Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)

Chapitre 7

Je sors une épingle de mes cheveux, je trifouille de longues minutes et rien.

— Pourtant ça fonctionne dans les films ?
Caleb se retient de rire.

Un grand homme s'approche et se place devant moi.

— Ma chère vous voici enfin?
— Vous êtes?
— Monseigneur de Baronie.

Je me tourne vers Caleb.

— Tu connais le géant du haricot magique?

Caleb lâche un rire qui vient du coeur.

— C'est le monsieur qui vous offre « l'hospitalisé ».
— Ah la perche en métal.
Il rit.

— Vous souffrez encore de votre Calebus...
— Et oui, c'est terrible, surtout le lendemain d'un réveil sur un lit de clou.

Caleb en peut plus.

— Vous a-t-on nourri?
— Tentez de me saouler oui... J'ai essayé d'échanger un chien contre une broche de porc, mais le petit nain de jardin a décliné mon offre.
— C'est bien regrettable.
— Si vous aviez un café portable, ce ne se serait pas de refus.
— Les domestiques ne sont pas autorisés à en boire, ma chère.
— Vous préférez les saouler dès le matin, pour avoir un défilé de doigts dans vos assiettes?
— Que dites-vous, très chère?
— Il y a deux secondes, je n'étais pas digne d'un café, et là, je suis passée de ma  chère à très chère...
— Que faisiez-vous devant cette porte?
— Essayer d'utiliser sa fonction première, l'ouvrir.

Caleb se tient au mur.

— L'accès n'est pas autorisé aux domestiques. Il y a de grands trésors qui y sont entreposés.
— Comme un truc qui peut m'envoyer chez les zinzins?
— Zinzin? Serait-ce l'endroit d'où vous venez?
— Mais non, baronie machin chose, je viens d'un miroir, avec mon calebus ramatus dugulus.

Caleb va exploser de rire.

— Au lieu de rire, trouve une solution, pour aller là-dedans.
— Il te l'a dit: les domestiques ne sont pas autorisés à y entrer.
— Je ne t'ai pas demandé de faire un replay de ce qu'il vient de me dire.

Caleb essaye de se retenir.

— Assomme-le et prends-lui la clef !
— Je n'y ai pas pensé blondinet! Tu réussirais à assommer John coffey de la ligne verte? Remarque: il s'est occupé d'une souris... Brigitte Bardot n'a qu'à bien se tenir.

Caleb recommence de plus belle.

Réfléchissons peu, réfléchissons bien.

— Je pourrais lui faire une entourloupe et puis trak prak, je l'assomme ni vu ni connu.
— Tu sais qu'il entend ce que tu dis.
— Ce géant vert ne sait même pas qu'on parle de lui. Ça passe crème!

Je me tourne vers le géant.

— Monseigneur de Pacotille, pourriez-vous avoir l'amabilité d'enlever la pierre qui est dans ma poulaine?
— Ça utilise du vocabulaire du Moyen Age...
— Spike va voir si Buffy n'a pas besoin d'aide.

Et là il se tord de rire.

Le seigneur s'abaisse à la chaussure d'Adela. Elle l'assomme de toutes ses forces, il est sonné, mais résiste, elle lui redonne un coup. Adela récupère les clés et s'introduit dans cette pièce. Elle referme la porte à clef. Le collier chauffe, et commence à s'illuminer.

— Voilà, ma mission commence.
— Hey Tom Cruise, tu ne pourrais pas nous faire partir d'ici?
— Le collier s'allume, on se rapproche du miroir.
— Ton patron, le chef des non-guideurs, n'était pas un fan de la reine de Blanche-Neige et les 7 nains?

Il éclate de rire.

— Tu ne l'as jamais rencontré, crois-moi, tu ne dirais pas ça. Allez, avance. Regarde ton collier,  plus il va s'illuminer plus, tu te rapproches.
— Tu es sûr qu'on n'est pas plutôt dans une partie de: tu brûles, tu refroidis.
Il pouffe de nouveau.

J'avance de gauche à droite, il reste toujours éteint. J'ouvre une porte, il y a des objets anciens.  Je m'avance pour examiner tous les objets, le collier chauffe et s'illumine. On est sur la bonne voie. Je continue d'avancer et le collier s'allume . Je suis face à un grand objet recouvert d'un drap, je tire dessus, c'est le miroir. Monseigneur frappe à la porte. Il appelle sa garde.

— Allez, traverse.
— Je ne suis pas un cascadeur à traverser des miroirs.
— C'est une illusion, ce n'est pas un vrai miroir.
— Il fallait  le dire  tout de suite.

Je saute dans le miroir. Je traverse un tunnel violet et rose.