Sara

Chapitre 10

La porte se verrouille automatiquement sur le départ de Rick. Sara se secoue et se lève d'un bond. Elle est toujours en équilibre précaire sur ses jambes, mais elle sent que ça revient rapidement. Elle se rend à la porte d'entrée et essaie de l'ouvrir, la porte est bel et bien barrée. Elle se retourne et décide de faire le tour de la maison pour voir si elle ne trouve pas une fenêtre ouverte ou même une autre porte.

Devant l'entrée, il y a le salon décoré au goût du jour avec une grande télévision écran plat, un fauteuil et deux sofas, une petite table à café et un lampe de lecture dans un coin. La télévision est dans un grand meuble pleins de livres de toutes sortes, des livres de recettes,des dictionnaires, deux bibles, une grande collection de romans. Les deux grandes fenêtres derrière un des sofas ne s'ouvrent pas. Sara décide d'aller voir une autre pièce de sa nouvelle prison, elle se retrouve dans une immense cuisine. Un beau comptoir en marbre, une série d'électros-ménagers neufs, sans doute encore sous la garantie du fabricant. Elle ouvre le frigo, surtout par curiosité, il est plein à craquer. Elle se rend compte qu'elle a faim, aussi bien prendre des forces tant qu'à être là. Elle se trouve de quoi se faire un sandwich, les couteaux de cuisine sont dans un bloc mais comme lui a dit Rick, ils sont attachés avec un câble d'acier. Sara tente de tirer sur le câble de toute ses forces, rien ne bouge. Elle part avec son sandwich après avoir vérifié les fenêtres qui sont évidemment impossible à ouvrir. Dans un coin de la cuisine, tout près d'un garde-manger aussi grand que la chambre de son appartement, elle trouve une porte qui s'ouvre sur un escalier qui mène au sous-sol. Sara trouve l'interrupteur, et descend pour continuer sa visite.

En bas, elle trouve 3 portes, une avec l'inscription MADAME et une autre avec MONSIEUR, ces deux portes sont verrouillées. La porte du fond donne sur une salle de lavage banal avec une cuvette de toilette dans un coin et un grand évier en stainless. Les fenêtres de la salle de lavage sont minuscules et clôturées de l'extérieur. Sara retourne à l'étage pour poursuivre sa visite. De retour dans la cuisine, elle va vers la porte battante qui la mène dans une belle salle à manger. Si elle n'était pas prisonnière, Sara croit qu'elle se trouverait vraiment dans une maison de rêve, tout est en ordre et sent le propre. Elle retourne sur ses pas et trouve une chambre à coucher, celle des maîtres, sur le pas de la porte Sara s'arrête net, en voyant sur la table de chevet un cadre avec une photo d'elle dans une robe rouge.

Elle reconnaît cette robe rouge, c'était celle qu'elle portait lors de la soirée après le tournoi de golf avec le bureau cette été. Sur la photo, Sara tient un verre de champagne et a un immense sourire, elle est radieuse. Elle s'approche doucement du cadre, le prend dans ses mains et l'observe, comme si elle pouvait deviner qui avait pris la photo. Elle dépose le cadre et ouvre un tiroir de la commode au hasard, elle trouve plusieurs chandails, tous exactement à sa taille, en fouillant dans les autres tiroirs, elle comprend que tout était prévu pour elle. Dans un coin de la chambre, il y a un walk-in immense contenant plusieurs robes, chaussures et veste et au fond, une porte qui donne sur une grande salle de bain. Un bain à remous, une cuvette de toilette, un bidet et une grande douche, tout ça dans les teintes de gris, noir et argent, d'une élégance rafinée. Deux autres chambres plus petites, mais bien décoré aussi, finissaient l'ensemble de la maison. Aucune fenêtre ne s'ouvre dans toute la maison, et Sara ne trouve aucune autre porte.

La jeune femme regarde l'heure sur une horloge dans le salon, il est 11h, Rick lui a dit que le boss allait venir après le diner. Elle décida d'aller prendre une douche, il y avait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de se laver elle-même. Elle se choisit un jean's bleu et une jolie chemise accrochée dans le walk-in, des sous-vêtements aussi et elle apporte tout ça avec elle dans la salle de bain. Elle se déshabille et se regarde dans le miroir, elle touche à son sein percé, ça semble bien guérir même si c'est encore sensible. Elle ouvre l'armoire à pharmacie et elle y trouve seulement une crème antibactérienne. Tout est prévu, évidemment! Sara la sort et la dépose sur ses vêtements propres, pour être certaine de ne pas oublier d'en mettre sur son sein ainsi que sur son nouveau tatouage.

Une fois lavée et habillée, Sara retourne au salon et regarde plus attentivement les livres dans la bibliothèque. Elle a toujours adoré la lecture et dans sa situation, elle croit que ce sera un bon moyen de s'évader. Elle en choisit deux qu'elle apporte avec elle sur la petite table à café et elle allume la lampe de lecture. Pour le moment, elle sait qu'elle n'a aucun moyen de sortir de sa prison dorée. Elle est nerveuse à l'idée de rencontrer les gens qui l'ont acheté. Elle commence un des livres, mais quand elle se rend compte que ça fait 5 fois qu'elle recommence le même paragraphe, elle comprend qu'elle n'arrive pas à se concentrer. Elle dépose le livre, se lève et va se faire un thé à la cuisine.

Elle retourne au salon, allume la télévision et zappe d'un poste à l'autre pour trouver quelque chose à regarder. Elle boit son thé tranquillement en regardant un reportage sur les koalas. Sara regarde l'heure de façon régulière, de plus en plus nerveuse pour la suite.

Lorsque midi arrive, elle va à la fenêtre de la cuisine puisque de celle-ci elle peut voir la maison principale. Elle tente d'apercevoir quelque chose venant de là-bas, et au bout de quelques minutes, elle est exaucée. Un homme, la quarantaine, cheveux noir, grand sourire aux lèvres, veston-cravate, sort de la maison avec un saladier et une bouteille de vin rouge dans les mains. Il est suivi de près par une femme ravissante, les cheveux blonds , un maquillage rafiné, une tenue impeccable, elle tient deux coupes et deux assiettes. Le couple s'installe sur la terrasse, l'homme sert la salade et la femme, les verres de vin. Les deux se regardent amoureusement, l'homme se penche et vole un baiser à son épouse. La femme, qui est assise face à la maison de Sara, lève soudainement les yeux vers elle et lui envoit la main, comme on salue une connaissance dans une soirée. L'homme suit son regard, et son visage s'illumine en croisant le regard de Sara. Celle-ci recule d'un pas, pétrifiée!