L'arche des destins

Chapitre 19

Il a suffit qu'une des lampes surchauffe dans la salle de la Forêt Amazonienne. L'intelligence artificielle a vite repéré l'incendie et a activé les extincteurs présents dans la salle. Mais le côté droit de l'écosystème a un peu souffert. Les flammes ont endommagé quelques arbres, et la végétations tel que les buissons et les fleurs. Sans compter que cela a apeuré les petits rongeurs que nous avions introduits, et qui se sont tous réfugié dans le coin gauche, près de la rivière artificielle.

— C'est horrible, dit Jade en constatant les dégâts.

Noé s'approche de la lampe qui a grillé et produit l'incendie. Comme elle n'éclaire plus, nous sommes à moitié dans l'ombre et la chaleur de ce côté là a diminué.

— Est ce que quelqu'un peut aller voir si les paramètres de la salle ont été déréglés ? Demande Noé.

— J'y vais, dit Jade.

— Je vais t'accompagner, je lui dis.

C'est quand même la salle dont je suis censé avoir la charge. Je me sens un peu coupable, car je me dis que peut-être ce matin déjà il y avait des indices de surchauffe, et qu'un peu distraite, je ne m'en suis pas rendu compte.

Jade doit voir que je ne me sens pas très bien, car elle me prend par le bras.

— Hé, Clarisse, personne n'aurait pu prévoir cet accident. Il a dû arriver après que tu aies fait tes contrôles.

Dans la salle, je vois que le taux d'humidité et la température ont beaucoup bougé. Jade m'aide à tout réguler informatiquement.

— Il faudra changer la lampe aussi. Les gars pourront s'en charger.

— Ça me démoralise de voir les arbres carbonisés, j'ai l'impression d'avoir détruit l'œuvre des scientifiques.

— Encore une fois, tu n'y es pour rien. Et c'est à ça que servent les échantillons, on pourra tout faire repousser rapidement. Tant qu'il n'y a pas d'incendie dans la salle des archives...

— Ne me fais pas peur !

Quand nous revenons, les trois hommes sont en train de se faire des messes basses.

— A quoi vous pensez ? Je leur demande en voyant l'éclat d'une idée entre eux.

— Avec des arbres carbonisés comme ça, me dit Logan, Il y a des risques de chute de branches ou d'écroulement, et ça peut être dangereux. Il faudrait couper les arbres.

— C'est faisable ?

— Il y a une tronçonneuse dans le cabanon des serres, informe Noé. Si on s'y met maintenant, on pourrait avoir fini avant ce soir.

— Et comment on enlèvera les racines après ?

— Ben justement, me répond Logan. On s'est dit qu'il faudrait laisser les tronçons brûlés. Il y a des espèces d'insectes qui adorent se réfugier dedans, et se nourrissent de bois mort. Autant tourner cet incendie à notre profit.

Ce n'est pas une mauvaise idée.

— Heureusement qu'il y a des génies parmi nous, plaisante Taïs.

— Faisons ça alors, je m'exclame contente qu'on ait trouvé une solution.

Noé me regarde de haut en bas.

— Euh, quand nous disions qu'on allait le faire, ça voulait dire que moi, Taïs et Logan on va le faire.

— Je peux vous aider au moins, je m'offusque.

— Toi plus une tronçonneuse égale mauvaise idée, réplique t-il.

Je fais une moue boudeuse.