Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]

Iris

Je suis complètement paniqué. Ma respiration est saccadée, les larmes coulent le long de mes joues. Je ne sais pas dans quelle ruelle tourner, à droite où à gauche ? Je ne sais absolument pas, dans tous les cas je n'arriverai pas à fuir. J'entends à nouveau ce bruit strident qui me déchire les tympans. J'ai envie de me couvrir les oreilles, de m'accroupir au sol en fermant les yeux et compter jusqu'à trois. Malheureusement si je fais cela je me ferai tuer.

Je suis en train de revivre cette fameuse soirée où j'ai cru que j'allais perdre la vie, mais cette fois-ci en mille fois pires. Cette fois-ci Noah n'est pas avec moi, je suis seule avec ce fou. Je pense à ma mère, elle qui m'a averti tant de fois de ne pas sortir seule le soir, j'aurai dû l'écouter. Je pense aussi à Lucas, il m'a toujours promis d'être là si je l'appelais en cas de problème, mais je n'ose pas sortir mon téléphone. J'ai peur d'empirer la situation face à l'homme.

Mes jambes me font mal à force de courir. J'ai beau le semer quelques fois, il arrive toujours à me rattraper par je ne sais quel moyen. J'ai envie que le temps s'arrête, que tout se fige autour de moi pour que je puisse découvrir le visage qui se cache sous cette cagoule. Grâce à ça je pourrais aller le dénoncer en le décrivant ou alors même en donnant son nom si je le connais, pourtant une partie de moi n'a pas envie de savoir qui est ce psychopathe.

J'ai besoin de m'arrêter, de faire une pause pour reprendre mon souffle. Je regarde derrière moi et ne le vois plus. Je rentre dans le parc sur ma droite, ce fameux parc où Noah m'a avoué ces sentiments. J'aurais pu trouver mieux et ne pas me remémorer cette soirée qui tourne au drame. Si je n'étais pas parti de chez Lucas sans le prévenir rien ne se seraient passés.

Je me dirige vers l'aire de jeux et me cache sous le toboggan. Je m'accroupis et plonge ma tête dans mes mains. Je veux que tout cela s'arrête, j'espère l'avoir semé pour de bon. J'essaye de respirer doucement, cela s'annonce compliqué à cause de mes sanglots et de mon anxiété. Je suis fatigué, je veux rentrer chez moi mais je me suis éloigné de ma rue en voulant le fuir. C'est la pire erreur que j'ai pu faire dans ma vie.

Des bruits de pas se font entendre grâce à l'herbe. Mes deux mains se plaquent sur ma bouche pour ne pas faire de bruit. Je sens une présence tout près de moi, mais je ne sais pas qui c'est. Je ne sais pas si c'est ce tueur ou juste une personne banale marchant dans le parc. Je regrette d'avoir choisi cette cachette, il suffit qu'on se retourne pour me trouver.

Sur ma gauche apparaît une botte rangers, suivit de sa jumelle. Les pas avancent tout doucement puis s'arrête instantanément. Je n'ose pas détourner mon regard de cette paire de bottes mais le fait qu'elle se tourne dans ma direction ne me laisse pas le choix. De longues minutes passent sans que la personne bouge, de longues minutes où je tente de bloquer ma respiration pour ne pas me faire entendre.

Jusqu'au moment où ce qui me hante apparaît, ce fameux visage cagoulé apparaît d'un coup devant moi. Il me regarde de ces yeux bruns profonds, il approche son visage de moi tout en penchant la tête sur le côté. Je l'entends aiguiser son couteau avec je ne sais quel objet. J'ai peur, je sens des gouttes perlées de mon front tellement j'ai chaud. J'ai envie de hurler, mais mes mains restent fixées sur ma bouche.

Je suis prise de spasmes violent lorsque la pointe de son couteau rentre en contact avec la chair de mon cou. Je suis terrifié, je tremble tellement que j'ai l'impression que quelqu'un est en train de me secouer. Mon prénom résonne dans mes oreilles, comme si quelqu'un était en train de le prononcer. C'est lui, je le vois à travers sa cagoule. Il prononce mon prénom, je ne sais pas comment il le connaît. Pourtant c'est étrange sa voix sonne comme celle de Lucas, mais c'est impossible, il est encore chez lui en train de dormir...

-Iris...

Son couteau monte jusqu'à mes lèvres, il n'a pas encore transpercé ma peau mais ce ne saurait tarder.