Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]

Lucas

Partie 1

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Je ne sais pas ce qu'il m'arrive en ce moment, je me sens différent, complètement changé. Voilà plus d'une semaine que je n'ai pas commis de meurtres et que je n'en ressens pas le besoin. Les voix dans ma tête se sont calmés, je ne les entends plus. Une part de moi est fière de ce qui m'arrive, mais une autre commence à ressentir le regret et de l'anxiété.

Ces meurtres sont une addiction, une drogue. J'ai besoin d'exercer ces horribles actes pour me sentir bien. En réalité ce n'est pas l'envie qui m'engouffre encore plus dans cet engrenage, mais c'est l'habitude qui m'a conduit jusqu'ici. C'est comme la cigarette, ce n'est pas la nicotine qui nous rend addictifs mais l'habitude que nous avons prise, le geste que nous répétons lorsque nous apportons la cigarette à nos lèvres.

Je réalise que je suis accro à plusieurs choses. Les meurtres, la cigarette, et à elle. Iris ne sort plus de ma tête depuis un certain temps, je crois même que c'est à cause d'elle que je ne réalise plus d'atrocités. Je n'arrive plus à la sortir de mes pensées, elle est gravée en moi. Chaque fois que je la regarde je repense à notre premier baiser, dans la nuit, sous la pleine lune. Et bordel, jamais je n'aurais pensé dire ça un jour mais ça me fait ressentir des papillons dans le ventre.

Depuis que je suis petit, je ne fais que penser que le véritable coup de foudre n'existe que dans les films Disney, ou dans les livres. Pourtant il se trouve devant moi. Je ne peux plus le cacher maintenant, j'ai tenté de m'aveugler en me disant que c'était une période, que dans quelque temps je ne penserai plus à elle. Aujourd'hui je n'y arrive plus. Je suis fou d'elle. Iris à conquit mon cœur et elle continue de le faire un peu plus chaque jour.

Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde je pense à elle. Mon cœur bat pour elle. À la moindre chose qu'il se passe je pense à elle. J'ai envie d'elle, envie de l'embrasser et de ne plus la lâcher. J'aimerais fusionner avec son corps pour qu'elle ne me quitte pas, tout simplement parce que je sais qu'un jour viendra ou elle s'en ira...

Je mets mes pensées de côté et me concentre sur mes achats. J'ai prévu de faire un goûter pour mes deux classes. J'ai besoin de faire de multiples achats pour cuisiner des gâteaux et un tas d'autres sucreries. J'adore cuisiner, depuis que je suis enfant. J'ai toujours adoré faire des recettes avec ma grand-mère, c'est à cause d'elle qu'avant je voulais devenir pâtissier. Hélas, ce rêve d'enfant n'a pas duré très longtemps, il a vite été oublié lorsque le drame avec ma mère a été commis. Depuis ce jour je m'intéresse aux corps humains et en particulier m'amuser avec.

J'essaye de me remémorer précisément les ingrédients qu'il faut pour mes préparations. Je me faufile dans chaque rayon du supermarché à la recherche de sucre gélifiant. Je me rends dans le bon rayon, regarde chaque produit sec mais ne trouve pas ce que je veux. La main sur le menton, je recule légèrement pour avoir une meilleure vue d'ensemble mais fonce dans un chariot.

-Oh, excusez-moi. Dis-je en m'adressant à la personne.

Pour une bonne surprise je tombe nez à nez avec Madame Robin, la mère d'Iris. Je jette un regard derrière elle mais ne vois pas sa présence, pourtant je suis persuadé qu'elle l'accompagne.

-Bonjour, Madame Robin.

-Bonjour, vous m'excuserez mais je n'arrive pas à mettre de nom sur votre visage...

-Monsieur Grayson, professeur de biologie de votre fille. Dis-je en rigolant.

-Mais oui c'est vrai ! La vieillesse ne me fait pas bon mélange avec moi...

-Ne dites pas ça, vous êtes encore très jeune et ravissante.

Elle sourit et rougit. Elle me fait penser à Iris, sa fille est son portrait craché. Elles ont les mêmes traits, les mêmes manières, la même gestuelle. Si on venait me dire que cette femme n'est pas la mère biologique de mon élève je ne pourrais pas y croire.