Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Pierre rumine depuis le début de la soirée, il ne profite pas. Ses traits sont tirés, son visage est fermé et il n'arrête pas de triturer sa lèvre inférieure avec ses dents, se la mordant parfois avec force. Il tourne et retourne en boucle la discussion qu'il a pu avoir avec Isis.
Il cherche ce qu'il a pu dire de mal et il se sent bête d'avoir dit qu'il s'agissait d'une simple sortie au bar alors que Isis est tétanisée à l'idée de mettre un pied dehors. Il se maudit d'avoir été aussi maladroit et il ne fait que fixer le fond de son verre en se laissant submergé par cette discussion.
Il se sent con.
Pierre n'a pas l'habitude d'être aussi accroché à une relation, pourtant il ne connaît pas Isis autant qu'il aimerait. Il se doute qu'elle ne lui a pas tout dit, il se doute qu'il ne connaît qu'une partie infime de son passé et Pierre se laisse ronger par les regrets de son erreur.
Il est conscient de l'avoir brusquée, mais il ne peut s'empêcher de se questionner. Elle n'avait jamais évoqué un certain Mathieu, il a entendu son prénom une seule fois dans un hurlement de terreur. Le pilote ne peut s'empêcher de se poser plusieurs hypothèses vis-à-vis de ce prénom qu'il n'a entendu qu'une seule fois auparavant.
Pierre est attristé. Il aimerait connaître Isis sur le bout des doigts, il aimerait saisir et comprendre le paradoxe qu'elle habite. Il aimerait qu'elle se tienne à ses côtés en cet instant précis et peut-être qu'il parviendrait à esquisser un vrai sourire à ses amis qu'il n'a pas vu depuis longtemps.
- Mec, t'es avec nous ?
Un coup de coude le tire de ses pensées, Pierre relève la tête vers l'ensemble de la petite table se trouvant en terrasse. Il déglutit en croisant les regards inquisiteurs de ses amis, il est soudainement moins à l'aise mais il ne montre rien. Il ne se sent pas à sa place, certains ne sont que ses amis par intérêt, Pierre le sait bien. Seul Ilies a toute sa confiance, il est le seul à remarquer son air détaché.
- Pas trop, avoue Pierre en se tournant vers son ami. Ça me soûle.
Le jeune homme à ses côtés froncent immédiatement les sourcils, il est rare que le numéro dix exprime sa frustration à haute voix, encore plus devant d'autres personnes qu'il aurait dû être heureux de revoir.
- C'est rien, assure-t-il. Ça me passera.
C'est ce qu'il dit pour tenter de se rassurer pourtant le reste de sa soirée est entaché par cette discussion qu'il a eu. Peut-être qu'il n'aurait pas dû partir de cette manière, mais il n'avait pas la force d'insister auprès de Isis. Cette dernière doit se morfondre dans son appartement et Pierre pousse un autre soupir de frustration et d'agacement.
Il est plongé dans l'incompréhension et il porte cette culpabilité écrasante d'être parti précipitamment, sans se retourner. Il est inquiet, tout comme la brune qui doit l'être par sa sortie et Pierre se promet de retourner à son appartement dès qu'il aura plus d'éclaircissements sur la situation.
