Grayson, The VOID [EN RÉÉCRITURE]

Iris

« Ce matin un corps sans vie a été retrouvé, installé sur un banc dans une position assez dérangeante. Cette fois-ci ce corps n'a pas été démembré ou bien disséqué, seuls ses yeux ont été arraché de leur orbite. Une autopsie est actuellement en cours. Pour le moment tout ce que nous savons c'est que c'est une pauvre jeune femme dont les articulations ont été déboîtées et qu'une signature est inscrite sur son avant-bras gauche. T.V. La police nous a alors confirmé que cela pouvait être un nouveau coup de The VOID. Nous vous tiendrons au courant de l'évolution de cette enquête ce soir, prenez soin de vous et restez vigilant. »

Ma mère vient d'éteindre la radio, complètement dépassée de ce que les journalistes racontent. Pour elle, ils veulent simplement semer la pagaille et la terreur, en allant, certaines fois, beaucoup trop loin dans leur description.

Mon esprit est submergé par les questions et l'anxiété, alors que je suis en train de manger mon petit déjeuner tout en regardant ma mère trier ses papiers. Les questions me submergent pour le lycée, certes, j'ai hâte de me retrouver en cours et d'étudier, mais je ne veux pas me retrouver dans la même classe que l'an dernier ou avoir le même professeur de biologie. Ce professeur, Monsieur Simon, il est ennuyeux. Ses cours sont longs, il passe plus de deux mois sur un chapitre, il ne se rend pas compte qu'en fin d'année de lycée une épreuve écrite nous attend.

L'anxiété que je ressens actuellement est une raison bien différente que celle du lycée. Cette histoire de tueur en série qui dure depuis bien plus de 6 mois m'horrifie, contrairement à ma mère. Chaque soir, lorsque je rentre de mon travail une panique énorme surgit en moi lorsque je dois traverser la ville déserte et sombre. Mes supplices envers ma mère, pour qu'elle puisse me chercher, après mon travail, ne servent à rien, elle nie. Selon elle je suis assez intelligente pour m'enfuir en cas de danger. Mais c'est bien le contraire.

Je ne suis pas sportive, je déteste le sport à vrai dire. Je n'ai jamais été doué en sport. Depuis la primaire je récolte des notes inférieures à 10 lorsqu'il s'agit de cette matière. En résultat j'en subis des moqueries. Pour eux c'est complètement contradictoire d'être intelligente en science et être une bonne à rien en sport, étant donné que pour être médecin il faut savoir gérer une activité physique...

Je termine mon petit déjeuner, enfournant ma cuillère dans ma bouche. Je dépose mon bol de céréales dans l'évier puis rejoins ma mère.

-Je vais partir, maman.

-D'accord ma chérie. Tu travailles ce soir ?

-Comme tous les lundis soir, ne m'attends pas pour manger. Dis-je en embrassant son front. Je t'aime, bisous.

-Bisous !

***

Les cours ne vont pas tarder à débuter. Je suis installé au fond de la classe, côté fenêtre, sur ma chaise, face à mon bureau. Je suis complètement plongé dans le silence comparé à mes camarades de classe qui eux, se réjouissent de retrouver leurs amis. Ce qui n'est pas mon cas. L'année dernière je ne me suis pas faites d'amis, mise à part une seule personne avec qui je passe mes midis. Mais je sens que cette année sera différente, premièrement parce que je ne connais personne de cette classe, deuxièmement je veux me concentrer au maximum sur mes cours. Je veux rendre mes parents fiers.

Mes yeux se perdent sur l'extérieur. Le brouillard matinal gâche l'horizon, mais en plus de cela, la pluie n'arrange rien. Aucuns oiseaux ne survolent le ciel, les gouttes de pluie frappent contre les fenêtres, et les arbres perdent leur feuille lorsque leurs branches sont fouettées par le vent. Ce temps est amer.

Mon regard est toujours ancré vers les habitations, mais le bruit du frottement des chaises contre le sol m'interpelle. Tout le monde vient de se lever. Signe que le professeur vient d'arriver. Je me lève à mon tour dirigeant mon regard vers ce nouveau professeur, qui m'a tant fait rêvé l'année précédente.