Je regarde le fond du verre de whisky que m'a servi le barman de mon hôtel il y a vingt minutes. Je l'ai vidé en deux gorgées. Pas grave, le bar ne compte plus beaucoup de clients à cette heure. Et après cette harassante journée de négociation avec mes nouveaux partenaires commerciaux, ce verre m'a détendu. Il m'a aussi permis de trouver l'audace de faire une chose nouvelle. Appeler une maison close pour obtenir les services d'un de leur Escort boy. La femme au bout du fil a souri avant de me dire qu'il n'y avait aucun problème et qu'elle m'envoyait quelqu'un. Les tarifs sont un peu prohibitifs, mais au moins de ce côté-ci de la frontière, ce genre de commerce est légal.
Le jeune homme qu'on m'a promis devrait bientôt arriver, mais je commande un nouveau whisky. Je veux donner l'air d'un homme à son aise et sûr de lui, et pas d'un homme qui attend avec impatience et fébrilité l'arrivée de la compagnie qu'il a réservée. Ce que je suis pourtant. Je le sirote lentement, profitant du goût puissant et de la morsure de l'alcool, bercé par la musique d'ambiance et les quelques voix des couples qui discutent.
Dans le miroir qui habille l'arrière des étagères de bouteilles, je fixe ce trentenaire au costume trois pièces sur mesure, blond aux yeux gris, dont les lèvres pleines ne lâchent plus le verre de whisky. Ses un mètre quatre-vingts disparaissent derrière le bar. Un sourire étire ses lèvres quand je lève mon verre à son endroit. Il n'y a pas à dire, je suis plutôt bel homme.
Même si j'ai donné mes critères à la maison close en termes de physique et de positionnement de mon partenaire de la nuit, il me tarde de voir à quoi il ressemble.
Je fais traîner mon verre, joue avec le liquide ambré qui tourne avec difficulté dans le lourd verre carré. Si l'essai de cette nuit est concluant, peut-être ferai-je à nouveau appel à ce genre de service. Après tout, que ce soit le siège de mon entreprise ou ma maison, ni l'un ni l'autre ne sont éloignés de cet endroit. Je me demande si les prostitués peuvent traverser la frontière pour exercer, ne serait-ce que le temps de la prestation ? Ce serait une bonne chose. Ainsi pourrais-je en profiter à domicile. A condition que la prestation soit satisfaisante.
Malgré moi, je regarde ma montre, curieux du temps qu'il me reste à attendre.
_ M Sarron ? » fait une voix masculine et assurée à côté de moi.
_ Oui ? » me tourné-je vers l'importun, convaincu qu'il s'agit d'un des hommes avec qui j'ai conversé toute la journée.
Mais j'ai un blanc quand il me sourit. Un mètre quatre-vingt-cinq de muscles ciselés se dessinent sous un t-shirt clair que je divine trop petit à dessein, des épaules mises en valeur par le col en V de sa veste sombre, et des jambes enserrées par un jeans coordonné qui ceint sa taille et son bas-ventre à merveille.
_ Je suis Romain. Vous m'attendez je crois ? » me tend-il la main.
_ Appelez-moi Florian. » la serré-je en me perdant dans ses yeux bleus. « Vous... Vous buvez quelque chose ? » me retourné-je vers le bar.
Il éclate de rire en prenant place à côté de moi.
_ Non. Merci. Mais vous en faites pas, vous avez le temps de finir votre verre. » ajoute-t-il en conspirateur.
_ Ah... Ok.
_ C'est la première fois, c'est ça ?
_ C'est si flagrant ? » grogné-je en me retournant vers le miroir que j'évite de regarder.
_ Un peu. Si ça peut vous rassurer, je fais pas ça depuis longtemps, et je devais être encore plus mal à l'aise que vous la première fois. Et d'ailleurs, je vais pas tarder à arrêter.
_ Pourquoi ? Vous ne gagnez pas assez ?
_ Oh que si ! » continue-t-il de rire. « C'est d'ailleurs pour ça que je fais ça. J'avais besoin d'argent pour me payer les costumes qui vont avec le job que j'ai trouvé !
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Patron et Prostitué [Terminée]
RomanceFlorian, patron d'une grande entreprise, a une relation tarifée d'une nuit avec Romain, le beau jeune homme qu'il a commandé à la maison close locale lors de son déplacement. Si Romain lui dit ne faire ça qu'en attendant de commencer son nouveau tra...