quatre-vingt-huit

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Le pied de Pierre frappe nerveusement le sol, il est assis sur une chaise de cette salle d'examen vide

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Le pied de Pierre frappe nerveusement le sol, il est assis sur une chaise de cette salle d'examen vide. Il observe Isis faire les cents pas dans le peu d'espace qu'elle dispose, elle se mordille la lèvre inférieure avec force et il aimerait lui dire d'arrêter de faire ce geste mais sa gorge est nouée.

Ses coudes reposent sur ses genoux. Son menton prend appuie sur la paume de sa main alors qu'un énième soupire d'inquiétude s'échappe de ses lèvres, attirant l'attention de la brune qui s'approche de lui.

Il baisse les yeux mais Isis a déjà vu que ces derniers débordaient de larmes. Son cœur se serre, elle ne l'a jamais vu dans un tel état. Elle se penche, ses mains prennent appuie sur les cuisses de Pierre. Elle vient déposer un long baiser sur sa nuque alors qu'un soupir s'échappe à son tour de ses lèvres tremblantes.

- Ça fait... depuis combien de temps ? articule-t-il d'une voix faible.

- J'sais pas, bredouille-t-elle en venant presser son front contre son épaule.

- C'est long, j'veux juste des nouvelles.

Un nouveau soupir s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne réussisse à glisser sa main dans le dos de la brune. De haut en bas et à de nombreuses reprises, il parcourt sa colonne vertébrale du bout des doigts par dessus le pull qu'elle porte.

Il finit par l'encourager à venir s'asseoir à ses côtés, ce qu'elle fait sans résister. Leurs cuisses se touchent, leurs mains se trouvent pour se lier entre elles. La tête d'Isis finit par reposer sur l'épaule du pilote qui trace de petits cercles sur le dos de sa main avec son pouce.

L'attente est interminable.

Isis a l'impression d'être dans cette salle depuis des heures, elle ne ressent pas la fatigue bien qu'il soit plus de cinq heures du matin. A la place, elle ne peut s'empêcher de planter ses ongles dans ses cuisses. Heureusement pour elle, le jogging qu'elle a enfilé en quittant précipitant leur hôtel est assez épais pour empêcher les dégâts.

- Et si... et si elle s'en sort pas et que... je... j'arrête pas d'imaginer le pire depuis toute à l'heure, s'étrangle-t-elle. Sur le bateau, j'ai fait de la broderie et je me suis piquée un doigt avec l'aiguille, on m'a toujours dit que ça porte malheur et que...

- J'y crois pas une seule seconde, l'interrompt Pierre.

Isis s'apprête à surenchérir mais elle se ravise face au regard bleuté que lui lance son compagnon. Elle finit par hocher doucement la tête en comprenant qu'elle ne doit pas céder à ses superstitions qui ne rassurent pas vraiment Pierre.

- Désolée...

- C'est rien, rassure-t-il en pressant ses doigts dans les siens. C'est pas facile d'attendre sans savoir. J'vais me prendre un café sinon je ne pense pas tenir longtemps. T'en veux un ?

- Je veux bien, acquiesce la brune.

- Je reviens dans quelques minutes, déclare Pierre en se détachant d'elle pour se relever.

EMPTY PLACES » Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant