God's crush

Ariane

J'ai profité que Dionysos soit allongé sur le ventre et légèrement endormi pour l'observer. C'était la seconde nuit que nous partagions tous les deux, et cela montait crescendo entre nous. La dernière nuit avait été fiévreuse, intense. Il avait révélé une facette plus sombre de lui. Et qui me plaisait assez, loin de l'image juvénile de Thésée. Je jouais désormais dans la cour des grands.

J'ai effleuré de mes doigts sa longue chevelure blonde qui s'étalait sur son dos, ce qui l'a fait tressaillir presque aussitôt. J'ai ôté mes doigts de sa peau instantanément, comme si sa peau m'avait brûlé. Il ne dormait pas, il faisait semblant.

Dionysos s'est retourné sur le côté et se rapproche de moi en m'enlaçant tendrement, dissimulant à peine son érection.

- Fais-moi rêver, me susurre-t-il à l'oreille, dis-moi que tu en as encore envie.

Je réponds par un gloussement stupide. Dionysos est un très bel homme, excitant et de pouvoir. J'en ai certes envie, mais ce n'est pas raisonnable.

- Tu m'as enlevé pour faire de moi ton esclave sexuelle ?

Son silence est éloquent, il se contente de me lécher le haut de l'épaule et de me caresser les fesses. Sensation agréable au demeurant. Mais je le repousse tendrement.

- Je suis sérieuse Dio. Nous ne pouvons pas le reste de l'éternité à s'envoyer en l'air !

Il relâche son étreinte et écarte une mèche de mes cheveux.

- Elle a quelque chose après moi Aphrodite ?

- Tu tiens vraiment à en parler, là maintenant, alors que nous ne sommes que tous les deux...on aurait tant à faire, ne gâchons pas notre temps à parler d'elle

Je penche la tête sur le côté pour lui signifier mon côté obstiné. J'ai senti beaucoup d'animosité dans le regard d'Aphrodite, sans parler de cette rivalité implicite qui s'est installé du fait de son double statut d'ex et de déesse. Dionysos comprend mon anxiété, et comme toujours, s'empresse de me rassurer à sa façon.

- Indirectement, elle t'en veut. Hélios, ton grand-père, a révélé aux autres dieux olympiens sa liaison adultérine avec Arès, alors qu'elle est mariée à Héphaïstos. Donc, oui, elle t'en veut un peu. Même si au fond, c'est elle qui a merdé en couchant avec lui. Elle trouve toujours une raison d'en vouloir aux autres. Tu vois, je parie qu'en ce moment, elle m'en veut d'être dans ce lit avec toi...

Dionysos en profite pour me caresser de nouveau, se collant à moi, pour me montrer à quel point il me désire. Je le repousse à nouveau gentiment et lui lance un regard réprobateur. Dionysos saisit le message et recule, mettant un peu de distance entre nous deux.

- Tu es sûr que ça n'a rien à voir avec le fait que vous soyez sorti ensemble ?

Cette fois, Dionysos recule franchement, mais en gardant le sourire :

- Tu es arrivée à quel moment ? Tu as entendu quoi au juste ?

- Suffisamment pour me sentir de trop. Tu n'as rien à me dire vous concernant ?

- Vu que tu m'as parlé de ton ex Thésée, je crois que je peux te parler aussi de mon ex Aphrodite. J'ai succombé à ses charmes comme de nombreux dieux, je l'avoue. On l'a fait quelque fois... mais, j'ai été honnête lorsque je lui ai dit que tu ne lui arrivais pas à la cheville. Avec toi le sexe est bien meilleur.

- Parce que je suis inexpérimentée, et que tu as tout à m'apprendre ?

- Cesse de te dévaloriser. Tu as réellement été à la hauteur les deux dernières nuits. Tu suces comme une reine.

Je rougis. Mais Dionysos, qui ne fait jamais les choses à moitié, comme tout dieu se respecte, poursuit son discours, lui, et sans ambiguïté :

- Si le sexe est bien meilleur avec toi, c'est parce que tu es la bonne, et que je t'aime, je suis fou de toi Ariane, et j'en connais un rayon niveau folie. Et concernant ta première question, je compte arrêter lorsque tu seras enceinte parce que je t'ai choisie pour être la mère de mes enfants.

Je reste bouche bée, ne sachant quoi répondre. Je ne m'attendais pas à une telle déclaration, c'est d'une profondeur et sincérité infinie. Je n'en suis pas au même stade que lui, mais je pense qu'il ferait un très bon père.

- Je te présenterai à mes parents avant. On va sortir de ce palais et de cette chambre.

Je rebondis :

- tes parents ? Je croyais que ta mère....

- J'ai été la chercher aux Enfers. C'est ce que j'ai fait de plus beau par amour. Je suis allé chercher ma mère aux Enfers, avec l'autorisation de mon père. Je ne pouvais me résoudre à voir errer son âme là-bas. J'ai été jusqu'en Argolide car c'est là que se trouve une des portes des Enfers, au milieu du lac Alcyonien, réputé sans fond. Je l'ai fait venir sur l'Olympe, ma mère est immortelle à présent.