Chapitre 20

572 150 3
                                    

Le matin au réveil, je suis allongée sur lui , j'ai ma cuisse sur la sienne. Je me lève brusquement, ça le réveille.

— Qu'est-ce que tu as?
Avec une voix enrouée.

Il me regarde, il a le visage frais, pas une fausse note. Mes cheveux doivent être en pagaille, il me regarde et il ne rit pas, c'est que je ne ressemble pas à un épouvantail. Il se rallonge, et j'en profite pour aller faire ma toilette. Devant la glace, je me rends compte que j'ai parlé trop vite, je ressemble à une famille d'épouvantails.
J'entends Caleb rire.

J'essaye de m'arranger, je ressors de la salle de bain.

— Tu veux m'embaucher comme bouffon à la cour?
— Si c'était possible, oui avec plaisir. Je ne risque pas de m'ennuyer!
— Je décoincerai peut-être ta reine?
— C'est un challenge à tenter.

Il finit par se lever et s'habiller. On prend le petit déjeuner et on sort de cet hôtel. Notre destination, c'est le capitol, le miroir est exposé dans une salle de réunion.  Une voiture sans chauffeur nous dépose au Capitol.
Je me sens toute petite face à ce bâtiment, il me rappelle ma Tour Eiffel. Il y a bien longtemps que je n'y ai pas mis les pieds. Je suis sa majesté, nous montons dans un ascenseur, un robot nous escorte jusqu'à un bureau.

— Attends-moi là, j'ai des affaires à régler avec le gouverneur.
— Ils savent qui tu es?
— Bien sûr, nous nous côtoyons dans un haut congrès sur l'évolution de nos mondes.

Il me plante là, j'essaye de faire passer le temps. Je regarde les immeubles par la fenêtre, je fais des allers et retours de l'ascenseur jusqu'à la porte. Après trois heures d'attente, la porte s'ouvre.

— Je suis dans ce bureau depuis vingt minutes.
— Mouai pas convaincu.
— Avant de partir, je dois rencontrer mon futur beau-père.
— Quoi ta femme est originaire de ce monde?
— Oui .
— Vous faites des mariages arrangés avec les autres dimensions?
— Oui.
— C'est pour ça que tu connais si bien cet endroit?
— Plus ou moins, je l'ai connu avant mon alliance.
— Pourquoi tu l'as choisi?
— Parce que je veux sauver leur royaume.
— La girafe arrogante n'a pas l'air de s'inquiéter de son monde.
Il sourit.

— Les apparences sont parfois trompeuses.
— J'espère que tu sais où tu mets les pieds.
Il ne répond pas.

Nous nous dirigeons vers une annexe du Capitol, c'est luxueux, presque trop. Nous attendons dans un salon privatif, on nous sert à boire, je bois un café digne de ce nom. J'ai l'impression d'avoir George Clooney dans ma bouche.
Il rit.

— Toi, tu n'es pas possible. Il n'y en a pas deux comme toi dans les dimensions réunies.
— Merci pour le compliment.

Un homme qui paraît avoir la quarantaine entre et vient saluer Caleb. Et moi je suis transparente?

— Je vous présente Adela, je guide sa quête.
Il me serre la main.

— Vous pensez finir dans les temps avant la célébration des noces?
— Je ferais tout pour.
— Bien. Comment va mon Eleanor?
— Elle s'acclimate bien à mon royaume.
— Merveilleux. Pourrais-je vous voir en privé un instant?
— Bien sûr. Adela j'en ai pour pas longtemps.
Je hoche la tête.

Je fais le tour de ce salon, il y a quelques photos d'Eleanor avec son père. Je ne vois pas de photo de sa mère, elle semble heureuse et non aussi hautaine qu'au Palais.
Il se mariera et moi je repartirai chez moi, essayer de guérir ma mère de ma disparition. C'est un bon compromis, je reprendrai le fil de ma vie, mes études à raser les murs. Je reprendrai mes conversations avec mon père décédé et je communiquerai avec mes fantômes.
Caleb revient, on quitte son beau-père. On se dirige vers la salle au miroir, nous descendons à l'étage du dessus. Mon collier s'allume et chauffe, on y est. J'espère qu'il ne nous reste plus beaucoup de dimensions à parcourir, plus vite j'aurais fini, plus vite je reprendrais ma vie.
Il ouvre la porte, il sait où se trouve le miroir.
Il me reprend ma main et nous plongeons sans un mot.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant