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Cauchemars - Carlando

Carlos et Lando sont amis depuis le premier jour. Quand ils se sont vus pour la première fois au McLaren Technology Center, et qu'au bout de même pas une heure ils rigolaient ensemble comme deux copains de longues dates, ils ont su que leur amitié ne faisait que commencer. 

Ils ont passé deux belles années ensemble, coéquipiers chez McLaren, et leur relation n'a fait qu'évoluer et se solidifier de jour en jour. A un point où lorsque Carlos a changé d'écurie, leur amitié n'en a été nullement impactée, même si Lando a eu beaucoup de mal à se faire à l'idée que l'espagnol partait. 

Même dans des écuries différentes ils se sont toujours soutenus, aidés, encouragés, et se sont surtout toujours inquiéter pour l'autre. C'était à prévoir, quand quelqu'un compte beaucoup pour vous et que cette même personne risque sa vie à des centaines de km/h chaque week-end, il y a de quoi s'inquiéter. Dans leur métier, tout peut trop vite arriver, sans que personne ne s'en doute ou ne puisse le prévoir. 

C'est ce qu'il s'est passé au grand prix de Spa-Francorchamps en 2021. Un circuit qui a déjà prouver sa dangerosité deux années plus tôt, et quand la pluie battante de la Belgique vient s'ajouter à ça, cela donne un mauvais mélange. 

Carlos n'exagérerait pas en disant que cette journée est l'une des pire de sa vie. Quand il a vu l'accident de Lando en direct, devant une horde de caméras et de journalistes, il a cru qu'il allait vomir. Le choc a été si violent, tout son corps s'est retourné et il se demande franchement comment il a fait pour ne pas s'effondrer en larmes en plein milieu de son interview. 

Non, il est resté là, fixant désespérément l'écran en priant l'univers pour voir Lando bouger dans sa voiture. Une Aston Martin, Seb évidemment, s'est arrêté, puis est sans doutes reparti après avoir reçu un signe de Lando. Mais il s'en fout, il veut voir le jeune pilote se relever, sortir de sa voiture, pour oser croire qu'il va bien. Il croit bien que la Terre a cessé de tourner en cet instant. Il retient son souffle, il croit avoir tout le poids du monde sur les épaules. 

Son cerveau fuse, il s'imagine tout les scénarios les plus horribles, sa tête tourne. Non... il ne peut pas... Lando ne peut pas mourir. Il ne veut pas, refuse, c'est impensable... Il ne peut pas perdre son meilleur ami, son repère, son duo sur le paddock... 

Il n'y croit plus lorsque Lando remue enfin dans sa voiture. La voiture médicale arrive de suite, il a du mal à intégrer l'information. Le britannique est vivant. Il sort de sa monoplace défoncée, il se tient le bras, mais il arrive à marcher. Il est embarqué avec les médecins, il retourne au stand et certainement à l'infirmerie pour faire des examens. 

Dès qu'il a pu, Carlos est allé le voir, et lui a couru dans les bras. 

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Carlos se réveille en sursaut. Il est en nage, sa respiration est courte. Encore un cauchemar. Le troisième de la semaine. Pourtant, il ne peut pas se le permettre, la course est demain. Il a besoin de dormir. Il se lève pour aller boire et se rincer son visage trempé de sueur. 

Il lève la tête et se regarde dans le miroir de la salle de bain. Il a le teint pale, les yeux rouges et les cheveux en bataille. 

_Sérieux Carlos... Passe à autre choses... Ça fait deux ans, et tu en fais encore des cauchemars... 

Il se parle tout seul, se maudissant d'avoir été si marqué par l'accident. 

_On est en 2023, réveille-toi. Si tu continue à avoir peur comme ça c'est toi qui finira par t'encastrer dans le Raidillon comme lui. 

Il soupire. C'est affreux comme l'accident de Lando l'a traumatisé. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il en cauchemarde, qu'il revoit dans ses rêves cette monoplace décomposée, cette pluie battante, cette voiture médicale. Sauf que dans ses rêves, Lando ne se relève pas. Et Lando se relèvera jamais.