Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)

Chapitre 31

Il se lève, récupérer un objet dans un coffre, il me le tend, un bracelet. Je le regarde curieusement, le bracelet s'illumine à mon contact. Le vieil homme me regarde fasciné, comme s'il observait la huitième merveille du monde.

— Ce bracelet vous aidera à aller au bout de cette quête finale.
— Que se passera-t-il si j'échoue?
— Vous allez condamner beaucoup de royaumes.
— La fin du monde?
— Non jeune fille, des royaumes mourront et  entraîneront d'autres dans leurs disparitions.
— Je ne peux pas avoir cette charge sur les épaules.
— Vous avez les facultés pour.

Il me laisse désarçonnée,  dans le salon, je reste prostrée de longues minutes, je ne veux plus y aller. L'échec de ma première quête est dans toutes les têtes, des royaumes entiers me détestent, si j'échoue, je serais haïs de tous.  Je me lève et quitte le salon. Le vieil homme nous laissera accès au miroir dans la soirée, il veut nous avoir à sa table. Je suis effrayée, je ressens la fin de toute cette aventure.

Le dîner se passe sans encombre. Jared me lance des regards assassins, mais que j'ignore. Toutes mes pensées sont vers cette quête qui n'en finit plus. Caleb perçoit mon inquiétude, il me prend la main et m'emmène à l'extérieur. On se balade dans les bois bien loin de l'agitation .

— Tu as peur?
— Oui. J'ai déjà échoué une fois.
— Maintenant, tu as tout pour réussir.
— Et si j'échouais hein?
— Tu auras fait ce qu'il fallait.

Je hoche la tête, mes angoisses sont toujours présentes.

Il me prend dans ses bras, et m'embrasse le haut du crâne. Il pose ses yeux sur moi intensément. Ses lèvres approchent peu à peu des miennes. Et c'est la délivrance, mes poumons se gonflent d'air, mon cœur se remet à battre. Nos lèvres se mouvent l'une à l'autre. Je ne veux pas que ce moment s'arrête. Il me plaque contre un arbre, je pose mes mains dans ses cheveux. On se détache l'un de l'autre, bouleversé pas ce moment en aparté qu'on vient de vivre.

On retrouve notre groupe qui nous attend pour l'ultime plongeant. Je le sens, nous sommes au bout de la quête.  Je salue le vieil homme qui m'encourage une dernière fois, il croit en moi. C'est bien le seul. Gégé et ma mère roucoule, je suis au bout de ma vie. Je ne sais pas comment me positionner fasse à leurs retrouvailles.

On plonge dans ce tunnel, à peine posé les pieds dans ce monde, que je ressens cet appel. Mes pieds avancent par mécanisme, mes camarades me suivent. Caleb enroule sa main à la mienne. Ma mère ne fait aucun regard désapprobateur. Elle a compris tout l'enjeu de notre non-relation.  Je retrouve ce temple et cet homme en cape.

— Bienvenue Adela.
— Merci.
— Beaucoup de royaume compte sur toi.
— Vous ne me le faites pas dire.
— Bien, tu sais comment ça fonctionne.

Je me retourne vers ma mère et Gégé, leur chemin s'arrête là. Je dois y aller seule. Ma mère me prend dans les bras, elle me dit qu'elle est fière de moi. Gégé m'encourage, je lui souris timidement. Je me tourne vers Caleb, il est anxieux, je le vois à son regard. Il a peur pour moi. La dernière fois, je me suis évanouie, mais pas cette fois. J'irai jusqu'au bout. Il me prend dans ses bras réconfortants, je fais durer ce moment. Ils me voient en guerrière, qui sait ce qu'ils verront de moi si j'échoue.

— Je t'aime ma petite furie.
Je souris amoureusement.

— Je t'aime le blond.

Il sourit et m'embrasse. J'entends un raclement de gêne de la part de ma mère. On se détache, j'avance et me retourne une dernière fois. Je  franchis le temple, le halo de lumière est toujours là. Je plonge mes mains, déterminée à réussir. Le halo s'amplifie, une lumière aveuglante en sort, tournoie autour de moi et pénètre mon corps. Une douleur irradiante, me cloue au sol, mais je résiste. Il le faut, je ne peux pas échouer deux fois. Je ferme les yeux pour supporter la douleur, quand tout s'arrête. J'ouvre les yeux. Je suis dans un couloir sombre. Je me relève, les pieds flageolants, je regarde autour de moi, mais la pièce est sombre.

Je m'avance et des centaines de torches de feu s'allument. Je dirige mes yeux vers ce qui m'entoure. Des dizaines de couloirs font le tour de la pièce. Je ne sais pas lequel prendre. Je tourne sur moi-même, tentant de trouver un indice. Mais je suis perdue, il n'y a rien. Je m'avance au hasard.

— Ma chère.

Je me retourne, le chevalier, Mr de Baronie me fait face, habillé de son armure.

— Voulez-vous mon « hospitalisé »?
J'éclate de rire et hoche positivement la tête.

— On y va!

Il me dirige vers un des couloirs, qui s'éclaire dès qu'on le franchit. On marche une dizaine de mètres et on s'arrête devant une porte.

— Habituellement, les autres protégées accèdent directement à la salle du temps.
— Mais?
— Vous êtes l'élue, le maître du temps veut vous éprouver.