En me réveillant, j'ai du mal à savoir où je suis. Il fait assez sombre dans la pièce, je ne vois que le contour flou des meubles autour de moi. Le lit sur lequel je suis est plus mou que celui de d'habitude. Je tâtonne, mais ne trouve pas ma table de chevet à ma gauche...normal, car celle ci est en fait à droite. J'allume ma lampe de chevet.
En voyant le décor de la chambre autour de moi, tous les souvenirs me reviennent. J'éteins aussitôt la lumière pour ne pas réveiller Logan.
Je reste un moment allongée, m'habituant au doux bercement du navire et à la semi obscurité. Par le hublot, le soleil perce à peine à travers les nuages de l'aurore. Une couleur orangée qui strie le bas de l'horizon. Le silence paisible de la chambre est seulement interrompu par le léger ronronnement du système de ventilation interne.
Quand mon esprit redevient trop vif pour rester seulement à somnoler, je me tourne sur le côté pour regarder l'heure. Sept heures dix. Je me lève et traverse la pièce à pas feutrée, pour récupérer les vêtements que j'avais plié la veille.
Dans la salle de bain, la lumière automatique se déclenche, éclairant de manière tamisée les carreaux bleutés. Je m'asperge le visage d'un peu d'eau, pour paraître plus réveillée. Puis, je m'habille, enfilant un T-shirt brun et un pantalon en toile beige.
Mon estomac vide m'incite ensuite à me diriger vers la cuisine. J'avais repéré des barres protéinés hier, dans le placard, entre les paquets de flocon d'avoine et les conserves de petit pois. Je mastique le mélange de céréales et de pâte de fruit à la texture molle, sans véritable arôme, mais qui a le mérite de me rassasier temporairement.
Je décide ensuite d'aller dans la salle commune en attendant que les autres se réveillent. Les coussins sont en bazar, une couverture par terre. Sur la table, le jeu de société d'hier est encore là, les pions archaïquement placés sur le plateau. Je me pose sur le canapé, cale un coussin derrière mon dos et allume la télévision, mettant le son au minimum.
Je navigue dans le catalogue des films, regardant les images colorées des affiches. Aucun ne m'inspire vraiment. Finalement, je clique sur un portrait de chien qui porte un bonnet rouge avec un pompon blanc.
Je perçois alors une présence derrière moi, et me tourne.
— Ah, tu m'as fait peur, je dis en voyant la silhouette de Noé du coin de l'oeil.
— Décidément, tu as peur de tout ce qui bouge, dit-il en faisant référence à ma réaction hier quand Antonio a montré un serpent en captivité dans le laboratoire.
J'ai une peur bleue des serpents. Je sais que pour la plupart ils sont inoffensifs, mais mon cerveau devient comme incontrôlable à l'idée d'en avoir un à côté de moi.
Il vient se placer à l'opposé de là où je me trouve, comme si être près de moi lui déplaisait fortement, et ouvre le livre qu'il tient à la main.
— Tu aimes lire ? Je demande en tentant de déchiffrer le titre de l'ouvrage dans lequel il s'est plongé.
Il relève les yeux vers moi. C'est la première fois que je remarque à quel point ils sont d'un bleu perçant.
— Est ce que je tiendrais un livre dans mes mains si ce n'était pas le cas.
Comme il ne semble pas d'humeur bavarde, je me tais et reporte mon attention sur la télévision.
— Qui veut des pancakes, crie alors quelqu'un depuis la cuisine.
Je reconnais l'intonation joyeuse de la voix d'Elodie.
Ma barre protéinée ne me tiendra sûrement pas jusqu'à midi.
— Tu viens ? Je demande à Noé.
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L'arche des destins
Ficção CientíficaSix êtres humains sont soigneusement sélectionnés pour embarquer à bord de l'Arche, véritable joyau de la technologie moderne, représentant la diversité et l'espoir de l'humanité. Menés par un capitaine anonyme, les six élus devront veiller à préser...