La noirceur auprès de la lumière

03

Le lendemain, je me réveille au même endroit où je me suis endormi. Léo est tourné vers moi, il dort paisiblement, je ne bouge pas, par peur de le réveiller. Alors, je referme mes yeux et pose mon bras dessus. Je reste comme ça un moment jusqu'à ce que le blond commence à bouger. Je le regarde finalement, il vient de se réveiller.

-          Salut.

-          Salut.

-          Bien dormi ? Je n’ai pas pris trop de place ?

-          Ouais et non jamais.

Je lui souris et il me rend mon sourire, je me redresse et m’adosse contre la tête de lit. Il me regarde et je fais de même, on se regarde en silence un moment après un temps mon téléphone vibre, je le prends et regarde le message qui venait de Lili qui disait : J’ai vu Nick hier, ça va Je lui réponds rapidement avec un oui. Puis je le repose, et je remarque que Léo ne m’a pas lâché du regard.

-          Ça va ?

Il hoche simplement de la tête, et se redresse.

-          On va petit-déjeuner ?

-          Ouais.

Il se lève et je fais de même, on descend. En bas, il y avait Lucas et Lyla qui jouent dans le salon, alors que la mère de Léo est dans son bureau pour travailler. Alors Léo et moi on s’installe dans la salle à manger.

-          Comme d’habitude ?

-          S’il te plaît.

Il me sourit et prépare le petit déjeuner pendant que je regarde à l'extérieur, on est en plein mois d’octobre, les feuilles des arbres étaient orangés et marrons et la plupart sont tombées au sol. C’est ma saison préférée, je peux passer des heures à regarder l’extérieur sans un mot. Le jeune homme pose le petit déjeuner sur la table avant de me souhaiter « bon appétit » que je lui rends. Et on déjeune tranquillement et dans le silence, on entend les jumeaux rigoler dans le salon ce qui m’étire un petit sourire et je regarde Léo qui sourit aussi. On finit de manger de vitesse avant d’aller jouer avec les jumeaux, on passe une bonne heure à jouer avec eux avant de monter pour s’habiller. Je prends mes affaires et je vais  me changer dans la salle de bain, je m'habille dos au miroir. Je fais tout le temps ça je suis incapable de me regarder dans un miroir. C’est sûrement faible de ma part, je le suis de toute façon. Je sors de la salle de bain et attends que Léo ouvre la porte de sa chambre pour que je rentre dans sa chambre. J’attends cinq minutes avant qu’il ouvre la porte.

-          T’as attendu longtemps ?

-          Non, à peine cinq minutes.

Il hoche la tête, et je rentre de nouveau et je me pose sur son lit. Il range quelques affaires à lui et je le regarde faire calmement et sans un mot. On a souvent des moments de silence comme celui-ci, et je me perds souvent dans mes pensées. Je regarde le sol en réfléchissant alors que le blond s'assit à côté de moi. Je lève la tête vers lui, et il me fait un petit sourire que je lui rends. Il se tient droit, c’est pendant ces moments-là que je remarque qu’il est vachement plus grand que moi. Je fais à peine un mètre soixante-cinq alors que Léo fait dans les un mètre soixante-dix-huit. Je pose ma tête sur son épaule comme je le fais souvent et il pose légèrement sa tête contre la mienne. Nous sommes restés dans le silence, on ne se dit pas un mot mais le silence n’est pas pesant. Je ferme les yeux avec la sensation de sécurité, on est détendus et je ne sais pas combien de temps on est restés comme ça. Après un moment, je brise le silence.

-          Merci pour hier.

-          C’est rien.

-          Si, merci.

-          Simon, je le referais à n’importe quel moment. Nick ne  te fera plus de mal.

J’ai gardé mes yeux fermés, mais ce qu’il m’a dit m’a ému.

-          Merci.

-          Arrête de me remercier.

-          Je ne te remercierais jamais assez Léo.

On a passé le reste de la journée ensemble, puis en fin de journée je suis rentré chez moi. Avant de pousser la porte de chez moi, je pris une grande  inspiration et je rentre finalement.

-          Alyssia ?

-          Simon !

-          Je vais aller boire un verre tu te débrouilles ma puce ok ?

Je la regarde, ça se voit qu’elle a déjà bu quelques verres, mais je ne dis rien par rapport à ça.

-          Comment tu rentres ?

-          Je serais avec quelqu’un, il me ramènera si besoin.

-          Ok.

-          A plus tard Alyssia.

-          C’est Simon.

Je me laisse tomber sur mon canapé en soupirant, j'enlève mes vans en me penchant vers l’avant, puis je m'assois correctement en regardant autour de moi. La maison est silencieuse et sans vie. C’est tellement différent de chez Léo. Je soupire, seul, ces moment là où même ma propre mère n’accepte pas mon prénom, ni  mes pronoms. C'est à ce moment là que je suis seul, totalement seul.
Je n’ai pas bougé depuis que je suis arrivé, même pas pour manger. Je suis  resté assis en réfléchissant, silencieusement, comme la maison l’est. Quand j’entend la porte d’entrée, je me retourne. Je regarde ma mère qui ne marche pas droit, je soupire et me lève pour aller l’aider pour aller dans sa chambre. Je la pris par le bras, mais elle se dégage, et je la regarde dans l’incompréhension.

-          Ne me touche pas !

-          Maman..?

-          Tu n’es pas ma fille.

-          Parce que je suis ton fils maman.

-          Non, je n’ai pas de fils ! J’ai une fille, Alyssia !

-          S’il te plait maman.

-          Je te verrais jamais comme un fils, tu seras toujours ma fille.

Je n’ai même pas la force de lui répondre, les yeux brillants.

-          Je vais t’emmener te coucher.

Je la prends de nouveau par le bras et cette fois-ci elle ne se dégage pas donc  je l'emmène doucement dans son lit. Elle s’allonge avec mon aide, je la couvre avec sa couverture et je mets sa poubelle près de son lit au cas où. Je vais dans ma chambre en soupirant, la tête baissée. Je ferme la porte derrière moi, je prends mes affaires pour me changer, et me change rapidement. Je m’allonge sur mon lit et prends mon téléphone en silence. Je regarde mon fond d’écran, mes amis et moi. Les seuls moments où je souris vraiment.