Chapitre 17 : Discussion

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Je finis par accepter qu'il m'offre un verre, mais je me contente d'une eau minérale, même s'il préfère boire un whisky. Je le lui ai dit : je veux me souvenir de la nuit. Ce que je ne lui dis pas, c'est qu'avec certains de mes clients, ceux qui font appel à moi de façon récurrente, je ne me retiens pas de boire. Avec eux, ça m'est égal de ne pas me souvenir de la soirée. Parmi eux, certains apprécient même mon lâcher-prise de ces moments-là. Mais avec lui, j'ai trop merdé. Avec lui, je veux me souvenir de chaque instant. Et tant pis si ensuite mes souvenirs me blessent. Au moins, je les aurais.

Il a remis son boxer et son pantalon, mais a dédaigné son t-shirt, et j'en profite pour dévorer son corps des yeux, alors qu'il me tourne le dos, appuyé sur le bar, son verre vide devant lui. On ne peut pas dire qu'il soit bronzé, mais son pantalon noir met à l'honneur sa peau aussi dorée qu'une baguette de pain frais. Je n'ai qu'une envie : croquer dans cette jolie gourmandise. Et je ne parle pas de ses fesses que mon sexe a douloureusement envie de prendre depuis que j'ai passé sa porte. Sans compter que je sais à quel point son cul sera facile à pénétrer.

Délaissant mon verre d'eau sur la table à manger, j'avance vers lui. Mes mains se posent sur ses hanches, mon bassin rencontre son derrière ferme, et j'embrasse sa nuque. Il soupire et je le sens se délasser, se laisser aller contre moi. J'ai envie de dire quelque chose, juste pour le taquiner. Un truc du genre ''t'es désaltéré, on peut passer à la suite ?''. Mais il m'a demandé de moins parler. Je suppose que, s'il veut quelque chose, il pourra toujours me le demander, lui pourra parler.

Alors en silence, je fais descendre mes lèvres sur sa gorge. Je la butine, la lèche, souffle dessus pour le faire frémir, recommence à embrasser sa peau. Puis, arrivé à la base de son cou, presque sur son épaule, je mords. Son corps réagit, se tend et cherche à m'échapper, mais je serre ma prise sur ses hanches pour le garder contre moi. Ce n'est pas très fair-play, vu que je refuserais qu'il fasse de même, mais j'ai envie de marquer sa peau. Je veux que, demain et les jours suivants, la trace de ma morsure lui rappelle qu'il m'a appartenu cette nuit.

Il ne lutte qu'un instant, puis gémit en crochetant ma nuque de son bras, m'indiquant de continuer. Je ne me fais pas prier. Tout comme, lorsqu'il pousse ses fesses contre mon bassin, je ne résiste pas et mime de doux aller-retours, mon sexe tendu poussant sur ma braguette pour s'échapper et les posséder.

Mes mains abandonnent ses hanches qui s'y callent pourtant si bien. L'une part vers ses boutons de chair, l'autre vers ce que j'ai déjà eu le plaisir de déguster ce soir. A travers les couches de tissu, je masse sa verge qui réagit sous mes cajoleries. Mais ça ne dure qu'un instant.

_ Doucement ! » arrête-t-il ma main de la sienne. « C'est sensible.

_ Tu es sensible de partout, Flo. » soufflé-je à son oreille, alors que je taquine ses mamelons et qu'il soupire. « Et moi, j'ai envie de te toucher.

_ Pourquoi tu te prostitues ?

Je m'arrête. Je m'écarte même. Il se retourne et croise mon regard surpris et mortifié. Je ne veux pas répondre à ça.

_ La dernière fois, tu m'avais dit que c'était pour te faire rapidement de l'argent, pour payer tes costumes. Qu'est-ce que tu fais dans une maison close ?

_ C'est un travail facile, qui gagne bien, et pour lequel j'ai un certain talent. » affiché-je un sourire charmeur et assuré en me rapprochant.

Je cherche à l'embrasser, à le faire taire, qu'il oublie ses questions et se contente de profiter. Mais il pose une main sur mon torse pour m'empêcher de le distraire.

_ Pourquoi Romain ?

Je peux le lire dans ses yeux, il ne lâchera pas l'affaire, quoi que je tente. Je soupire puis grimace. Fais chier !

Patron et Prostitué [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant