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Isis mordille le bout de son crayon de bois, elle voit l'heure défilée sur l'écran de son téléphone et les pages de son carnet restent vides. Les ratures présentes sur les pages précédentes ne font qu'accroître sa frustration qui se traduit par un énième soupir.
Dire qu'elle s'agace serait un euphémisme, elle arrache brutalement une autre page de son carnet en lâchant un juron face à cet énième croquis qui ne ressemble à rien ou du moins pas à ce qu'elle imagine.
- J'espère que tu ne vas pas me lancer cette boule de papier dans la tête, se moque Pierre assis à l'autre bout du canapé.
- C'est pitoyable, gémit-elle. Je pense que je devrais démissionner avant de me faire virer, ça sauverait mon honneur.
- Parce que tu penses avoir de l'honneur ?
Elle jette la boulette de papier dans sa direction, cette dernière rate la tête de Pierre de quelques centimètres déclenchant son hilarité.
- Tu vois, qu'est-ce que je disais...
Immédiatement, Isis donne un coup de pied dans sa cuisse le faisant gémir. Il referme instantanément l'écran de son ordinateur sur lequel il regardait les données des tours effectués la veille lors des essais libres afin de se relever. En voyant la lueur brillant dans son regard bleuté, Isis sait qu'elle ne va pas échapper à la torture qui va s'en suivre.
Pierre s'approche d'elle, elle n'a pas le temps de protester ou de s'enfuir que ses doigts trouvent déjà ses cotes pour la chatouiller. L'une de ses mains bloquent ses bras l'empêchant de se débattre et la brune ne fait que subir cette torture.
- Arrête... j'peux plus respirer...
- A chaque fois tu dis ça et à chaque fois, t'arrives à respirer, souligne-t-il en continuant.
Elle se tortille entre les bras du pilote durant de longues secondes avant que ce dernier finisse par s'arrêter, elle ne peut s'empêcher de murmurer essoufflée :
- T'es le diable.
- C'est toi, murmure-t-il en refermant son carnet qu'il pose sur la table basse.
Elle ne trouve pas la force de le contredire quand il l'étreint tendrement dans ses bras, Isis comprend qu'il s'agit de sa manière de lui faire changer les idées. Elle en profite pour humer son odeur en l'écoutant dire :
- T'auras l'inspiration une prochaine fois, puis t'auras encore tout le temps quand on prendra l'avion demain soir pour rentrer.
Il appuie ses propos en embrassant sa joue et Isis acquiesce, ses doigts finissent par relâcher son crayon. Il rajoute qu'elle ne devrait pas tarder à se préparer puisque dans moins de dix minutes, ils devront partir pour se rendre sur le circuit.
