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Non-dits - Piarles

Le lycée entier n'en revenait pas. Charles et Pierre n'étaient plus amis. Eux qui étaient inséparables, on ne voyait jamais l'un sans l'autre. Ils se connaissaient depuis la primaire, c'était la plus belle amitié que le monde ait pu voir. Et c'en était fini.

D'après les rumeurs, une grosse dispute avait éclatée. La cause n'était pas connue, mais à présent ils se détestaient. Se fuyaient comme la peste. Refusaient d'aller à un endroit où l'autre s'était trouvé, où qui leur rappelait l'autre.

Tout leurs amis avaient essayé de les rabibochés, en vain.

Mais, pour comprendre ce qu'il s'est passé, il faut revenir en arrière.

Début d'année, rentrée en terminale. Les deux avaient passé l'été ensemble et avaient glow up de manière phénoménale. Ils étaient plus beaux que jamais. Naturellement, toutes les filles leurs courraient après.

Ce que personne ne savait, cependant, c'est qu'ils s'aimaient. L'un l'autre. Et n'avaient jamais osé se le dire, par peur de gâcher leur amitié.

Et Charles avait commis l'irréparable. Il s'était mis en couple. Pour lui s'était juste un pansement, un "deuil" de sa relation avec son ami qui ne verrait jamais le jour, et pour Pierre, c'était une trahison.

Alors, leur relation s'était dégradée. Pierre souffrait et était jaloux, Charles ne comprenait pas sa réaction et lui en voulait.

Et, un soir, une dispute avait éclatée. Pierre crachait toute la haine qu'il avait accumulée, et Charles, perdu, répondait sur la défensive.

'_Comment t'as pu me faire ça ?? criait Pierre.

_Mais qu'est-ce que j'ai fais brodel ?? De quoi tu parles ?? lui répondait Charles. Je sais pas ce qu'il t'arrive ni pourquoi tu pètes un plomb mais j'ai rien fais !

Pierre était blessé. Il avait mal et personne ne le comprenait, pas même le principal concerné. Il avait les larmes aux yeux.

_Tu sais quoi Charles ? Va te faire foutre. Je veux plus jamais te revoir.

Ce dernier ne bougea pas, choqué.

_Va-t-en ! Je t'ai que je voulais plus jamais te revoir ! lui cria Pierre.

Alors, le plus jeune pris ses affaires, sorti de chez Pierre et parti en claquant la porte.'

Les deux étaient éffondrés de cette dispute, mais tout les non-dits transformèrent bien vite (trop vite) cette douleur en haine.

Et voilà comment on en était arrivés là. Mais l'histoire était loin d'être terminée.

On était en avril, et il régnait une chaleur étouffante dans la salle de français. Le seul cours où la prof n'avait pas voulu les changer de place après leur séparation. Oubliant un détail, Pierre retira son sweat pour se mettre en tee-shirt.

Puis, il vit que Charles le fixait, horrifié. Il ne compris pas et suivit le regard émeraude. Et merde. Ses bras. Couverts de cicatrices toujours plus profondes et plus longues les unes que les autres.

La sonnerie retentit, Pierre partit en courant, conscient de son erreur. Il se réfugia dans un endroit inconnu de tous, un petit espace caché par les longues feuilles d'un arbre juste au dessus. C'était là qu'ils se retrouvaient avec Charles avant.

D'ailleurs, il se maudit de sa stupidité quand il vit avec horreur des mèches brunes surgirent d'entre les feuilles. Il avait choisi l'endroit où il avait le plus de chance de se faire trouver par la personne qu'il fuyait le plus.

Pierre, assis par terre, ramena ses genoux à sa poitrine et enfouis sa tête dans ses bras. Il ne pouvait plus rien faire pour éviter ce moment, cette discussion.

Charles s'approcha et s'accroupi à la hauteur de son ex-meilleur ami.

_Pierre, il faut qu'on parle...

Le plus vieux n'avait pas la force de regarder ses yeux émeraudes en face.

_Je sais que c'est moi. Ça.

Le brun attrapa doucement le bras de Pierre et traça délicatement une des nombreuses avec son doigts. Plus les minutes passaient, plus il constatait les dégâts que son passage avait causé.

_Depuis quand ? demanda le plus jeune dans un murmure à peine audible.

_7 mois...

Déclic. Charles compris enfin. Cela faisait 7 mois qu'il s'était mis en couple (bien qu'il l'ai larguée peu après leur dispute).

Un sourire triste et plein de remords apparu sur le visage de Charles. Il se mordit la lèvre, putain il avait tout gâché sans s'en rendre compte.

_Pierre, regarde moi.

La tête blonde se redressa timidement, et leurs yeux se rencontrèrent pour la première fois depuis bien longtemps. Trop longtemps. Pierre fixait Charles, Charles fixait Pierre. Le bleu contre le vert.

Puis, le regard du plus jeune dévia vers ses lèvres. Rosées, légèrement charnues, elles lui faisaient horriblement envie.

Et dans, une démarche qui aurait beaucoup de conséquences, le brun approcha sa tête et embrassa Pierre. C'était doux, simple, un peu humide. Mais c'était parfait. Ils profitaient, découvraient les lèvres de l'autre. C'était... pur. Innocent.

Ils se séparèrent et Charles avait une fâcheuse envie de recommencer. Encore et encore.

_Mais... pourquoi ? demanda Pierre.

Beaucoup de sens pouvaient se cacher derrière cette question mais Charles choisit la plus importante, il ne pouvait plus continuer sans lui dire.

_Parce que j'avais peur. Peur que tu me rejettes. Pardonne-moi d'avoir tout gâcher.

Sur cette dernière phrase, le brun avait collé leurs front ensemble. Puis, leurs bouches se trouvèrent encore une fois. Putain ce que c'était bon. Divin, la définition de la luxure.

Puis, ils entendirent les feuilles bouger derrière eux. Ils tournèrent la tête, et entre le feuillage plusieurs têtes venaient de disparaître. Charles alla voir et fut forcé de constater qu'ils étaient bien dans la merde.

En plus de Lando, Daniel, Yuki et Esteban, leurs amis qui allaient évidemment être au courant, se trouvait Max Verstappen. La plus grosse commère du lycée. Il ne lui en fallu pas plus pour qu'il parte, et, une heure plus tard, tout le lycée savait qu'ils étaient ensemble.