vingt-et-un

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- T'es bien silencieux, Pierre

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- T'es bien silencieux, Pierre.

Le numéro dix se redresse sur sa chaise à l'entente de son prénom. Il se reconnecte à la discussion lorsqu'il devient le centre de l'attention. Les regards de ses parents convergent vers lui et Pierre hausse les épaules en murmurant qu'il les écoute parler.

Ces derniers reprennent immédiatement leur discussion et de nouveau Pierre disparaît. Il soupire, il n'arrive pas à chasser Isis de ses pensées depuis les six derniers jours et il jette un coup d'œil à sa montre. Il constate qu'il est déjà vingt-et-une heure et Pierre profite de cette heure tardive pour s'éclipser, il salue brièvement ses parents avant de déclarer :

- Je vais me coucher.

Il prétexte qu'il est fatigué de son déplacement. Il revient tout juste de Silverstone pour une journée de test où il a effectué quelques tours avec sa nouvelle monoplace, sans s'attarder sur les détails de cette journée au près de ses parents.

Il regagne sa chambre à l'étage et il se laisse immédiatement tomber sur son lit. Son regard est perdu dans le vide sur les dizaines d'étagères où des objets de courses sont disposés sur les planches de bois. Il observe des casquettes dont il était extrêmement fier de les obtenir à l'époque. Une ébauche de sourire étire ses lèvres, bien vite disparue lorsque sa mère frappe à la porte de sa chambre :

- Est-ce que je peux rentrer ?

Le pilote se tourne sur le ventre. Sa tête vient s'écraser contre son oreiller et seul un grognement s'échappe de ses lèvres indiquant qu'elle peut rentrer. Pierre n'a pas vraiment le choix, il s'agit de sa maison même si ses parents ont toujours veillé à garder sa chambre d'adolescence intacte.

Il sent le matelas s'affaisser au niveau de ses pieds, signe que sa mère vient de s'installer à l'extrémité du lit et Pierre soupire. Il est conscient que la discussion qui va suivre ne va pas être plaisante, mais il sait qu'elle sera rassurante.

- Je t'avoue que j'étais surprise que tu viennes en l'absence de tes frères, avoue-t-elle tout bas.

- Je n'ai pas le droit de rentrer à la maison ?

Pierre se retourne sur le dos, il s'appuie sur son oreiller et il finit par observer sa mère dont le regard est attendri par la voix enfantine que vient de prendre son fils. Un petit sourire étire ses lèvres en ajoutant :

- Ça sera toujours ta maison, même si tu voles de tes propres ailes et tu resteras toujours mon petit dernier. Je ne suis pas bête, je vois bien que quelque chose ne va pas et je sais que tu es venu pour en parler.

- Maman...

- Je peux appeler ton père si tu préfères en discuter avec lui, tente-t-elle.

Pierre se pince les lèvres, il est submergé par les émotions. Décidément, sa mère le connaît par cœur puisqu'il ne peut se connaître lui-même. Il s'empresse de secouer la tête en bredouillant que ça ne concerne pas son père. Il pourrait lui en parler mais sa mère a toujours géré ses déceptions amoureuses depuis toujours.

EMPTY PLACES » Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant