Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]

Iris

Je suis enfin sortie de la salle, je viens de rattraper l'examen blanc. Je déteste Lucas, il n'a pas menti sur le sujet qu'il a rendu plus compliqué pour moi. À chaque fois que je soupirais pour une question je pouvais le voir sourire dans son coin. Il l'a fait exprès bien évidemment, et je crois que ça l'a amusé. Il le regrettera, et je suis sûre qu'il le regrette déjà.

Lorsque j'ai récupéré mes affaires il m'a proposé de me déposer au travail pour y être plus rapidement. Je ne lui ai pas répondu et j'ai quitté la salle sans un mot, sans un regard. Me voilà en train de marcher sous la pluie, sans parapluie. J'aurais aimé qu'il me dépose, mais ma conscience ne le voulait pas. J'aurais également pu prendre le bus si je n'avais pas dépensé toute ma monnaie dans les cafés à la noix de coco au lycée.

Comme à mon habitude, mon casque se trouve sur mes oreilles, je n'entends plus aucun bruit autour de moi. Il est seulement 17h15, mais la nuit commence déjà à pointer le bout de son nez. Il fait froid, j'essaye de me cacher le visage au maximum avec mon écharpe. L'hiver est arrivé très vite, je n'ai même pas vu l'automne passer. Je sens que cette saison passera à la même vitesse que la dernière et que nous arriverons bien trop vite au printemps. La période des examens.

Je suis excitée mais à la fois stresser pour cette période. Excitée d'en finir, stresser par peur de tout louper. Je compte demander à Lucas de l'aide, je pense que j'ai vraiment besoin de lui. J'ai aussi comme mission d'aider Rose au maximum sur certains chapitres, je ne veux pas qu'elle le loupe. Elle mérite de réussir, comme tout le monde.

Je rentre dans le magasin et salut l'un de mes collègues qui s'occupe de ranger les rayons. Je me dirige dans les locaux réservés aux salariés et dépose mes affaires. J'enfile ma polaire pour travailler, comme d'habitude je suis en caisse mais il fait tout aussi froid qu'en rayon. Je ferme à clé et écrit sur une feuille mon heure d'arrivée. Avec mon retard je vais devoir rester jusqu'à la fermeture, donc 21h. Je ferme le petit carnet et me dirige vers la porte mais tombe nez à nez avec mon patron.

-Bonjour, je suis désolé du retard je...

-Bonjour, Iris comment c'est passé ton rattrapage ? Dit-il en me coupant la parole.

-Comment le saviez-vous ?

-Ton professeur est venu au magasin hier. Il m'a averti que tu serais en retard à cause d'un rattrapage. Ne te fais pas de soucis jeune fille. Dit-il en posant une main sur ma tête. File travailler !

J'ouvre la porte des locaux et avant de m'en aller je l'entends hurler à travers le couloir :

-J'espère que tu auras une bonne note, ton professeur m'a promis une bouteille si c'était le cas pour s'excuser !

Je rigole. Cet homme est rempli d'humour et de bonne humeur. Dès mon premier jour ici il m'a rendu à l'aise, il m'a tout de suite tutoyé et a fait connaissance de façon amicale avec moi. Un jour j'ai terminé beaucoup plus tard que ce qui était annoncé, il m'a gentiment proposé de me déposer avec sa femme. Évidemment tout cela c'est produit avant que je ne fasse plus confiance à personne avant cette histoire de meurtre.

Je n'ai pas travaillé depuis plus d'une semaine. J'ai l'impression d'avoir tout oublié alors qu'en réalité pas du tout. Je m'installe et ouvre ma caisse. Je n'ai pas le temps de faire le compte de ma caisse qu'un client dépose déjà ses articles sur le tapis. Je la ferme, allume ma lumière et remonte mon regard vers mon premier client de la journée.

-Salut, Iris. Alors le rattrapage ?

Rose me regarde droit dans les yeux. Les siens sont rouges et brillants. Elle a pleuré. Sur le tapis se trouve une montagne de tablettes de chocolat, et à force de rester avec elle, j'ai compris que lorsqu'elle n'est pas bien le chocolat est son échappatoire.