Chapitre 3

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Lundi 4 octobre 16h35

C'était un après-midi comme les autres. Je venais de terminer un cours sur les théories économiques et politiques qui, soit dit en passant, était ennuyant à mourir, où nous avions somnolé les ¾ du temps avec Jade.

J'étais en chemin pour récupérer Vlad à l'école. Sa mère n'avait exceptionnellement pas pu se libérer pour venir le chercher, elle avait ainsi fait appel à mes services. Je ne m'en plaignais pas, car d'une part, c'était mon gagne-pain mais aussi, car il avait une énergie débordante et un sourire contagieux qui illuminait mes journées.

L'école de Vlad se trouvait dans un quartier animé de la ville, où les rues étaient bordées d'arbres en fleurs et où l'air était empli de l'agitation joyeuse des enfants sortant des classes. Les façades des bâtiments étaient ornées de peintures murales colorées, ajoutant une touche artistique à l'environnement urbain.

En arrivant à l'école, je l'ai vu dès qu'il est sorti de sa classe, ses yeux pétillants de joie à ma vue.

— Ezia ! Ezia ! Aujourd'hui, on doit jouer au foot !

Son enthousiasme était palpable, mais je ne pouvais pas dire que j'étais une experte en football. Plutôt l'inverse, en fait. Je lui souris, un peu hésitante.

— Bien sûr, Vlad. On va jouer au foot, mais je ne promets pas que je serai très bonne.

Il rit, un son joyeux qui résonnait dans l'air autour de nous, et m'attrape la main pour me conduire vers son immeuble. Sur le chemin, il me conte sa journée, les activités qu'il a faites en passant par ce qu'il a mangé à la cantine. Tout y passe.

— Ezia, devine ce qui s'est passé aujourd'hui à l'école !

— Quoi donc, Vlad ?

— Une fille m'a demandé si je voulais être son amoureux !

— Oh là là, et qu'est-ce que tu as répondu ?

— J'ai dit non, bien sûr ! Parce que toi, c'est toi que j'aime bien, Ezia ! répondit-il avec un grand sourire.

J'explose de rire face à son innocence, j'étais touchée par cette déclaration adorable, même si elle venait d'un enfant de 4 ans. Tant pis, je prends quand même.

Je sors de mon sac une brique de jus et une barre chocolatée pour son plus grand bonheur. Il n'attend même pas que nous nous asseyons pour entamer son goûter. À peine ai-je tourné la tête qu'il a déjà croqué dedans, je ne pus réprimer mon rire.

Nous arrivâmes au pied de l'immeuble quelques minutes plus tard, je tape le code que j'ai bien retenu cette fois. Nous pénétrâmes dans le hall pour emprunter le petit couloir qui menait à la cour.

La cour de l'immeuble était un petit havre de verdure au cœur de la ville. Elle était entourée de buissons soigneusement taillés et décorée de fleurs colorées qui ajoutaient une touche de vie à l'espace. Au centre, un terrain de jeu modeste et un banc sous un arbre centenaire offraient un lieu de rassemblement pour les résidents.

Vlad adorait cet endroit pour jouer au foot. Je m'installe sur un banc pendant qu'il commence à dribbler avec le ballon. Je me détends sous les rayons du soleil qui peinent à me réchauffer en ce mois d'octobre.

— Allez, Ezia ! Viens jouer avec moi ! Hurla Vlad enjoué.

Je pousse un soupir amusé et me lève pour le rejoindre. Je pensais pouvoir y échapper aujourd'hui, mais c'est foutu. Malgré tout, je décide de jouer le jeu, même si je sais que mes talents en football étaient plus que limités. Vlad me passe le ballon, et malgré mes efforts pour lui renvoyer, mes passes étaient plutôt catastrophiques.

C'est alors que nous entendons le grincement de la porte qui mène au hall. Je remarque aussitôt la silhouette athlétique du garçon que j'avais croisé des semaines plus tôt, traversant la cour avec un sac poubelle à la main en direction du fond du jardin. Nos regards se croisèrent brièvement, et je senti une légère chaleur monter à mes joues.

— Bonjour ! Besoin d'aide avec ce ballon ? Demanda t-il amusé.

J'étais surprise par sa gentillesse spontanée.

— Vlad serait ravi d'avoir quelqu'un de plus compétent pour jouer avec lui, affirmais-je avec une pointe de honte.

Ma remarque l'a visiblement amusé, et un léger pouffement de rire s'échappa de ses lèvres.

Il dépose son sac poubelle près du local à l'extrémité de l'autre côté de la cour et s'approche de nous avec un sourire chaleureux. Vlad était aux anges de jouer avec un nouvel adulte ou du moins quelqu'un de moins nul que moi.

Au cours de ces parties de foot, le mystérieux inconnu s'était révélé être bien meilleur que moi au football. Il dribblait le ballon avec aisance et passait des balles précises à Vlad, qui riait et s'amusait comme jamais. Je les regardais avec un sourire attendri, appréciant la manière dont il encourageait et engageait Vlad dans le jeu.

— Regarde, Ezia ! Il est super fort !

Je lui donne un hochement de tête impressionné.

— Oui, Vlad, tu as trouvé un super partenaire de jeu qui se fera un plaisir de jouer avec toi à l'avenir, lançais-je avec une pointe d'amusement dans la voix.

Il me lance un regard complice, comprenant probablement que je n'étais pas très à l'aise avec le football, mais appréciant quand même l'effort que je faisais pour jouer avec Vlad.

Le soleil commençait à descendre à l'horizon, signalant la fin de notre partie de football improvisée. Vlad était épuisé, mais radieux.

— Merci, ! C'était trop cool !

— De rien, champion ! À la prochaine fois !

Nous nous sommes échangé un sourire reconnaissant. J'étais touchée par sa gentillesse envers Vlad et moi-même.

— Merci beaucoup. Ça a vraiment égayé sa journée, lui confessai-je.

— Ça me fait plaisir. On se voit bientôt, j'espère.

Je hoche la tête, sentant une chaleur agréable dans mon cœur. Il semblait être quelqu'un de vraiment bon et il aimait les enfants, il marquait beaucoup de points. Nous regardons Vlad courir vers la porte d'entrée, son énergie débordante et ses pas pleins de vivacité.

Je savais qu'il attendait avec impatience notre prochaine aventure ensemble, et je souriais en pensant aux moments à venir.

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