Chapitre 24

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Quand j'atterris, il est déjà relevé, nous avons atterri sur le bitume. Je me relève, je regarde autour de moi, je suis sur Terre. Je ne comprends pas ce qu'on fait là.
Je le regarde hébétée, il est dos à moi, il ne me regarde pas.

— Je te libère. Tu peux rentrer chez toi.
— Quuuuoi? Tu as fait quoi?
— Je t'ai ramené chez toi.
— Pourquoi as-tu fait ça? Notre quête?
— Je vais trouver une remplaçante. Le conseil est déjà à sa recherche.
— Tu ne m'as pas demandé mon avis, putain!
— Ce n'est pas joli dans ta bouche les insultes!
— Tu crois que je pense aux gros mots à cet instant?
— Tu as disparu depuis deux ans. Tu devrais aller rejoindre ta mère.
— Caleb.
— Ne complique pas les choses.
— Alors regarde-moi, oh moins!
— Je ne préfère pas.
— Alors c'est tout, tu te débarrasses de moi comme une vieille chaussette. Et tu repars dans ta petite routine.

Mes larmes coulent, je suis frustrée qu'il ait choisi à ma place.

— C'est pour toi que je l'ai fait.
— Non, tu l'as fait pour toi Caleb.
— Putain, tu me rends dingue. Arrête de faire la gamine. Tu ne sais pas ce que j'ai sacrifié pour te libérer.
— Je ne t'ai rien demandé.
— Je dois m'en aller, il se tourne vers moi. Prends soin de toi.
Il part.

Et je m'effondre sur ce pavé, c'est trop douloureux. J'ai du mal à respirer, il ne peut pas me laisser. Je finis par me relever, je marche par mécanisme. Je prends le métro, longe la rue qui mène chez ma mère et je sonne. Elle ouvre et elle pleure, je m'effondre dans ses bras. Elle ne cherche pas à me faire parler, j'ai juste besoin de ses caresses, de ses câlins. Elle finit par s'éclipser pour me laisser me reposer.

Mon père apparaît, il s'écroule en larmes.

— Ma chérie, combien de fois je suis venu avec l'espoir de te revoir.
— J'ai pensé à toi chaque instant.
— Où étais-tu?
— Si je te dis dans des dimensions parallèles à la terre, est-ce que cette fois-ci, tu me croiras?
— Bien sûr que je te crois.
— J'ai cru devenir fou. Ta mère ne travaille plus depuis des mois. Elle est suivie dans un centre.
— Je vous ai tellement fait souffrir. Mais papa, on m'a imposé une mission trop lourde pour mes épaules.
— Tu l'as fini?
— Non, mon compagnon de route m'a abandonné, car je déprimais trop loin de vous.
— Alors, il faut que tu la finisses.
— Il ne veut plus de moi.
— Où est la battante?
— Elle s'est perdue dans cette mission.
— Alors dépêche-toi de la retrouver!

Les jours passent et se ressemblent, je suis toujours bouleversée par l'abandon de Caleb, je ne cesse de regarder mon alliance. J'ai été faire un tour à la fac, je ne me sens plus à ma place. Je suis déconnectée de cette réalité. Deux semaines, que je tourne en rond, ma mère me voit sombrer.
Elle rentre dans ma chambre.

— J'ai toujours su que tu étais différente, mais j'ai fermé les yeux sur tes dons.
— Pourquoi tu ne m'as jamais cru?
— Je t'ai cru. Mais je voulais que tu es une vie différente de la mienne.
— Comment ça différente?
— Je vois ce que tu vois.
Et je crois que mon coeur va s'arrêter.

— Tu vois papa?
Elle hoche la tête.

— Pourquoi tu faisais semblant de ne pas le voir?
— Pour te protéger...
— Tu ne sais pas ce que j'ai ressenti toutes ces années à faire semblant devant des psy.
— Je suis désolée, je n'ai pas fait les bons choix.
— Maman, il faut que je reparte.
— Tu reviendras?
— Je l'espère. J'ai besoin de comprendre certaines choses.
— Tu t'es mariée? Elle fixe mon alliance.
— Oui.
Mes larmes coulent.

— Est-ce que c'est quelqu'un de bien?
Je hoche la tête.

Mon père apparaît, ma mère le regarde. Elle lui a parlé, mon père était bouleversé, il ne lui en a pas voulu.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant