Chapitre 5

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Sara hurlait sa colère, impuissante devant le fait accompli. On venait de lui percer le mamelon, sans son consentement. Elle ne pouvait rien faire, ni dire pour empêcher qu'on touche à son corps, aveuglée par une plage magnifique, assourdie par elle ne sait quel moyen. Elle voulait se battre pour sa liberté mais comment y arriver.

Après le nouvel assaut fait à son sein, on la laissa tranquille un bon moment. Sara sentait toujours la morsure du métal dans son mamelon, l'aiguille ayant été remplacé par un bijou quelconque. La douleur physique était tolérable, le goût du savon avait fini par disparaître et elle avait toujours un peu mal au coeur. Tout ceci n'était rien par rapport à sa santé psychologique, Sara était épuisée, elle voulait rester à l'affût, voir si elle pouvait sentir la présence des gens autour d'elle. Savoir à quel moment on allait la toucher à nouveau, si elle était seule dans la pièce. Elle voulait combattre le mieux qu'elle pouvait, si physiquement elle ne pouvait rien, peut-être pourrait-elle les convaincre de la laisser partir.

-S'il-vous plait, pouvez-vous me dire pourquoi moi? Qu'est-ce que j'ai fait? Je ne suis personne de bien important, ma famille n'a pas d'argent, commence-t-elle doucement.

Sara attendit en regardant le curseur au-dessus de l'eau, priant pour qu'on lui réponde.

-Je vous en supplie! Je veux juste savoir pourquoi. pleura-t-elle doucement. Je suis une fille bien ordinaire, vous n'aurez pas de réponse pour une demande de rançon. Ma mère n'a pas d'amis haut placé, on est des gens de la campagne, on est que nous deux. SVP, répondez-moi!

Sara ne vit plus la plage devant ses yeux, elle ne vit plus le sourire du petit garçon qui jouait dans le sable. Elle pleurait à chaudes larmes maintenant, pensant à sa mère, et à son inquiétude, quand elle découvrirait que sa fille était portée disparue. Elle baissa sa garde le temps de laisser couler ses larmes, sa vue brouillée par le flots intense.

Un courant d'air froid lui donna un frisson, elle arrêta de pleurer, ravalant ses larmes.

-Il y a quelqu'un? Je sais qu'il y a quelqu'un, j'ai senti le courant d'air. demanda-t-elle, apeurée.

Des lettres commencèrent à apparaître devant ses yeux.

FAIM?

Sara réfléchit. Elle avala sa salive.

-Non, pas vraiment. J'ai mal au coeur, je voudrais pas être malade de nouveau. Je prendrais un peu d'eau par contre.

Quelques minutes passèrent, et une petite pression sur le coin de sa bouche lui indiqua l'arrivée de la paille. Sara but quelques gorgées, et repoussa la paille avec sa langue.

-Merci, dit-elle, calmement.

Une main se posa sur son épaule, la faisant sursauter, elle sentit une légère pression et on la lâcha. Sara soupira.

-SVP, dites-moi pourquoi je suis ici? demanda-t-elle, espérant avoir une réponse.

Le mot FAIM disparue, une lettre à la fois. Sara fut surprise qu'une réaction à sa question se fasse enfin voir. De nouvelles lettres prirent la place devant son regard.

SI TU MANGES PAS. ON TE COUCHE. OK?

Sara tente de retenir ses larmes, elle croit qu'elle peut obtenir une réponse de cette personne.

-Si vous voulez, dit-elle, sachant qu'elle serait incapable de manger pour un bon moment encore.

Elle sentit alors un mouvement dans son dos, alors que ses jambes remontent tranquillement à l'horizontal. Quand elle fut à nouveau sur le dos, on retira la tablette sous ses pieds. Sara laissa tomber ses orteils pour être plus confortable.

-Pouvez-vous au moins me dire si je vais mourir? dit Sara, tenant d'obtenir une réponse n'importe laquelle.

Sara sentit de nouveau la main se poser sur son épaule pour venir faire un petite pression. La main la quitta et de nouveau mot apparurent devant ses yeux.

MORTE TU NE VAUX PLUS RIEN. ON DOIT PRENDRE SOIN DE TOI.

Sara fronça les sourcils.

-Je ne comprends pas, je ne vaux plus rien? Quel valeur j'ai selon vous? dit-elle, sentant un boule dans sa gorge.

Les lettres furent remplacés devant ses yeux. Sara dû relire à deux reprises pour être bien certaine d'avoir compris.

QUELQU'UN A PAYÉ 500 MILLES DOLLARS POUR T'AVOIR.

Elle avala sa salive de travers, et retint un hoquet d'horreur. Un frisson la parcourut de la nuque aux chevilles et elle se mit à geindre doucement.

-Mais... C'est impossible! Comment? Pourquoi? dit-elle à bout de souffle.

Encore une fois, une main vint se poser sur son épaule, Sara pleura de plus belle.

-NE ME TOUCHEZ PAS! hurla-t-elle, désespérée.

La main resta sur son épaule, lui faisant des pressions pour essayer de la calmer. Sara aurait voulu se retourner, pouvoir fuir cette situation improbable. Les images de la plage devant ses yeux commençait à lui faire perdre la tête, elle ferma les yeux pour ne plus les voir. Elle cria de nouveau pour qu'on lâche son épaule, elle fut soulagée que sa demande fut respecté cette fois. Sara tenta de retrouver une respiration normale, essayant d'avoir les idées claires après cette nouvelle information qu'elle venait d'obtenir. Tout en gardant les yeux fermés, elle se concentra sur les muscles de son corps qui lui faisait mal, tellement elle était tendue. Elle ne voulait plus rien savoir pour le moment, la panique étant trop forte, elle voulait prendre le temps de réfléchir.

SaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant