Lucas

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Tout est allé trop vite.

Son regard est encré dans mon esprit comme si elle était encore en face de moi. Le dégoût et là haine, elle a réussi à me terrifier avec seulement un regard. Dans son regard, le malheur murmurait aussi, comme des lèvres qui cherchaient à écrire « à l'aide ». Mais les mots ne sortaient pas. Elle a essayé de trouver un échappatoire dans mon regard mais elle y a vu le reflet d'un monstre. Elle me déteste, elle me l'a craché à la figure. Je ne peux rien faire pour nous sauver. C'est terminé pour de bon.

Je lui ai faits du mal sans le vouloir. J'ai tout détruit en une soirée. Son cœur, et le mien. Le pire c'est que je n'ai pas fait exprès. Je ne savais pas que c'était sa mère, j'étais inconscient, complètement aveuglé par mes idées noires et l'alcool.

Ce n'est pas une excuse d'après elle...

Je me demande où on en serait actuellement si je n'avais pas tué sa mère. Si je ne m'étais pas absenté quelques secondes. Je ne sais pas ce qui a pu la mettre sur cette piste, je fais toujours en sorte de ne laisser aucune preuve. Pourtant aujourd'hui je me suis trahis et je ne sais comment. Je suis un idiot.

La tête dans les mains, je suis assis sur les marches d'escalier de la cave. Je n'ai pas bougé depuis qu'elle est partie. À quoi bon ? Maintenant qu'elle le sait elle va probablement me dénoncer. C'est peut-être même déjà le cas. Je ne peux plus rien faire. Je n'arriverai pas à m'évader comme au Canada. Les frontières seront rapidement prévenues, avant je n'étais pas encore connu j'ai eu le temps de m'enfuir à temps.

J'ai envie de pleurer parce que je viens de perdre la fille que j'aime. Mais je ne peux pas pleurer, ça serait égoïste. Pourquoi devrais-je pleurer alors que j'ai anéanti la vie de plus d'une cinquantaine de personnes et le cœur d'une jeune fille innocente ? Je n'ai pas le droit.

Iris a brisé son cœur sur moi, le sang de la souffrance coulait sur mon corps. Les larmes étaient des larmes tranchantes, coupant mes mains. J'ai essayé d'essuyer ses larmes mais ça me faisait trop mal.

En cette fin de nuit j'ai vu une femme complètement anéantie, sur le point de sauter dans le vide. J'ai voulu l'en empêcher mais elle n'a pas écouté, elle a sauté. Malheureusement c'était déjà trop tard, son âme s'est brisé et son cœur m'a détesté.

Le jour est levé, je ne sais pas quelle heure il est. J'entends le chant des sirènes s'approcher de chez moi. C'est terminé. Je me suis bien amusé, mais chaque bonnes choses ont une fin. Les lumières des gyrophares illuminent le quartier, et j'imagine déjà les voisins se précipiter à l'extérieur. Les portes des voitures claquent, les chiens aboient alors que les hommes hurlent pour se donner des ordres.

Ils ont été rapide...

-Grayson Lucas vous êtes en état d'arrestation ! Hurle un agent.

Je ne bouge pas, ça ne sert à rien. Ils vont fouiller toute la maison et finiront par me trouver. La porte de la cave est encore grande ouverte, ça ne sera pas compliqué. J'entends leurs pas, j'ai l'impression que le temps est ralenti et que cela fait une heure que j'attends depuis leur arrivée. Alors que pas du tout. Un bruit m'interpelle me faisant comprendre qu'un des hommes à recharger son pistolet juste derrière moi.

-Les mains sur la tête !

J'aimerais m'amuser en n'écoutant pas les ordres, mais j'ai peur qu'Iris soit juste derrière. Je n'ai pas envie de la décevoir à nouveau, je n'ai pas envie qu'elle me déteste encore plus, c'est déjà suffisant.

Je pose mes mains sur ma tête et me lève sans me retourner. L'agent descend et passe un détecteur autour de tout mon corps. Dommage pour lui je n'ai pas de couteau sur moi. Il attrape mes poignets et me plaque de manière violente contre le mur d'à côté. Il me passe les menottes autour des poignets, cette chose dont j'ai toujours eu peur parce que je ne voulais pas être découvert.

Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant