God's crush

Ariane

Lorsqu'il a franchi les portes de la maison, ses affaires personnelles dans un grand baluchon, j'ai hésité à me jeter à son cou. C'est finalement lui qui est venu vers moi en me prenant dans ses bras, avec une démarche souple, plus assurée qu'avant son départ.

Son absence a été de courte durée, cinq jours à peine, mais il m'a semblé être une éternité. C'est la première fois que nous nous sommes séparés tous les deux depuis notre rencontre, et cela constitue une épreuve. Je me suis posée tout un tas de questions, la fidélité n'étant pas le propre des dieux.

Même son souffle était différent, son odeur. Seul son regard était identique.

- Je suis là maintenant, je ne repartirai plus sans toi, je te le promets, me dit-il en m'embrassant dans le cou.

Je m'abandonne dans ses bras, ne sentant plus le poids de mes jambes. Dionysos me soulève comme un poids plume et me transporte jusqu'à notre lit où il m'y allonge. J'ai besoin d'être rassuré sur ses sentiments, tout comme lui sans doute en ressens la nécessité.

Dionysos me bascule sur le côté, et d'un geste expert enlève ma culotte.

- Rien n'a changé. Je vais te le prouver, me souffle-t-il dans le creux de l'oreille tout en caressant mes seins.

Je n'ai pas besoin de sexe pour savoir que rien n'a changé entre nous. Mais lui a se comporte différemment. Sa détermination et son assurance sont décuplés.

Il effleure de son index mes lèvres, je le saisis et le mordille. Après un râle de satisfaction, il se glisse en moi avec une dextérité que je ne lui connaissais pas. Le sentir en moi provoque dans mon bas-ventre une vague de chaleur incommensurable. Il le ressent à son tour et décide de faire durer le plaisir. Ses mouvements sont lents et brusques à la fois. Son caractère dominateur ressurgit. Notre étreinte a duré bien plus longtemps que d'habitude, me signifiant que nous avons franchi une nouvelle étape dans notre relation.

Le lendemain, en descendant dans la cuisine, j'ai la bonne surprise de voir Zeus et Héra, installés dans notre salon. Dionysos ne m'a pas prévenu de leur venue chez nous, mais n'a pas l'air surpris de leur présence non plus. Avoir dans son salon le dieu des dieux accompagnée de la femme que déteste plus que tout mon compagnon est assez...déroutant. Qu'est-ce qui se trame ?

Je m'avance vers Dionysos, et cherche une réponse du regard, mais il s'évertue à ignorer mon appel à l'aide pour se centrer sur ses invités. Bonjour l'ambiance. Au fur et à mesure que la conversation s'installe, je le trouve incroyablement détendu, bien loin de l'homme qui est rentré bouleversé de notre premier repas à l'Olympe. Son changement d'attitude m'apaise et me rassure. Est-ce que c'est dû à son voyage inopiné ?

- Allons marcher un peu, me dit Zeus soudainement en me tendant la main.

Je n'ai pas le choix que d'accepter son invitation, j'ai retenu la leçon sur la susceptibilité des dieux. Je m'éloigne du salon, redoutant le face à face Dionysos/Héra.

Zeus est une personne agréable et charismatique, si on fait abstraction de son côté volage. Nous marchons depuis un moment lorsque la voix de Zeus résonne à mes côtés :

- De tous mes fils, Dionysos est certainement celui dont je suis le plus fier.

Je souris à son compliment, en me disant que Dio adorerait l'entendre.

- Mais je suis encore plus fier de lui depuis qu'il t'a rencontré. Tu es une des nôtres, tu fais partie de la famille. Il me tarde qu'on l'agrandisse à nouveau.

- Que voulez-vous dire ?

- Dionysos nous a annoncé la bonne nouvelle officiellement, me répond-t-il en pointant mon ventre du doigt

- C'est pour cette raison qu'il vous a convié ?

- Pour ça, et pour apaiser son cœur aussi. Il est temps qu'il trouve la paix intérieure. Et ça ne peut passer qu'en déposant les armes avec Héra.

- Il n'a jamais été en guerre contre elle, rectifiais-je

- Mais il n'a jamais cherché à discuter.

Une petite voix intérieure m'intime de me taire. Cela ne sert à rien de palabrer. Lorsque nous rejoignons le palais, l'heure est aux embrassades entre les anciens ennemis.