vingt-huit

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- Si tu regrettes autant, vas la retrouver, murmure sa mère

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- Si tu regrettes autant, vas la retrouver, murmure sa mère. Tu ne perds rien.

- Après le grand-prix peut-être que j'irais...

- Tu as trois jours avant de partir, constate Pascale. Tu peux faire un saut sur Paris avant de prendre ton avion.

- Je vais réfléchir, man'.

- D'accord. Dans ce cas, je te souhaite une bonne soirée mon poussin, conclut sa mère.

Elle raccroche quelques secondes plus tard et Pierre reste le regard perdu sur l'immeuble face à son appartement. Il s'agit d'un immeuble végétal construit dans la ville italienne, il est splendide face au coucher du soleil.

Il n'a pas le courage de rentrer à l'intérieur pour préparer sa valise. Il prépare son départ pour Montréal dans trois jours et il se demande s'il aura la force de se rendre là-bas pour une énième désillusion. Sa monoplace fonctionne, mais les week-ends restent entachés. Ils se suivent et se ressemblent par des incidents venant ternir ses courses.

Pierre ne compte plus le nombre de fois où il a raté les qualifications à cause de pénalités ou de gênes occasionnées par d'autres pilotes. Il soupire une énième fois en déglutissant péniblement. Il n'a pas réellement envie d'y retourner, il a peur de s'enfoncer dans un cercle vicieux pouvant le blesser profondément.

Ses yeux bleutés se posent en bas de la rue où un taxi noir attire son attention. Le uber s'arrête juste en bas de son immeuble et le cœur de Pierre s'arrête en apercevant une boule de poil sortir de la voiture. Il croit rêver pourtant il s'agit bien de Isis récupérant une petite valise dans le coffre. Il est surpris, ses mains se mettent à trembler lorsqu'il l'observe payer le chauffeur, il se sent fébrile comme un adolescent.

Elle échange quelques mots avec lui qu'il ne distingue pas. Pierre se penche un peu plus par dessus la balustrade pour l'apercevoir s'approcher de son immeuble sécurisé. Il est presque frustré et déçu de la voir disparaître de sa vue.

La sonnette de son appartement prend le relais et Pierre se précipite à l'intérieur. Il a le cœur qui bat à cent à l'heure lorsqu'il appuie sur l'interrupteur du microphone, il n'écoute même pas ce qu'elle dit tellement il est appréhende sa présence.

- Troisième étage, appartement numéro douze, parvient-il à articuler en déverrouillant la grille.

Il l'aperçoit rapidement face à la caméra et une nouvelle fois Isis disparaît de sa vue. Les quelques minutes qu'elle prend pour atteindre son étage, par l'ascenseur ou la cage d'escalier, semblent interminables pourtant elle finit par frapper à sa porte avec tout le courage qu'elle possède encore.

Isis essaye de ne pas se faire submerger par les émotions. La peur tord son estomac, l'appréhension ne fait qu'augmenter depuis qu'elle a entendu la voix éraillée du pilote. Elle craint sa réaction si bien que son anxiété ne fait que s'accroître lorsqu'il ouvre la porte.

EMPTY PLACES » Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant