Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]

Lucas

Tout ce que je fais me torture. Je me retiens chaque jour où je la vois à ne pas aller lui parler, j'ai essayé quelques fois en la convoquant à la fin d'un cours. Elle n'est jamais venue. Je ne voulais pas échapper cette opportunité aujourd'hui. Je n'aurai pas dû lui parler, je ne veux pas la presser, mais je n'arrive pas à attendre. J'ai l'impression que mon cerveau risque d'exploser. J'aurais voulu à nouveau l'embrasser comme la dernière fois, même si cela aurait duré quelques millisecondes.

J'ai besoin d'entendre sa réponse même s'il elle est négative. En réalité, j'aimerais qu'elle le soit, je ne veux pas lui faire du mal comme je le fais aux autres. Elle ne le mérite pas. Iris est une jeune fille intelligente et pleine d'objectifs, je ne peux pas tout gâcher. Seulement, je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. Nous sommes comme des aimants, le négatif et le positif s'attirent pour pouvoir s'assembler. Elle est bienveillante et remplie de sagesse, elle est le positif. Moi je suis malintentionné et rempli de frénésie, je suis là négatif.

Cette fille me rend fou, elle me fait faire des choses que jamais je ne pensais en être capable. Iris pourrait me faire changer. Elle pourrait sans me le demander, me faire arrêter tous les meurtres que je commets. Je pourrais tout faire pour l'attirer dans mes bras, je la veux elle, tout entière.

Mes mains sont posées sur le bureau, je tente d'inspirer et d'expirer correctement. Elle est partie il y a seulement quelques minutes, et sa présence me manque déjà, me rendant fou. Ma tête me fait horriblement mal, je suis obligée de la tenir avec l'une de mes mains. Je suis fatigué, je ne dors plus en ce moment, ces maudites voix ne cessent de résonner dans ma tête. J'ai la sensation de disjoncter, de devenir encore plus fou.

Cela fait une semaine que je m'abstiens, une semaine que je n'ai pas vu du sang couler. Je n'en peux plus, je ne tiendrais pas encore longtemps. Ce soir, j'ai prévu de préparer un contrôle pour mes élèves pour demain, mais je crois que je ne le ferai pas. Je ne tiendrais pas le coup une soirée de plus...

Je pense à Iris, je m'en veux. Qu'est-ce qu'elle penserait de tout cela ? Je m'imagine le pire si elle venait à découvrir mon identité. Je l'ai déjà vu pleurer à cause de moi, je lui ai déjà fait du mal. Je me souviens mot pour mot de cette phrase qu'elle m'a dite dans la bibliothèque : « Je veux que ce monstre pourrisse en enfer... ». Elle me déteste sans le savoir. Je dois la prévenir, je dois lui faire comprendre que je ne suis pas n'importe qui. Je prends mon téléphone et lui envoie un message, à contre cœur.

« Apprends à te connaître et connaître tes ennemis avant de nous laisser une chance. Je ne veux pas te faire du mal à l'avenir, Iris... »

Mon message est presque transparent, j'ai bien peur qu'elle découvre la réalité. Hélas je ne peux pas le supprimer, c'est déjà trop tard, elle l'a lu. J'espère qu'elle va me répondre. Je fixe mon téléphone, les secondes s'écoulent et les minutes défilent. Je suis impatient, je suis terrifié. J'aimerais qu'Iris vienne me voir et me demande ce que signifie ce message, qu'elle me dise qu'elle sait déjà ce qu'elle veut. Toutefois je vais devoir me contenter d'un message, mais un message qui me fait sourire.

« Je sais ce que je veux. J'ai conscience du danger. J'ai juste besoin de temps, je te le promets. »

Tu n'as conscience de rien du tout. Ton innocence me soulage...

Je range mon téléphone le sourire aux lèvres. J'en ai complètement oublié mon encéphalite et ces stupides voix qui résonnent en moi. Mon ventre gargouille, je n'ai pas pris le temps de manger quelque chose. Ma pause se termine dans une quinzaine de minutes, une course contre la montre s'installe.

***

TW : les événements à suivre peuvent être dérangeant