La noirceur auprès de la lumière

14

Je rentre chez moi après les deux heures passées chez Andrew, il m’a embrassé, je l’ai embrassé. Ça fait bizarre de dire ça, mais quelle est  notre relation ? Nous ne sommes pas mis ça au clair et je sais que ça va me travailler jusqu’à qu’on reparle. J’ai aimé ce baiser, je ne peux pas le nier, mais lui a-t-il aimé ? Il n’a pas approfondi le baiser s' il n’a pas aimé si ? Il a parlé de moi à sa sœur, apprends à me connaître, est extrêmement gentil avec moi et les autres, me connais quasiment par cœur et il m’a embrassé. Ça m’étonne encore de dire ça, le garçon que je trouve beau m’a embrassé. Je continue de marcher en réfléchissant et mon téléphone sonne, Lili m'appelle et je décroche.

-          Alors ?

-          C’était cool.

-          Bah raconte !

-          On s’est embrassés.

-          …

-          Lili.

-          VRAIMENT ?

-          Oui, vraiment.

-          Vous êtes ensemble ?
-          Je sais pas.

-          Vous vous êtes embrassés et vous vous êtes pas mis en couple après ?

-          J’ai dû rentrer donc on a pas eu le
temps d’en parler.

-          T’as aimé ?

-          Oui.

-          TROP MIGNON !

-          Lili !

-          Pardon, pardon. T’es prêt ? Tu penses ?

Est-ce-que je suis prêt à être en couple ? Je me sens bien avec Andrew, j’aime être avec lui. Vraiment, Andrew avec toute les qualités que je veux pour un mec mais je sais que d’un autre côté qu’il faut un pas de travers et je m’écroulerais pour de bon. Je suis si faible à ce sujet, il y a du pour et du contre.

-          Il y a du pour et du contre.

-          Tu te sens bien avec lui ?

-          Bien sûr, c’est pas ça le problème Lili.

-          Alors ?

-          Je sais qu’il faudra un truc de travers, je finis dans l’état que j’étais la dernière fois avec Nick.

-          Mais je serai là, on sera là avec les autres.

-          Vous étiez déjà là la dernière fois, est-ce que ça a changé quelque chose ? Je ne crois pas Lili.

On ne dit plus rien, ce que je viens de dire est  dur mais vrai. Il a été là la dernière fois mais ça n’a pas changé au mal-être que j’ai eu les mois d’après, la peur de retourner en cours. Mais la question est : est-ce-que Andrew est comme Nick ?
Je n’en ai pas l’impression, et Lili non plus.

-          Mais je suppose qu’il est pas comme Nick.

-          Je pense aussi.

-          Je pense que s’il me demande j’accepterais.

-          Ne te force pas Simon.

-         Je me force pas, promis.

-          Et te laisse pas marcher sur les pieds si il change de comportement d’accord ?

-          J’essayerais si ça arrive, mais Andrew est pas comme ça.

-          Je pense pas que Andrew est comme ça aussi mais au cas où.

-          On est jamais trop prudent.

-          Voilà.

Je souris, elle a le don de me rassurer. Je suis vraiment reconnaissant qu’elle soit mon amie.

-          Merci Lili.

-          Pourquoi ?

-          Pour tout.

-          C’est rien.

-          Non c’est pas rien.

-          Simon t’es mon meilleur ami, t’es la personne qui compte le plus pour moi d’accord ? Te perdre ça me détruirait.

-          Moi aussi Lili, pour toi.

Je souris, les yeux légèrement brillants. Ses paroles me touchent droit au cœur. J’arrive chez moi alors je la salue et raccroche, puis je rentre ma mère est affalée sur le canapé un verre à la main déjà dans un sale état. Je soupire, et elle se tourne vers moi.

-          Alyssia.

-          Simon.

-          Je suis tellement désolée pour ton père ma chérie.

-          Quoi ?

Elle me tend une lettre, c’est une simple lettre qu’elle a déjà ouvert, je comprends pas alors je la regardz avec un regard interrogateur.

-          Lis là.

Je prends le papier dans l’enveloppe et je l’ouvre sous le regard triste de ma mère, ça m'inquiète. Mais pourquoi être désolée pour mon père. Je commence à lire mais au plein milieu je m’arrête face à ces mots : « Décès de Achille Darfoe ». Je lève la tête vers ma mère.

-          Qu...Quoi ?
-          Je suis désolée, si tu savais Alyssia.

Elle se lève et vient vers moi je lis la fin du contenu de la lettre, qui explique comment mon père est mort et qu’ils sont désolés. C'est la première fois que j'ai une lettre pour mon père, et cette première lettre c'est pour m’annoncer qu’il est mort. J’ai eu une sensation que quelque chose de plus se brise à l’intérieur de moi, ce n’est pas nouveau cette sensation. Ça m'est déjà arrivé tant de fois, mais là. Je n’arrive pas à réaliser, j'ai toujours eu cet espoir de retrouver mon père et de nouer des liens avec lui. Et maintenant, je vois cet espoir s’envoler devant moi. Je ne pourrai jamais parler à mon père, jamais avoir une relation père- fils avec lui. Ma gorge se noue, la seule fois que je vais voir mon père c’est mort. Ma mère a passé ses bras autour de moi, j’ai toujours la lettre dans mes mains tremblante. C’est fini, plus personne ne peut me sauver de cette routine avec ma mère. Les fois où j’ai espéré qu’il vienne me chercher, et que enfaite il n'est jamais venu et que maintenant je réalise qu’il ne peut plus venir me chercher. Ça me brise le cœur, je ne l’ai jamais connu mais j’ai toujours placé un espoir en lui. Mon père est vraiment parti ce jour-là et il ne vient pas me chercher. À présent, il ne reste plus que moi et ma mère. Il n’y a plus personne. Ni pour sauver ma mère, ni pour me sauver. Je me décale de ma mère, et je pars m’enfermer dans ma chambre comme je le fais souvent quand ça ne va pas. Il est mort rentre toi ça dans la tête Simon