Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)

Chapitre 17

Allongée sur le lit,  je n'arrive pas à réaliser ce qui vient de se passer. Je m'attendais à traverser encore un de ses royaumes pleins d'excentricités.

La raison du report de la traversée chez les guerriers était ses fiançailles. Je ne sais plus quoi en penser. Il ne me doit rien, il est en principe libre de faire ce que bon lui semble, même épouser cette asperge arrogante, mais je suis chamboulée.

Quelqu'un frappe à la porte, Andora m'apporte de quoi me rafraîchir et de nouveaux vêtements.

— Notre majesté organise une réception pour la présence de la princesse Elenaor.
— Que c'est romantique.
Elle se met à rire.

— Je suis bien de votre avis, ne le répétez pas, mais elle est insupportable.
— Je veux bien vous croire.
— Vous vous connaissez avec sa majesté?

Je hoche positivement la tête et  mes épaules s'affaissent. Elle le remarque.

— Battez-vous , si vous l'aimez.

De l'amour envers Caleb , non, non, c'est impossible. Nous sommes des compagnons de voyage, voilà tout.

— Il n'y a rien entre nous. Il n'y a même pas de nous.
— Ça saute aux yeux que quelque chose se passe entre vous.
— Tu te trompes, il n'y a rien.

Elle finit par changer de sujet.
Je prends un long bain chaud, je crois que je vais pleurer de joie, tous mes muscles se détendent . Les huiles essentielles mises par Andora, me relaxent. Je finis par sortir, car il faut me préparer.

Quand je sors de la douche, Andoria, m'attend pour m'habiller, une belle robe rouge, qui taille parfaitement. Elle m'attache les cheveux qui ont pris de la longueur depuis le coup de ciseaux des gosses de riches. Pour le maquillage, je le fais moi-même, leur maquillage est différent du mien, mais je m'en sors pas trop mal. Le rouge à lèvres met en valeur mon teint et ma robe, je remercie Andoria. On m'accompagne jusqu'à la salle de réception, elle est majestueuse comme tout ce palais.

Les trompettes retentissent , le futur roi et sa promise font irruption dans la salle. Je me retourne, je pose mes yeux sur Caleb et mon cœur rate un battement. Ses yeux sont posés sur moi, je finis par baisser mon regard.
Ils s'avancent vers le milieu de la piste de danse, ils ouvrent le bal, ses yeux ne me lâchent pas .

Je n'ai qu'une envie, c'est de fuir cette salle et d'aller pleurer toutes les larmes de mon corps.
Mais je dois rester digne, et le soutenir dans ces choix. Je sors vers les jardins prendre l'air, j'observe les étoiles, le ciel est bien dégagé.

— C'est ce qu'il manque dans ton royaume.

Je me retourne, Caleb se tient derrière moi, habillé en roi. Je hoche la tête et continue d'observer la lune. Nous restons de longues minutes à observer les étoiles. Je quitte la réception.

J'entre dans ma chambre et m'écroule sur le lit. Ma vie me manque, j'ai dû quitter Paris, il y a des années maintenant. J'ai peur des choses que je pourrais découvrir en rentrant.
Quelqu'un frappe à ma porte, c'est Caleb. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je me jette dans ses bras, il resserre ses bras. Je n'ai pas envie de parler, juste profiter de ce moment, je reste quelques secondes dans ses bras.

— Ça fait dix minutes.
— Allez, il se remet à compter.
On se met à rire.

— Tu n'as presque plus de blond dans tes cheveux.
— Tu vois, j'ai fait des efforts pour toi.
— Très charitable .
Il sourit.

— Et la quête?
— Nous partons demain.
— Nous?
— Je t'accompagne .
— Et ton royaume et ta femme?
— Ma promise.
— J'ai mon conseiller qui va s'occuper des affaires en cours.
— Bien.
— Tu devrais te reposer et profiter du lit confortable.
— Oui avant de repartir dans les lits de clous.

Il sourit et je crois que ce sourire m'achève. Il redevient sérieux et quitte ma chambre sans un mot.

Le lendemain, je me réveille encore un peu chamboulée par la veille. On me livre une tenue, un pantalon et une chemise , il y a un petit mot de Caleb.

— « Je les ai fait coudre pour le voyage ».

Il pense à tout. Je pars me changer et je me sens bien. Les vêtements sont à ma taille, faits sur mesure.

Je rejoins la salle du petit déjeuner, Miss pimbêche est de sortie. Les domestiques font trembler leur plat quand ils passent devant elle. Je me remplis le ventre, je ne sais pas quand sera mon prochain repas.

Caleb entre pour prendre le petit déjeuner.  Il picore son repas et écoute d'une oreille godzilla, il lève les yeux vers moi et souris et je crois que je rougis. Qu'est-ce-qui m'arrive?

Je passe mes derniers instants avec Andoria. J'espère la revoir, c'est une fille extraordinaire.
Caleb vient me chercher peu de temps après. Il est habillé en pantalon et chemise, nous sommes assortis.

— C'est le moment?
— Oui.
— On va faire notre devoir et reprendre nos vies chacun de notre côté!
— Oui, c'est ce qui est le mieux.

Il me dirige vers une pièce, la salle de coffre. C'est une pièce qui regorge de bijoux et objets coûteux. Il se dirige vers une pièce adjacente et mon collier s'allume. Avant de franchir le miroir, il enroule ces doigts autour des miens. Je suis surprise, mais il ne me regarde pas, il regarde droit devant lui. On franchit le tunnel.