Chapitre 16

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Caleb est devant moi sur son trône, il porte la couronne. Il me lance un regard énigmatique.
Je suis complètement chamboulée par cette rencontre.

— Avance-toi vers sa majesté .

Je m'avance totalement fébrile. J'ai l'impression qu'il a repris possession de mon corps mais, il en est rien. J'arrive à sa hauteur, je ne sais pas comment réagir. Dois-je effectuer une révérence? Dois-je feindre de ne pas le connaître? Je me lance en reproduisant ma révérence qui m'avait valu des moqueries de sa part. Et je vois un petit sourire s'afficher sur ses lèvres.

— Votre maj...

Et je suis interrompue par des trempettes puis une annonce. Caleb a changé de comportement.

— La princesse Eleanor du royaume de Monturol.

Tous les gens autour se prosterne, Andoria me saisit par le bras et me force à me prosterner.
Elle s'avance la tête fière, dénuée de toutes émotions. Mes yeux se posent sur Caleb, il me fixe, troublé.

Qu'est-ce qui se passe ici? Qui est cette pimbêche sur pâte. Je vois Caleb se marrer.  Elle déambule jusqu'au trône de Caleb qui n'a pas l'air aussi enthousiaste qu'elle.

— Qui est-ce?
— La future épouse de notre prince.
Et je crois que mon monde bascule.

— Hé la perche sur patte, j'étais en train de causer, avant que tu fasses ton interruption digne des milles et une nuit.

Caleb surpris, lève les yeux vers moi. Je crois l'avoir énervé.

La pimbêche s'arrête et se tourne vers moi.

— Qui a osé m'insulter?
— Théoriquement, je ne t'insulte pas.
Andoria essaye de me faire rassoir.

— Vous êtes une perche sur patte.

— Comment osez-vous m'insulter petit peuple?
— Je ne suis pas un « petit peuple »!
— Vous êtes quoi?
— Ton pire cauchemar chérie.

Elle me fusille du regard et rejoint Caleb sur le trône. Il décide d'intervenir.

— Demoiselle, approchez-vous.

Alors c'est comme ça? On va faire semblant de ne pas se connaître. Je suis anéantie.Caleb est imperturbable. Je fais ce qu'il me dit.

— Que faites-vous dans nos contrées?

Je voulais faire mumuse, mais, après l'heure c'est plus l'heure.Caleb retient un sourire.

— Votre seigneurie, je suis une voyageuse qui demande « une hospitalisé ».

Caleb tourne sa tête pour étouffer un rire.Il se ressaisit.

— Je vous l'accorde. Qu'on lui montre ses quartiers.

Quelqu'un vient me chercher. Andoria m'encourage. Je suis la domestique qui me ramène vers les chambres des invités.
J'entre, elle est très luxueuse. Je n'avais pas eu ce genre de confort depuis très longtemps. J'essaye de refaire les événements dans ma tête. Mais, je bloque sur Caleb. Qu'est-ce-qu'il me cache d'autre encore sur cette quête.

— Rien qui puisse te concerner.

Je me retourne, il est dans la pièce. Je me sens trahie.

— Je ne t'ai pas trahi.
— Arrête de lire dans mes pensées!
— Désolé.

Je ne sais pas quoi lui dire. Nous nous côtoyons depuis plus d'un an. Il a participé à mon calvaire, les mauvais coups de son petit groupe.

— Je n'ai jamais fait ça.
— Je te voyais avec eux. A planifier leur plan machiavélique.
— J'essayais de t'aider.
— Tu essayais de m'aider en m'humiliant?
— Je n'ai jamais fait ça. Tout ce que j'ai fait, c'était pour te protéger.
— Me protéger de qui? De toi-même?
— Non de ce petit groupe. Réfléchis un peu Adela. Qui était toujours là après tes humiliations?
— Toi.
— Qui t'a plusieurs fois endormi pour t'éviter de souffrir?
— Toi.
— Qui a essayé de te prévenir?

Je repense à toutes ces fois où il est venu me parler, juste avant d'être humiliée. La blague de la peinture sur la chaise. Il a tenté de me faire virer de cours après avoir mis un cœur et le nom de mon professeur. Le coup de la crotte de chien. Il m'a dit de regarder où je vais. Et pour mes cheveux, je m'effondre, il m'a endormi.

— Il n' y a que toi qui me voyais.
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit?

— Je pensais que tu aurais compris au bout d'un an.
— Je ne pouvais pas savoir que tu étais une sorte de fantôme.
— Le jour du musée, as-tu entendu mon prénom dans la liste d'appel?
Je réfléchis et refais la scène.

— Non.
— Qu'est-ce-que tu faisais dans mon monde?
— Je préparais notre quête. J'étudiais votre mode de vie.
— Ce qui explique que tu connaisses toutes ces petites références.
Il hoche la tête.

— Et comment fais-tu pour voyager dans les autres royaumes? Et tes pouvoirs?
Il sort de sa cape une sorte d'amulette.

— Et la girafe frustrée?
Il sourit.

— Une alliance avec son royaume.
— Bien.
— Bien.

On se regarde de longues minutes en silence et il s'en va pour rejoindre ses conseillés.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant