Lucas

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Deux semaines sont passées depuis cet événement, ce qu'il s'est passé avec Iris. Je n'arrive pas à savoir si je m'en veux, après tout, je n'ai pas de raison de m'en vouloir, mais sa réaction me fait douter. Elle s'est enfuie soudainement et sans me laisser de raison. Je ne comprends pas pourquoi. J'ai essayé de percer le mystère, d'essayer de comprendre ce que j'ai pu faire de mal, mais je n'ai absolument rien trouver de concluant.

Je me suis remémoré toutes les scènes depuis le moment où je l'ai cherché dans sa ruelle. Absolument tout. Le trajet en voiture, quand nous sommes arrivés chez moi, quand je l'ai embrassé et qu'elle m'a embrassé en retour, quand je l'ai rassuré par rapport à l'alcool, quand je l'ai allongé sur ce canapé et que j'ai retiré ses vêtements, quand je l'ai touché...

Je n'arrive pas à savoir ce qui s'est passé. Je l'ai rassuré lorsqu'elle m'a dit qu'elle avait peur, j'avais compris tout de suite sans qu'elle n'en dise davantage. Elle avait peur que je la laisse tomber après ce que nous ferons, je l'ai rassuré du mieux que je pouvais tout en disant la vérité. Je lui ai confié qu'elle est la première fille avec qui je fais ce genre de chose. Mais ça n'a pas suffi. C'est elle qui m'a laissé tomber...

Je l'ai également rassuré lorsqu'elle a remarqué que j'avais bu une bonne quantité d'alcool. Je lui ai dit que je ne suis pas sous l'effet de l'alcool, que je ne fais pas tout cela à cause de cette boisson alcoolisée. Je lui ai promis que je ne l'abandonnerai pas et que je ne l'utiliserai pas pour mes plaisirs sexuels, mais elle est tout de même parti. Elle m'a laissé seul en déchirant de ses mains mes promesses...

Je ne sais pas si elle ne se sentait pas prête pour faire une telle chose, mon but n'était pas de la forcer. Elle me semblait prête, elle me l'a fait comprendre par l'envie qui l'a submergé tout au long de notre acte. Pourtant, lorsque nous avions terminé, c'est comme si les interrupteurs s'étaient allumés et qu'elle venait de réaliser une erreur qu'elle avait commise. Elle m'a abandonné...

J'ai le sentiment d'être pris dans un engrenage. Toutes les fois où je fais ou que j'obtiens quelque chose qui me plaît, je le perds instantanément. Tout le monde me fuit ou m'abandonne, je ne suis jamais resté très longtemps dans la vie de quelqu'un. Mon père m'a abandonné au bout de quelques mois, Iris aussi...

Je ne peux pas le cacher, je me sens triste. Je me plains qu'elle me fuit mais je le fais aussi. Je ne la regarde plus dans les yeux lorsque je la vois, j'ai peur d'y retrouver du dégoût et du regret. Je ne lui ai pas adressé un mot depuis deux semaines. En cours, lorsqu'elle lève la main pour une réponse je préfère interroger quelqu'un d'autre, même si l'élève n'a pas levé la main. Je la fuis comme la peste et par tous les moyens.

En réalité, j'ai peur de ces minuscules sentiments que j'ai pour elle qui grandissent en moi. Je n'ai jamais ressenti quelque chose pour une fille, c'est tout nouveau. J'ai peur de l'aimer et de ne jamais pouvoir finir ma vie avec elle. Je sais qu'un jour elle apprendra la vérité, nous ne pourrons jamais vivre sous le même toit si je commets ces meurtres. Je veux changer pour elle, mais je n'y arrive pas, quelque chose m'en empêche.

Nous ne sommes rien pour le moment, il n'y a pas ce « nous » qui veut dire tant de chose. Mais si un jour nous venons à l'être, dans cet univers ou un autre je me promets de prendre soin d'elle. Si j'échoue, c'est que cette vie n'est pas pour nous mais notre destin est peut-être lié et nous nous reverrons dans un monde sans mes folies.

J'ai un prix à payer, pour le mal que j'ai causé, je payerai mes erreurs en enfer tandis qu'elle veillera sur moi au paradis.

Me voilà seul, dans ma salle de classe plongée dans mon chagrin, en train de me remémorer ma rencontre avec elle. Je me souviens de notre premier regard, de cette insolence qu'elle me lançait à chaque fois que je m'approchais. Entre-temps nous nous sommes rapprochés grâce à mes cours supplémentaires. Depuis, j'ai appris à la connaître, j'ai compris qu'elle était la seule que je désirais, la seule qui me correspondait tant, la seule qui était encrée dans mon esprit toute la journée, même la nuit. Plus les jours passent sans elle, plus je réalise à quel point son rire et ses manières me manquent...

Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant