Partie I. Cappuccino

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Je me réveille en sursaut, je revis en boucle le crime que j'ai commis. Certes, il n'y a aucun impact, car personne ne connaissait ce vieillard. Mais je n'arrive pas à admettre avoir fait ça. C'est irréaliste. Comment ai-je pu tuer un homme ? Je suis une femme bien élevée et qui a pour survivre, la mort. C'est assez stressant. D'un côté, je culpabilise, mais après tout, je dois m'y habituer. De l'autre, je me trouve très douée, cet homme n'a rien vu venir et je n'ai rien surjoué, cela s'est fait naturellement. Je trouve que c'est assez facile, et je ne sais pas ce qui m'a plus dans cet acte, mais il y a quelque chose qui fait que je vais continuer.

La vie est un jeu, qui est extrêmement dur, mais il suffit de creuser pour trouver ça plus facile.

Je sers mes clients, comme à mon habitude. J'aime vraiment bien ce travail, ils permettent de voir des gens, et ils sont assez sympathiques et j'avoue que ce n'est pas trop compliqué, il faut juste avoir le rythme.

J'arrive à une table. Je demande :

« - Qu'est-ce que je vous sers ?

- Un cappuccino. »

Je lui sers le cappuccino, et je vois qu'il a un regard insistant, je continue mon service. L'homme a fini son café, je débarrasse. Je le questionne :

« - Désirez vous autre chose ?

- Non, merci, votre service se termine à quelle heure ?

- Je finis à 11 h 30. »

Il me sourit, je repars avec le sourire. Je finis rapidement mon service, et je remarque que l'homme est toujours là. Je vais dans la salle des employés afin de me changer.

Je sors du café, suivis de cet homme. Je ne pensais pas qu'il allait venir. L'homme cherche la discussion et hypocrite que je suis, je vais rentrer dans son jeu. Ce qui est bien quand tu as le système inversé, tu peux être toi-même et arrêter de jouer un rôle en faisant la gentille. Il me questionne :

« - Comment t'appelles-tu ?

- Veux-tu me baiser ? Je pensais que tu regardais mon badge tout à l'heure, mais apparemment, tu regardais mon décolleté, tu ne m'aurais pas demandé mon prénom.

- Désolé. »

C'est une victime, et également une belle proie.

« - Ce n'est rien Matthieu, viens chez moi, je ne vais pas t'en vouloir pour ça, j'avoue que moi-même, j'aurais fait la gaffe. Je m'appelle Maria. »

L'homme me suit jusqu'à mon véhicule. Pendant le trajet, il s'excuse, mais il est tout de même heureux, de pouvoir passer la soirée avec moi. Si je serais lui, je ne serais pas aussi épanoui. Dire que je suis la dernière femme qu'il verra. Ça m'excite déjà, j'ai tellement hâte d'achever cette journée, ainsi que sa vie, bien évidemment, sinon ce ne serait pas drôle.

J'ai envie de jouer, j'ai même très envie.

On sort de la voiture. Pauvre homme, il pense avoir un bon coup. Je le fais entrer chez moi. Je commence :

« - Alors chéri, tu te plais bien ici ?

- Oui, c'est parfait.

- Veux-tu regarder quelque chose ?

- Volontiers. »

La vie est un jeu, où la vie domine sur la mort, bien qu'il existe autre chose, le sexe, soit dit en passant, est très utile.

La vie est un jeu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant