Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)

Chapitre 13

J'atterris sur mon popotin, mais cette fois-ci sur du dur. Je crois que je viens de me casser le coccyx. Je me relève difficilement. Je ne cherche pas après Caleb, il viendra quand il jugera que c'est le bon moment.
Je suis dans une dimension différente des autres, la couleur rouge me frappe aux yeux. Je suis entourée de coulées de lave et de montagnes en roches. C'est à la fois beau et effrayant.

J'avance, je ne m'attarde plus sur le paysage. Je commence à ressentir le manque de ma maman et de mon chez-moi. Caleb apparaît à ce moment.

— J'ai une question qui me trifouille l'esprit.
— Dis-moi?
— Depuis combien de temps j'ai quitté Paris?

Il évite de me regarder. Il laisse un grand blanc avant de me répondre.

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée que tu le saches.
— Dis-le-moi!
— Un an.
— Un an? Aussi longtemps?
— Oui, les royaumes n'ont pas le même espace-temps.

Je suis anéantie . Un an qu'elle a perdu tout espoir de me retrouver. Sans que je ne puisse me retenir, des larmes coulent sur mon visage. Caleb me regarde avec compassion.

— Je suis désolé que tu aies dû renoncer à ta maman.

Je ne dis rien, je dois encaisser la nouvelle.
Il s'éclipse. J'ai besoin de me retrouver seule quand je suis dans cet état. Et mon père m'attend dans ma chambre. Je dois avancer dans cette quête. Plus vite, je retrouverai ce royaume, plus vite, je rentrerai chez moi et je mettrai cette parenthèse derrière moi.
Je me mets en route, j'ai dépassé les montagnes rocheuses. Je débouche sur une ruelle entourée de chaque côté d'un mur de roche. Je m'y engage. Ce chemin est étroit.

Je le longe jusqu'à arriver devant des grottes où il y a plusieurs portes. Quelqu'un sort de sa tanière, un grand brun, musclé et d'une beauté époustouflante. Je viens de perdre tous mes moyens.

— Étrangère, que faites-vous sur nos terres?
Mais je ne réagis pas, je continue de le reluquer.

— Hé, vous m'entendez?
— Attention, tu baves.
Caleb.

— Tu pourrais prévenir quand tu apparais.
— Que je te fasse un générique?
Il pouffe.

Caleb a l'air en meilleure forme.

— Que faites-vous sur nos terres?

Je ne peux pas m'empêcher de le reluquer et ses yeux sont des saphirs! Caleb souffle fort.

— Tu peux lui répondre, pour qu'on puisse avancer dans cette quête?

Je ne comprends pas la réaction de Caleb. Il ne m'a plus parlé de cette façon depuis Paris. Je me ressaisis.

— Je parcours les royaumes.
— Quelle est votre intention?
— Vous connaître et plus si affinité.
Caleb souffle fort.

— Tu peux aller prendre ta dose de Ventoline. Ça me déconcentre.
— A qui parlez-vous?
— A personne!Je me fais la conversation.

Caleb disparaît. Il s'en va  toujours quand ça devient délicat. Je ne m'attarde pas trop sur sa disparition.
Le guerrier, musclé, me fait entrer dans une salle commune. Des femmes et hommes aussi beaux que les acteurs de cinéma le rejoignent.

— Comment pouvons-nous vous aider?
— Faites-moi visiter ces lieux.

Cela me permettra de repérer le miroir.
Il m'emmène faire le tour de ces grottes. Elles sont spacieuses et très bien aménagées. Mon collier ne s'illumine toujours pas.

— Qui est le chef de votre contrée?
— Vous l'avez en face de vous.
— Vous m'avez l'air  un peu jeune pour cette fonction.
— Et vous la langue bien pendue.
— Touchée.
Il sourit et je fonds.

Caleb réapparaît. Je suis certaine qu'il voulait gâcher ce moment.

— Je ne vous dérange pas les tourtereaux?
— A ton avis? Il était à deux doigts de m'embrasser.
— Qui devrait vous embrasser?
— Laisse tomber . Pourriez-vous me faire visiter votre gîte?
— Mon gîte?
— Votre chez-vous quoi.
— Suivez-moi.