je me détourne pour conduire. La moitié du trajet se passe dans le silence avant qu'elle ne s'exprime.

-C'est toujours comme ça avec eux ?

Elle parle d'eux comme si c'était une famille à problèmes... ce qui est peut-être vrai, en fait.

-C'est-à-dire ?

-Une montagne russe d'émotions.

Je souris à cette allusion.

-Plutôt oui.

-Elie fait souvent ce genre de choses ?

- Ce que tu as vu n'est qu'un avant-goût, dis-je en riant.

Tiana a toujours été un peu naïve. Elle aime se plaindre aussi.

-Tu as déjà assisté à ses crises ? demande-t-elle avec une pointe d'admiration.

Ce qui m'interpelle parce que ce n'est pas un spectacle de voir Elie aussi mal.

-C'est pas une pièce de théâtre pour se divertir, Tiana.

Elle lève les yeux au ciel.

-Je sais bien, idiot, je veux juste savoir à quoi m'attendre si jamais ça arrive quand je suis là.

Je serre la mâchoire.

-C'est pas joli, elle confond le passé et le présent. De temps en temps, elle se fait du mal et une autre fois, c'est à nous qu'elle le fait.

Je regarde Tiana du coin de l'œil, qui pâlit d'un coup.

-Elle t'a déjà fait du mal ?

-Non, mais à Tyler oui.

Elle écarquille les yeux. À moi de poser des questions.

-Pourquoi tu me demandes de décrire ses crises ? Ça devient sérieux entre toi et Harry ?

-T'es jaloux ? m'interroge-t-elle amusée.

-Non, dis-je en grimaçant. J'ai Elie. Et si tu utilises Harry pour me rendre jaloux, c'est inutile. Tu ne feras que du mal. C'est un type bien.

-Non, non. Je pense que c'est sérieux, je l'aime bien.

Je me gare devant son parking.

-Bien.

Elle sourit légèrement puis s'en va.


Elie

-J'ai envoyé au Procureur mon dossier médical que la psy a rédigé, annoncé-je à Ben qui me raccompagne à l'appart après notre examen.

-Et il a dit quoi ?

-Qu'il verrait ce qu'il pourrait faire pour que ça joue en ma faveur.

Il hoche la tête, concentré sur la route.

-Tu vois, quelqu'un d'autre qui te croit, remarque-t-il.

Je souris, ces derniers temps, il essaye de me réconforter. Voilà trois jours que je ne parle plus à Harry, on évite la conversation sérieuse qui nous attend. Je dis au revoir à Ben puis monte à l'appart.

Quand j'entre, je tombe sur mon frère assis sur le canapé, le son de la télé résonne dans la pièce. Cette voix je la connais. Trop bien, même.

-Cette psy ne sait pas ce qu'elle dit. Elle ne l'a pas vue quand elle sortait du Centre, répond ma mère à une question que je n'ai pas entendue.

I NEED YOU.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant