Chapitre 32 : Retour chez Sarron Entreprise

1.4K 108 37
                                    

Il est près de midi quand j'ouvre les yeux. Je ne quitte pour autant pas mon lit, les yeux rivés au plafond, un sourire sur les lèvres. J'ai pris ma décision. Je ne vais pas accepter l'offre de Florian. J'ai mieux à lui proposer.

Mon téléphone en main, j'ai envie de l'appeler, d'entendre sa voix. Mais je me retiens. Si je l'appelle, que j'évoque l'idée d'une contre-proposition, alors il saura m'interroger pour que je lui dise de quoi il retourne. Or, je veux en discuter avec lui, mais de vive voix. Aussi me contenté-je d'un message.

De Romain : Salut Florian. Désolé pour l'autre jour, pour ma réaction et mes mots. J'étais sous le choc de ta proposition, puis de tes paroles. Ce n'est pas une excuse, je le sais. J'ai des progrès à faire dans la gestion de mes émotions, et surtout des réactions qui en découlent.
Si tu es d'accord, j'aimerai passer te voir au bureau, pour que nous discutions de tes propositions, et de ce qu'elles signifient pour nous deux. Dix-sept heures ?

Je ne reçois aucun retour de sa part, mais je ne doute pas qu'il ait reçu mon message.

Je quitte mon studio assez tôt. Il y a une petite course que je dois faire tout de suite si je veux en obtenir les fruits avant d'arriver chez Florian. Je calcule tout pour être à l'heure, ajoutant même une demi-heure de marge pour me garer, et une autre pour palier d'éventuels embouteillages. Ce qui me laisse juste le temps de manger et de tout préparer.

Ma voiture doit reconnaître la route, car elle avale les kilomètres comme j'avalais les sexes de mes clients : sans broncher d'un bout à l'autre. J'arrive tout de même avec assez peu d'avance, me félicitant d'avoir compté large pour la circulation et le stationnement.

Quand j'entre dans le bâtiment, je vois le vigil froncer les sourcils. Certainement me reconnaît-il. Mais n'ayant rien à me reprocher, j'avance dans le grand hall et rejoins les ascenseurs. Quinze étages. C'est à la fois long et très court. Long pour mon impatience, court pour mes nerfs. Mais, alors que j'atteins le dixième étage, mon portable sonne, et les résultats me donnent le sourire.

L'ascenseur se vide peu à peu, et je ne suis pas déçu quand il s'ouvre enfin sur l'étage de Sarron Entreprise. Seul bémol, c'est déjà l'heure de la débauche des employés, et je fais face à un mur de personnel. Aux regards qu'ils me lancent, je n'ai aucun doute : la majorité m'a reconnu. S'ils me méprisent, Steeve se fend lui d'un large sourire et hoche la tête en signe de bienvenue quand je passe à sa hauteur.

Je l'avoue, si je n'espérais pas un pont de fleurs, leur accueil me laisse tout de même un froid. Et si la réaction de mon ancien chef d'équipe me met du baume au cœur, ce n'est pas lui que je crains, mais plutôt la blonde en talons hauts, enceinte jusqu'aux yeux, qui se tient entre moi et l'unique allée menant au bureau de Florian.

_ Bonjour Sandrine. Félicitations. » désigné-je son ventre rond.

_ Qu'est-ce que tu fais là ? » ne se laisse-t-elle pas amadouer.

_ J'ai rendez-vous. Pour un entretien. » resté-je souriant.

_ C'est moi qui gère les entretiens, Romain. » replace-t-elle une mèche derrière son oreille. « Et tu n'en as pas.

_ C'est moi qui l'ai convoqué. » lâche derrière elle Florian qui sort de son bureau. « À moins que tu n'aies quelqu'un d'autre à me présenter pour le poste vacant ?

La blonde nous fusille tour à tour du regard. Pour ma part, je me perds dans les yeux gris braqués sur moi. Il a revêtu l'un de ses costumes assortis à ses yeux qui lui vont si bien, et je sens mon sourire s'agrandir. Il n'y a pas à dire, il est sexy en tenue décontractée, mais l'est plus encore dans ses costumes.

Patron et Prostitué [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant