Chapitre 10

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Dimanche 20 décembre 20h33

Je me tenais debout depuis maintenant 10 minutes devant ce présentoir rempli de pâtisserie, toutes plus appétissantes les unes que les autres, je ne pus m'empêcher d'en sélectionner de chaque sorte ; des éclairs à la vanille en passant par des choux à la crème en n'oubliant pas les tartelettes à la framboise. Je me dirige vers la boulangère et paye mes achats. Je sors mon téléphone qui vient de vibrer dans ma poche :

« Je suis là dans 5 min. »

Ce soir, j'avais été invité à manger chez Haïder et Delara. Très sincèrement, je n'étais pas du tout à l'aise face à cette invitation. Non pas que je ne les apprécie pas, bien au contraire, on sait tous que tu l'apprécies, surtout lui, mais l'idée seule de manger ne m'enchante pas, puisque cela relève d'une épreuve pour moi, davantage si cela se passe sous le regard de toute sa famille.

De plus, je n'avais jamais rencontré leur père et, n'étant pas très sociable, voire gênante, j'avais peur qu'un malaise se crée.

La question qu'on pourrait se poser maintenant est ; mais où en étais-je avec ma mère ? Et bien, pour mon plus grand bonheur et je présume celui de mon paternel, elle est en séminaire pour une durée de deux semaines. Deux semaines de tranquillité et de liberté pour moi, c'est ainsi que j'ai accepté l'invitation à dîner.

Je me dirige vers le parking de mon immeuble et y découvre Haïder adossé à une voiture noire, plongé sur son téléphone. Vêtu de son éternel uniforme ; un sweat et un pantalon large noir, cette tenue qui semble si banale, mais qui faisait toute la différence quand c'est lui qui la porte.

Ses cheveux bruns dansaient au gré du vent de cette nuit de décembre. Je ne pus m'empêcher de l'observer et je ne pus me résoudre à nier l'évidence ; il me plaisait. Mon ventre se tord d'une délicieuse douleur à chaque fois que je l'aperçois.

Il relève sa tête à l'entente de mes pas, il me gratifie aussitôt d'un sourire auquel je lui réponds :

— Range tes dents Casanova et retourne envoyer des messages à ta copine.

— Jalouse ? Déclara-t-il avec une pointe de défi et un regard narquois. Il n'y a que toi, il n'y aura toujours que toi.

Embarrassée face à cette déclaration, bien qu'elle fût dite sur le ton de la rigolade, je rougis instantanément et lui envoie un coup sur l'épaule.

—Tu l'auras voulu, dit-il en mimant de sortir son téléphone, je vais appeler la police pour violence conjugale.

— Imbécile, les violences conjugales, c'est pour les gens qui sont mariés !

— Parce que nous ne le sommes quasiment pas déjà ? Annonce-t-il en riant.

Je roule des yeux et le suis dans son rire qui ne cesse de me faire chaud au cœur, t'es vraiment niaise, pensais-je au fond de moi. Il vint m'ouvrir la portière et s'engouffra à son tour dans l'habitacle de la voiture.

Le trajet ne dura pas longtemps, il se gara en bas de son immeuble et vint de nouveau m'ouvrir la portière, concentré, je devais rester concentré.

Nous sommes accueillis au pas de la porte par Delara et sa mère qui me répriment gentiment, car j'ai apporté des pâtisseries, ce qui n'était pas nécessaire selon elles.

— T'abuses, Ezia, t'as ramené toute la boulangerie ! Sérieux, à ce stade, t'aurais dû prendre la boulangère pendant que t'y es ! 

Leur maison était chaleureuse et je m'y sentais bien, comme à chaque fois. Nous nous dirigeâmes tous vers la grande table à manger du salon, table ornée de différents mets qui diffusaient une odeur exquise.

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