Je monte à mon étage, mais personne n'est dans le couloir. En revanche, la porte de ma chambre est déjà ouverte et je grimace. Cet espace est certes destiné à accueillir les clients, mais je déteste quand ils pénètrent dans la chambre sans moi. J'ai toujours la sensation qu'ils y entrent sans mon consentement et, en général, ça n'augure rien de bon pour la suite.
Je repense à la raison qui m'a poussé à inciter ce client à me choisir, je revois Dominique tenter de faire bonne figure alors qu'il tremblait. Mais je ne peux oublier ce qu'il nous a dit de ce client. Un homme brutal, qui se moque de blesser son partenaire, sous prétexte que nous sommes des prostitués.
La main sur la poignée de la porte, je prends une grande inspiration, plaque un air aimable sur mon visage et entre à mon tour. Dans la chambre, l'homme a ôté sa veste et desserré sa cravate. Assis sur le fauteuil qui fait face au lit, les jambes écartées, il me regarde entrer en massant son entre-jambe. Je referme la porte derrière moi et appuie sur le petit bouton qui lance le décompte dans le bureau de la maquerelle.
_ Alors comme ça, tu fais des gorges profondes. » ricane-t-il. « Enlève ça et à genoux ! Tu vas me faire une démonstration de tes talents.
Je retiens un soupire, et m'exécute. Nu, je m'approche de lui et m'agenouille entre ses jambes, alors qu'il sort son sexe dressé. Il ne prend pas la peine de retirer quoi que ce soit : sa braguette est ouverte et son sous-vêtement entrebâillé pour laisser sortir l'engin. Ce n'est qu'à ce moment-là que je me souviens que Dominique nous avait dit que son client était très bien pourvu. Mais je n'ai pas le temps de prendre sur le guéridon un préservatif, ni même de déglutir avant de le prendre en bouche, que déjà il s'accroche à mes cheveux pour tirer ma tête vers son membre. Par réflexe sous la brusquerie de son geste, j'ai un mouvement de recul. Mais il ne l'entend pas ainsi et resserre sa poigne avant de recommencer.
_ Capote obligatoire ! » crié-je en refusant de le prendre en bouche.
_ Parce que tu t'imagines que tu vas réussir à me faire jouir ? » ricane-t-il.
_ C'est un motif d'exclusion. Pour moi comme pour vous. » resté-je en appui sur mes bras pour contrer sa poigne sur mon cuir chevelu. « Et je tiens à mon poste !
_ T'aimes ça à ce point ? » me raille-t-il de plus belle.
Je lève le regard vers lui, le fusillant des yeux. Ça l'amuse, c'est plus que visible.
Il grogne de ne pas parvenir à me plier à son envie. Il ne me relâche pas, il me jette, profitant que je le contre pour amplifier son mouvement. J'en tombe à la renverse, m'étalant presque de tout mon long sous son regard méprisant.
_ Grouille !
Je ne me fais pas prier, et attrape un préservatif que je m'empresse de déballer et dérouler sur sa verge. Il ne fait aucun effort pour que je puisse le lui mettre convenablement, ses vêtements m'empêchant de le dérouler sur toute sa longueur. Je serre les dents. Il n'en fera pas plus. Or, avec la gorge profonde, je risque que le capuchon de latex s'échappe et finisse, au mieux, dans ma bouche, au pire dans mon estomac. Et aux dernières nouvelles, le latex, ce n'est pas très digeste.
Je place le préservatif aussi loin que je le peux, et me replace, prêt à travailler. Il rattrape ma tignasse brune et, cette fois, je me laisse faire. De toute façon, plus je résisterai plus il sera brutal, à n'en pas douter. J'ouvre la bouche et il l'enfourne entre mes lèvres, avant d'appuyer sur mon crâne tout en relevant le bassin. Ça n'a duré qu'un instant, mais son sexe est déjà au fond de ma bouche, cherchant sans délai à s'enfoncer dans ma gorge. Ce n'est pas ma première gorge profonde et, en règle générale, j'aime même plutôt ça, même quand mon client est bien membré. Mais pas cette fois. Pas quand je ne gère rien de la situation. Mon visage contre son bassin, il continue de pousser pour s'enliser toujours plus loin dans ma gorge qui cherche à chasser l'imposant intrus à grand renfort de haut-le-cœur et de surproduction de salive. Ma main sur son bas-ventre, je crains de sentir le préservatif m'échapper, au point que mon cerveau me joue des tours. Mais comment pourrait-il s'ôter ? Il est coincé entre mes doigts et son sexe, et ma main est elle-même compressée entre son ventre et mon visage. Dans ma gorge, ses mouvements sont douloureux et j'en ai du mal à respirer. Mais je tiens bon. Je ne le fais pas pour son plaisir. Je veux qu'il soit le plus brutal possible sans que je l'y force, afin de pouvoir nous débarrasser une bonne fois pour toutes de ce connard.
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Patron et Prostitué [Terminée]
RomanceFlorian, patron d'une grande entreprise, a une relation tarifée d'une nuit avec Romain, le beau jeune homme qu'il a commandé à la maison close locale lors de son déplacement. Si Romain lui dit ne faire ça qu'en attendant de commencer son nouveau tra...