Chapitre 24

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Quand nous atterrissons, Caleb n'est pas là.  Je regarde Gégé pour essayer de comprendre.

— Où est Caleb?
— Il a quelques affaires urgentes à régler.
— Avec sa dentiste?
Gégé sourit.

— Je crois qu'un peu de distance entre vous,  ne vous fera pas de mal.
— Je ne sais pas. Je ne le reconnais plus.
— Laisse-lui le temps de gérer la situation.
Je hoche la tête en guise de réponse.

Ma mère est du même avis, il nous faut du détachement. Elle commençait à apprécier l'ancien Caleb. Gégé m'a apporté des réponses sur mon tatouage, il s'agit de la prophétie, elle vient de commencer. Nous nous mettons en marche, je suis emplie d'espoir grâce à la révélation de Gégé.

Ce royaume, je l'ai aussi visité, le sol aussi dur que de la roche me revient en tête. Je crains le pire.
Je vais atterrir dans une ville fantôme comme dans les Westerns?
Ici, c'est pire, les températures sont devenues suffocantes. Il faisait chaud, mais pas comme ça à notre dernière visite. Je finis assez vite en débardeur et en short. Ma gourde se vide aussi vite qu'elle s'est remplie. Le désert aride n'en finit pas. Nous arrivons au village après deux heures interminables . J'ai failli leur dire de continuer sans moi.  Le village est désert, pas l'once d'une vie, même les scarabées ont désertés.

Je me dirige vers le bâtiment principal. J'entre, la clim est activée, ce bureau n'est pas vide. Je bois de l'eau qui me rafraîchit, ma mère en fait  autant. Je vais vers le bureau du dirigeant, il est là, assis seul, avec un verre d'alcool. La vision est sinistre, il lève les yeux vers nous.

— Gérard à ta santé.
Il lève le verre en l'air.
— Où sont les autres?
Il rit.

— Ils sont partis, ils ont demandé l'asile dans d'autres Royaumes. Caleb est en ce moment en train de délivrer des droits d'asiles .

C'était donc l'affaire qui le retient ailleurs. Je m'adresse à lui.

— Et vous?
— Moi je reste ici. Ce royaume est tout ce que j'ai.
— Vous ne pouvez pas rester ici tout seul. Vous allez mourir.
— Oui, je mourrais pour ce qui m'est le plus cher.
— Venez avec nous!
— Il est trop tard pour moi. Mais essayer de sauver  ceux qui ont encore une chance.

Je suis dans l'incompréhension, j'aimerais pouvoir l'aider. Je ne peux pas l'abandonner ici à ce triste sort.

— On peut encore sauver votre royaume. Gégé a dit que j'étais une sorte d'élue.  Dis-lui Gégé!

Le dirigeant lève les yeux vers mon prof d'histoire.

— Elle a raison. Elle peut te sauver.
— Tu sais bien que c'est une connerie cette histoire.
— Non, elle en est la preuve.
— Alors pourquoi a-t-elle échoué dans sa quête? Hein? Si c'était l'élue.

Je me sens attaquée et complètement impuissante face à ses insinuations. J'ai l'impression d'avoir fait n'importe quoi.

— Elle n'était pas prête à l'accomplir.
— Pas prête ?
Il se met à rire.

— J'ai tout perdu à cause d'une gamine qui n'était pas prête! Caleb lui a accordé trop de crédit.
— Tu vas trop loin.
Il se lève en titubant et vient vers moi.

— Sortez de mon royaume. Tout ça, c'est votre faute.

J'ai l'impression d'avoir reçu des coups de poignard en plein cœur. Gégé me pousse vers la sortie. Nous allons vers le miroir. Je saute avec beaucoup de regrets, j'aurais dû réussir.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant