Prologue

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À tous ceux qui marchent dans l'obscurité, souvenez-vous que l'espoir est une lumière qui ne s'éteint jamais.❤️‍🩹




La violence.

C'est tout ce que j'avais toujours connu, d'aussi loin que je puisse me rappeler. Debout devant le miroir, ma main sur mon cou et mes yeux rivés sur les traces rouges qui l'habillent. La marque qu'elle a laissée sur moi allait sans doute disparaître un jour, mais la douleur qu'elle m'a infligée restera, elle, indélébile. Les larmes me brouillent la vue. Ce soir était le soir de trop. Je savais que je devais partir, que ce genre de comportement n'avait en rien quelque chose de normal.

Je savais que si un jour, je voulais pouvoir avancer dans ma vie, je devais partir, quoi qu'il en coûte et quitte a me mettre tout le monde a dos. Si je voulais me sauver, ma seule échappatoire était la fuite, c'est drôle venant de quelqu'un qui ne fuit habituellement devant rien.

Mais ce soir, c'en était trop : mon dévouement a déclenché la colère de la personne qui est censée me chérir plus que tout au monde. Après ce qu'il s'est passé, je commence à émettre des doutes sur la nature du soi-disant amour qu'elle me porte.

Je m'appelle Ezia et, en apparence, mon histoire semble banale. Pourtant, les démons qui m'habitent me rongent chaque jour un peu plus, à mesure que les souvenirs les plus sordides refont surface.

Pétrifiée.

Voilà l'état dans lequel je fus face à la première fois où la violence m'a regardé droit dans les yeux. Des cris étouffés provenant du salon, la porte fermée pour que je ne puisse pas assister à ce spectacle d'horreur dont mon père fut le protagoniste. Ces altercations n'étaient pas singulières bien au contraire, nous y avions droit quasiment quotidiennement.

Toujours plus violentes, toujours plus effrayantes que la précédente. Une enfant de 7 ans n'aurait jamais dû assister à ce genre de scène, en raison de cela, ma vision d'une famille normale fut complètement biaisée.

Ayant souvent regardé la télévision, je ne comprenais pas comment un tel comportement pouvait exister, pourquoi les parents de mes camarades ne se disputaient pas ? Pourquoi les miens le faisaient-ils ? Ce jour là, j'ai vu la colère d'un homme, mais également la détresse d'une femme, d'une épouse et d'une mère.

Positionné au-dessus d'elle, il presse fermement un coussin sur son visage pendant qu'elle se débat pour essayer de respirer face à l'attaque de son bourreau. Elle qui porte la vie en elle depuis maintenant 7 mois, tente de survivre. Survivre est le mot qui décrit parfaitement la situation. Elle perdra ce qui aurait dû être ma petite sœur suite à cette altercation.

Tétanisée.

Je ne sens plus mon corps, je suis témoin de ce déchaînement de violence sans pouvoir agir et jusqu'à aujourd'hui du haut de mes 21 ans, je ne peux effacer ces images de ma mémoire. Je ne saurais compter le nombre de fois où je suis resté derrière la porte, l'oreille collée afin d'écouter leur dispute et d'intervenir s'ils en venaient aux mains.

"Il ne faut rien dire, il ne recommencera pas", il recommençait toujours.

"Ne parle pas de ce qu'il se passe à la maison, ça ne concerne personne d'autre que nous", demander de l'aide n'était donc pas une option envisageable.

Grandir entre une mère qu'on pourrait qualifier de manipulatrice, mais aussi abusive et un père violent n'a pas été une partie de plaisir. Une histoire pas très joviale, je vous l'accorde.

La maison aurait dû être le lieu où l'on se sent le mieux, l'endroit que l'on veut retrouver après des vacances ou une longue journée de travail, un lieu sécurisant. Pour ma part, il n'en est rien.

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Je tenais à faire un petit rappel, l'histoire va aborder des thèmes assez durs comme les TCA, la maltraitance émotionnelle et physique.

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