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- Tu as dit que tu venais, soupire Pierre en déposant un baiser sur sa tempe.
Isis ne répond rien, elle n'a pas envie de débattre avec lui. Elle ne veut tout simplement plus aller au bowling organisé par Alexis dans la soirée, elle a pris sa décision en début de matinée et depuis Pierre ne parvient pas à la raisonner d'essayer.
Il n'essaye de ne pas la brusquer, encore plus, quand elle se situe entre ses jambes sur le canapé de son appartement. A tout moment, elle peut décider de s'éloigner de lui et rompre l'étreinte dans laquelle ils sont pris depuis qu'elle est venue s'installer dans ses bras pour dessiner.
- J'aimerais juste comprendre pourquoi tu ne veux plus y aller, je... qu'est-ce qui te fait peur ?
C'est autour de Isis de soupirer, elle finit par refermer son carnet qu'elle dépose non loin d'eux sur le canapé. Elle a cette impression constante que tous ses problèmes sont de retours depuis qu'elle est revenue dans la région parisienne. Sans un mot, elle se tourne vers Pierre pour lui faire face, son nez vient immédiatement trouver son cou tandis que les mains du pilote prennent place dans le bas de son dos.
- Chat, parle-moi s'il te plaît, souffle-t-il tout bas.
- Garance et Flavie viennent, elles ont été rajoutées au groupe ce matin et je ne veux pas les voir.
Pierre déglutit, il ne savait pas. Il ne pouvait pas le savoir puisqu'il n'est dans aucun groupe. Il a toujours insisté sur ce point avec ses amis proches, il ne veut être mis dans aucun groupe WhatsApp où son numéro peut apparaître devant des personnes qu'il ne connaît pas, ou que très peu. Il ne veut surtout pas que son numéro personnel soit divulguée par des personnes mal intentionnées.
Il comprend désormais les réticences de Isis vis-à-vis de ses anciennes amies que Pierre n'apprécie pas non plus et cela remonte à l'anniversaire d'Alexis où il a vu des regards chargés d'animosité et de rancœur et il ne peut que comprendre Isis. Ses mains caressent doucement la peau de son dos dévoilée par son crop top pour la rassurer.
- Elles vont encore te dire de la merde mais il ne faut pas les écouter, murmure Pierre. Il faut encore moins s'arrêter de vivre pour deux pétasses qui se permettent de faire la morale à tout le monde.
- Elles ont sûrement raison au fond...
Pierre se pince les lèvres avant d'éloigner la brune pour qu'elle puisse arrêter de se cacher. Ses mains encadrent son visage et il est brisé de voir ses larmes humidifier ses joues rosées.
- Peut-être que j'ai réellement laissé tomber Camille après les attentats.
Sa gorge brûle lorsqu'elle prononce ses mots d'une et Pierre est bouche-bée en l'observant continuer d'une voix tremblante :
- C'est vrai, je n'ai jamais gardé contact. Je n'ai pris aucune nouvelle quand elle faisait ses chirurgies reconstructives pour son visage et... je ne l'ai vue que deux fois quand elle était encore à l'hôpital. J'étais sortie depuis des semaines, j'étais simplement en rééducation tandis qu'elle enchaînait les opérations.
